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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0191

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BIBLIOGRAPHIE

LA FEMME ITALIENNE A L’ÉPOQUE DE LA RENAISSANCE,
par E. Rodocanachi1.

Uïjypoq de de violence et de passion, de sourires et de crimes, la
Renaissance, avec ses contrastes, semble elle-même l’image de la
femme qu’elle glorifia. Elle en eut la sensualité raffinée, l’hypo-
crisie et le charme. Jamais sûrs du lendemain, les hommes
s’abandonnèrent à leurs instincts sans limite; ils furent prodigues
de leurs richesses comme de leurs forces; au milieu des plus grands troubles,
ils menèrent une existence heureuse et pleine : ce fut le triomphe de la nature
et de l’art. M. Rodocanachi s’est complu à faire revivre ces siècles d’ardeur et de
volupté. Avant lui déjà, J. Burckhardt avait, plus brièvement sans doute, mais
avec un esprit profond et généralisateur2, marqué le rôle considérable que joua la
femme italienne pendant la Renaissance. M. Rodocanachi, se défendant de foute
intervention personnelle, expose, dans un style facile, le résultat d’un labeur
patient. Il étale devant nos yeux le luxe impuissant à se refréner, la recherche
de la couleur et de la parure, des étoffes précieuses et des bijoux éclatants, la
magnificence du décor et des cérémonies, de tout ce qui charme et prend les sens.

« La femme ne pouvait manquer d’acquérir, dans un tel milieu, un tempéra-
ment très particulier; ses énergies s’exaltèrent, sa personnalité s’aviva, elle
devint entière et passionnée, supérieurement intelligente, et virilement éner-
gique. » Férue de sciences, d’art et d’humanités, élevée avec l’homme, et rece-
vant la même éducation que lui, courtisée, adulée, libre surtout, elle devint sou
égale et sa conseillère; son influence s’exerça en toute chose, sur l’art, sur la
littérature, sur la religion, sur la politique.

Suivre l’évolution de la femme du berceau jusqu’aux heures de passion;
montrer comment en varia l’idéal depuis les temps mystiques et voilés du Moyen
âge jusqu’aux heures somptueuses de volupté et de décadence ; la déshabiller,
pour ainsi dire, non sans une certaine grâce sensuelle; en appeler au souvenir
des poètes et au témoignage des artistes : tel fut le plaisir de M. Rodocanachi,
et nous ne demeurons pas insensibles au mérite d’avoir sinon évoqué la menta-
lité, du moins retracé le cadre et les conditions dans lesquelles vécut l’inspira-
trice charmante et un peu la créatrice de la Renaissance italienne.

1. Paris, Hachette, 1907. En vol. in-4° de 441 pages avec 76 planches hors texte.

2. La Civilisation en Italie au temps de la Renaissance, Ve partie, chap. vi et VIe par-
tie, chap. i.

Le Gérant : P. Girardot

PARIS.

IMPRIMERIE PHILIPPE H E K O U A R D
 
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