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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 2
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Hautecoeur, Louis: L' Académie de Parme et ses concours à la fin du XVIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0165
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■152

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

avancer cette première conclusion : les étrangers les plus nombreux
étaient des Français et des Français habitant Rome.

Recherchons quels furent les autres étrangers : nous trouvons
des Suisses1 ; des Allemands2, des Belges3, des Espagnols4. Mais il ne
faudrait pas croire que leurs tableaux aient été expédiés de Berne
ou de Madrid. Goya est qualifié de « romano » et beaucoup de ces
concurrents étaient disciples de peintres établis à Rome; Sablet,
Goddyn et Broettner, un Belge, un Suisse et un Allemand, l'étaient
deVien, directeur de l’Académie de France, Vauche l’était de Saint-
Ours5, Gérard de Saen est dit « élève à Rome de Leseljon». L’atelier
de Maron est représenté par le Belge van Muffel, l’Allemand Seidl,
le Parmesan Boudard. Plusieurs Italiens vont aussi se tixer à Rome
auprès de maîtres illustres: Turchi et Corsi (1785 et 1784) s’adres-
sent à Unterperger, G.-B. dell’Era, de Milan, à la Kaufmann (1787).
Pistocchi et Ponzi (1788) à Batoni, et nous savons que le Vénitien
Francesco Boldrini habitait Rome6. Ainsi les concurrents sont sur-
tout des jeunes gens qui travaillent à Rome, et ce sont surtout des
Français.

Gomment expliquer ces deux faits? Le voyage d’Italie était
alors jugé indispensable à l’éducation des artistes. Ceux qui ne
luttaient pas à Rome pour le prix de l’Académie de Saint-Luc
pouvaient espérer emporter quelque succès à Parme; les journaux
comme le Giornale clelle Belle Arti ou les Memorie per le Belle Arti
célébraient les vainqueurs et louaient les œuvres. Quant aux Fran-
çais, leur présence se comprend facilement: l’Infant était un Bour-
bon et le Pacte de famille rétrécit les liens qui unissaient les

(1758), Guyot, élève de Desprez à Rome, et Ch. Nonny, élève de Duvailly (1784).
C’est, en 1783, Ducamp de Bussy, Parisien, élève de Chalgrin; Allait, de Rouen,
élève de Decampel, professeur de l’Académie de cette cité ; Gauger et Louis-Pierre
Félix, élèves de Peyre le jeune ; Varin, élève de Bouclée; Cujot, de Paris, élève de
Roussette; Thomas Dagoumer, de Louviers en Normandie; élève de l'Académie
de Paris. C’est, en 1786, Cochet, de l’Académie d’architecture de Paris, élève de
Dugourc ; Seignerolle, élève de Regnard. C’est, en 1787, Alexandre Dufour et
Alexandre Herval, tous deux de Rouen et tous deux élèves de David Leroy; Bal-
tard, élève de l’Académie de Rouen, né en 1764 et arrivé à Rome en 1788.

1. Sablet (1768) et Constantin Vauche (1783).

2. Boettner, de Hesse-Cassel (1780) et André Seidl, Bavarois (1786), Hans
Graetsch, de Breslau (1787), et Michel Keck, d’Innsbruck (1793).

3. Pierre Goddyn (1783) et Gérard de Saen, de Bruges; van Neuffel, de Bru-
xelles (1783).

4. Francesco Goya (1771).

5. Cf. sur Saint-Ours : Baud-Bovy, Les Peintres genevois, Genève, in-4°, t. I.

6. Giornale clelle Belle Arti, IV, 233.
 
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