Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 39.1908)

LES CABANES, D'APRÈS i/ EAU-FORTE ORIGINALE DE M. AUGUSTE FABRE

UNE EXPOSITION D’EAUX-FORTES ORIGINALES

Sous le burin, dans la gamme infinie du noir et du blanc, peu-
vent chanter le plus de lumières et s’exalter les plus chauds
accents. Cette vérité, quatre jeunes artistes l’ont pressentie :
MM. Ch. Heyman, Andrew F. Attleck, Auguste Fabre, W. Zeising,
et leurs œuvres, naguère exposées chez M. Ch. Hessèle, en font
déjà fort dignement la preuve.

M. Ch. Heyman sera indéniablement quelqu’un. Dès aujourd’hui,
son art à composer le motif, certaine originalité malaisée à préciser,
mais qui ne trompe pas, ses fautes môme, dans la taille et dans la
relation des plans, laissent présager le métier simple et ferme d’où
sortira, avant peu, la page définitivement écrite, tout à fait person-
nelle. Les derniers travaux de M. Ch. Heyman nous disent qu’il s’est
engagé dans la bonne voie. L’épreuve ci-jointe, La Rue Saint-Médard,
nous apprend même que l’union est faite maintenant entre ces ten-
tatives de force et ces qualités de charme qui pouvaient, récemment
encore, se disputer sur son cuivre. Curieusement, filialement, si l’on
veut se souvenir que l’artiste tient de près par lé sang au maître de
Y Angélus, M. Ch. Heyman anime ses décors de figures apparentées
aux humbles terriens, aux frustes travailleurs que son grand-père