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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 39.1908

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https://doi.org/10.11588/diglit.24866#0376

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BIBLIOGRAPHIE

LA PEINTURE ANGLAISE DE SES ORIGINES A NOS JOURS
par M. Armand Dayot1

côté des copieuses monographies naguère consacrées aux maîtres

anglais, existait-il un travail de synthèse propre à donner une idée de

l’école, — si tant est qu’il y ait une école anglaise, carie fait n’était pas très
établi au regard de Chesneau : il voyait dans la peinture de ce pays plutôt une
série de manifestations individuelles, qu’une marche concertée d’artistes suivant
une direction commune. Malheureusement le livre où Chesneau s’exprime ainsi,
destiné à un public peu averti, ne contenait que des indications d’ordre élémen-
taire. Plus tard, Robert de la Sizeranne, préoccupé d'une religion de la beauté,
et épris des artistes chers à Ruskin, signale bien des essais d’une esthétique plus
savante, mais, à vrai dire, son attention se porta seulement sur quelques artistes
du xixe siècle et surtout sur les Préraphaélites. L’ouvrage d’ensemble restait
donc à écrire, et M. Armand Dayot l’a tenté.

Son livre vient à son heure, car sans aller jusqu’à parler d’anglomanie, il faut
reconnaître que la mode est à l’enthousiasme pour l’art d’outre-Manche. C’est
le moment où les gravures par ou d’après Reynolds, Lawrence, Romney, IIop-
pner, atteignent des prix inconnus dans les ventes; et l’on n’a pas oublié, d’autre
part, l’admiration provoquée par l’exposition d’estampes ouverte en 1906 à la
Bibliothèque Nationale. Aussi bien notre public est-il peu à même d’étudier la
peinture d’une école fort médiocrement représentée au Louvre ; les collections
particulières, dont l’accès n’est pas toujours facile, permettraient seules d’en
concevoir quelque lointaine idée. A défaut des tableaux eux-mêmes, et de leurs
couleurs si riches et si puissantes, les amateurs pourront du moins apprécier les
mérites de la composition et du style, d’après les reproductions répandues à
foison dans le livre de M. Dayot; plusieurs sont excellentes.

Dans le cadre aimable et restreint d’un volume de simple vulgarisation, sans
prétendre à aucun rôle scientifique et sans s’autoriser non plus d’aucune référence,
M. Dayot émet plus d’une remarque intéressante sur les origines de la peinture
anglaise, qui tout de suite, avec William Hogarth, Joshua Reynolds et Gainsbo-
rough, débute par des chefs-d’œuvre. Il analyse le tempérament national, fait
d’esprit satirique et d’humour, et le montre exprimé éloquemment par Hogarth
dans des tableaux précieux pour l’histoire de la vie au xvme siècle. Pendant que

1. Paris, Lucien Laveur, 1908. ln-4, vm-363 p. av. 282 ill. dans le texte et 13 hélio-
gravures.
 
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