DOI issue:
Nr. 2
DOI article:Leprieur, Paul: Les récentes acquisitions du département des peintures au Musée du Louvre (1907 - 1908), 2
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24871#0171
RÉCENTES ACQUISITIONS DU MUSÉE DU LOUVRE 155
au Louvre, et n’est-on pas doublement heureux de l’y sentir désormais
chez lui, non loin de cette collection La Gaze, où sontjustement deux
des fines merveilles de Watteau qu’il avait aimées?
PAUL LEPRIEUR
( La suite 'prochainement.)
P. S. — D’heureuses trouvailles de la dernière heure, dont nous
ne pouvons ici que brièvement dégager les résultats essentiels et
dont la publication intégrale trouvera utilement place ailleurs, sont
venues — alors que cet article était près de paraître — confirmer
catégoriquement certaines indications biographiques, restituées
surtout jusqu’alors d’après les vraisemblances. Nous avons décou-
vert, en effet, ces jours derniers aux Archives de la Seine, grâce au
très excellent et obligeant concours de l’archiviste, M. Lazare, Pacte
de baptême et de décès de l’aîné des frères Godefroy (Charles-Théo-
dore, né rue des Petits-Champs le 10 mars 1718, et mort le 11 nivôse
an V [31 décembre 1796] rue Fontaine Nationale, quartier du Temple,
à l’âge de 78 ans), ainsi que l’acte de décès du cadet (Gabriel-Auguste,
mort à 84 ans, 18, rue de Richelieu, le 12 mai 1813, ce qui reporte
sa naissance entre la fin de 1728 et le début de 1729). Il y avait donc
une différence d’un peu plus de dix ans entre les deux frères. L’un
avait probablement dix-neuf ans révolus, et l'autre neuf à peine,
lorsque Chardin les peignit au cours de l'année 1737 ou, au plus
tard, dans les premiers mois de 1738, avant le Salon. Cela concorde
de tous points avec les données déjà fournies par leurs portraits.
Ils sont indiqués, de plus, dans leurs actes de décès, comme
morts tous deux célibataires; et des recherches également fructueuses
aux Archives de l’Enregistrement ou dans diverses études de notaires
parisiens nous ont permis de retrouver : d’une part, certains actes
concernant l’aîné, cité dès 1755 avec le titre d’ « écuyer, seigneur de
Villetaneuse », sur lequel notre enquête n’est pas close; de l’autre,
la déclaration de succession, l’inventaire après décès (du 8 au
23 juin 1813) et le testament même du cadet, Gabriel Godefroy,
entièrement écrit de sa main (en date du 20 octobre 1808, avec codi-
cille suprême du 3 mai 1813, quelques jours avant sa mort). Ces
dernières pièces, notamment, qui sont d’un intérêt capital, confirment
nettement sur de multiples points, ce que nous avions cru deviner,
non seulement de sa culture et du goût conservé jusqu’à la lin pour
au Louvre, et n’est-on pas doublement heureux de l’y sentir désormais
chez lui, non loin de cette collection La Gaze, où sontjustement deux
des fines merveilles de Watteau qu’il avait aimées?
PAUL LEPRIEUR
( La suite 'prochainement.)
P. S. — D’heureuses trouvailles de la dernière heure, dont nous
ne pouvons ici que brièvement dégager les résultats essentiels et
dont la publication intégrale trouvera utilement place ailleurs, sont
venues — alors que cet article était près de paraître — confirmer
catégoriquement certaines indications biographiques, restituées
surtout jusqu’alors d’après les vraisemblances. Nous avons décou-
vert, en effet, ces jours derniers aux Archives de la Seine, grâce au
très excellent et obligeant concours de l’archiviste, M. Lazare, Pacte
de baptême et de décès de l’aîné des frères Godefroy (Charles-Théo-
dore, né rue des Petits-Champs le 10 mars 1718, et mort le 11 nivôse
an V [31 décembre 1796] rue Fontaine Nationale, quartier du Temple,
à l’âge de 78 ans), ainsi que l’acte de décès du cadet (Gabriel-Auguste,
mort à 84 ans, 18, rue de Richelieu, le 12 mai 1813, ce qui reporte
sa naissance entre la fin de 1728 et le début de 1729). Il y avait donc
une différence d’un peu plus de dix ans entre les deux frères. L’un
avait probablement dix-neuf ans révolus, et l'autre neuf à peine,
lorsque Chardin les peignit au cours de l'année 1737 ou, au plus
tard, dans les premiers mois de 1738, avant le Salon. Cela concorde
de tous points avec les données déjà fournies par leurs portraits.
Ils sont indiqués, de plus, dans leurs actes de décès, comme
morts tous deux célibataires; et des recherches également fructueuses
aux Archives de l’Enregistrement ou dans diverses études de notaires
parisiens nous ont permis de retrouver : d’une part, certains actes
concernant l’aîné, cité dès 1755 avec le titre d’ « écuyer, seigneur de
Villetaneuse », sur lequel notre enquête n’est pas close; de l’autre,
la déclaration de succession, l’inventaire après décès (du 8 au
23 juin 1813) et le testament même du cadet, Gabriel Godefroy,
entièrement écrit de sa main (en date du 20 octobre 1808, avec codi-
cille suprême du 3 mai 1813, quelques jours avant sa mort). Ces
dernières pièces, notamment, qui sont d’un intérêt capital, confirment
nettement sur de multiples points, ce que nous avions cru deviner,
non seulement de sa culture et du goût conservé jusqu’à la lin pour