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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 2.1909

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Nr. 2
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Bertaux, Émile: L' art religieux de la fin du Moyen Âge à propos d'un livre récent
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https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0179
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

mière moitié du siècle'. La composition reproduite par les deux
sculpteurs, tous deux castillans, est presque exactement celle qui a
été peinte, vers 1410, par Dom Lorenzo Monaco, et, après lui, par
les maîtres du quattrocento. Pourquoi la Vierge de la Nativité est-
elle à genoux sur deux bas-reliefs de Tolède, dans un siècle de l’art
chrétien où elle est toujours représentée couchée par les sculpteurs
germaniques qui, comme les sculpteurs castillans, imitent des
modèles français1 2? Si cette attitude de la Vierge, indiquée dans des
livres de dévotion, avait été adoptée dans toute l’Europe par les
metteurs en scène des Mystères parlés ou mimés, comment a-t-elle
pu frapper les artistes dans la Nouvelle-Castille, encore à demi
moresque, plus tôt que dans les pays du Nord? Ne devra-t-on pas
admettre, ici encore, qu’un motif né dans l’Italie franciscaine ait
été introduit à Tolède, au milieu de sculptures de style français,
comme un détail italien? Au temps de l’archevêque Pedro Tenorio
(1379-1399), l’histoire évangélique n’a-t-elle pas été peinte à Tolède
dans une chapelle du cloître de la cathédrale, par un giotlesque, qui
n’était autre, sans doute, que le Starnina de Vasari?

VIII

Dans l’iconographie qui achève de remplacer au commencement
du xv° siècle l’iconographie traditionnelle du xmc siècle, l’art italien
n’explique pas tout. Prenons comme exemple la Mise en croix, où
M. Mâle voit une scène directement tirée des Mystères de la Passion3.
Cet épisode, inconnu de l’art chrétien d’Orient, est très rare en
Italie. Il a été représenté, au commencement du xive siècle, dans
quelques œuvres qui toutes se rattachent plus ou moins directement
au maître romain Pietro Cavallini : l’une des fresques de Donna
Regina, et deux tableaux à compartiments : un polyptyque de
l’Académie de Venise4 5 et un triptyque de la collection Street, à
Londres". Sur la fresque, le Christ est élevé contre la croix déjà
dressée, sur une sorte de pavois porté par les soldats; sur les deux

1. Sanoner, ouv. cité, p. 46, tîg. 29 ; — Histoire de l'art publiée sous la direction
de M. A. Michel, t. II, irc partie, p. 661, (ig. 410; — R. Araador de los Bios, Toledo
(Mon. acquit, de Espaiïa, nouvelle éd.).

2. A Thann, Nuremberg, Ulm, etc.

3. 1\ 19.

4. Mentionné par Venturi, ouvr. cité, t. V, p. 168.

5. S. Ueinach, Répertoire de peintures du Moyen âge et de la Renaissance, t. I,
p. 14 (attribué à Giotto).
 
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