L’ART RELIGIEUX DE LA FIN DU MOYEN AGE 157
Si d’ailleurs il venait à être démontré que le théâtre religieux a
exercé une action décisive sur l’art toscan du trecénto, on ne pour-
rait tirer de cetle démonstration aucune conséquence valable pour
l’histoire des rapports du théâtre et de 1 art en France. En effet, les
historiens modernes du théâtre religieux s’accordent à reconnaître
que les lande et les sacre rappresentazioni de l’Italie diffèrent des
drames liturgiques et des Mystères'du Nord par leur origine et par
l’esprit du christ s’envolant vers le père, fresque (vers 1320)
(Église des Clarisses de Donna Regina, Naples.)
tout leur développement1 : entre ces deux domaines du théâtre
religieux, les Alpes ont élevé une barrière qui n’a été franchie que
par les Mystères, lorsqu’ils ont pénétré, avec d’autres formes de
l’art français, dans les vallées du Piémont.
Au contraire, l’art français a été depuis le commencement du
xive siècle jusqu’au commencement du xv° en contact presque inin-
terrompu avec la peinture italienne, représentée d’abord par les
peintres romains de Philippe le Bel2, puis par les Siennois d’Avignon
1. Creizenach, Geschichle derneueren Dramas, I, p. 299, Halle, 1893. — Cf. Tbode,
ouv. cité, trad. fr., t. II, p. 141.
2. Je serais tenté d’attribuer à l’un de ces Romains les miniatures italiennes,
plus proches de Cavallini et de Duccio que de Giotto, qui ont été ajoutées en
France, dès le commencement du xiv° siècle, à un magnifique psautier d’origine
Si d’ailleurs il venait à être démontré que le théâtre religieux a
exercé une action décisive sur l’art toscan du trecénto, on ne pour-
rait tirer de cetle démonstration aucune conséquence valable pour
l’histoire des rapports du théâtre et de 1 art en France. En effet, les
historiens modernes du théâtre religieux s’accordent à reconnaître
que les lande et les sacre rappresentazioni de l’Italie diffèrent des
drames liturgiques et des Mystères'du Nord par leur origine et par
l’esprit du christ s’envolant vers le père, fresque (vers 1320)
(Église des Clarisses de Donna Regina, Naples.)
tout leur développement1 : entre ces deux domaines du théâtre
religieux, les Alpes ont élevé une barrière qui n’a été franchie que
par les Mystères, lorsqu’ils ont pénétré, avec d’autres formes de
l’art français, dans les vallées du Piémont.
Au contraire, l’art français a été depuis le commencement du
xive siècle jusqu’au commencement du xv° en contact presque inin-
terrompu avec la peinture italienne, représentée d’abord par les
peintres romains de Philippe le Bel2, puis par les Siennois d’Avignon
1. Creizenach, Geschichle derneueren Dramas, I, p. 299, Halle, 1893. — Cf. Tbode,
ouv. cité, trad. fr., t. II, p. 141.
2. Je serais tenté d’attribuer à l’un de ces Romains les miniatures italiennes,
plus proches de Cavallini et de Duccio que de Giotto, qui ont été ajoutées en
France, dès le commencement du xiv° siècle, à un magnifique psautier d’origine