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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 5.1911

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Rosenthal, Léon: Pierre Brébiette: graveur français
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https://doi.org/10.11588/diglit.24875#0046

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

chives; mais l’on ne se hasarde pas à exprimer son sentiment sur la
valeur d’un petit maître et sur sa place dans la trame générale de
l’art, parce qu’un travail n’est pas sérieux qui n’offre pas du nou-
veau, c’est-à-dire des documents.

Pourtant ces documents ne sont que des matériaux; leur accu-
mulation n’est utile que si elle prépare des synthèses. Il n’en est
pas, au reste, des estampes comme des tableaux que chacun peut
contemplera loisir dans les musées. Les estampes restent enfermées
dans des cartons. Pour que le public désire les voir, pour qu’il les
achète ou en demande des reproductions, il faut qu’elles lui soient
signalées. Le rôle de l’écrivain d’art ne saurait donc ici se borner à
rectifier des attributions ou des dates; il doit servir de guide à la
foule et même aux artistes.

Je voudrais rappeler aux admirateurs de Meryon, de M. Brac-
quemond et de la pléiade glorieuse de leurs émules, que Claude et
Callot furent les plus puissants, mais non pas les seuls graveurs
originaux de leur temps, qu’il y eut, autour d’eux, un groupe
d’aquafortistes originaux dont les travaux ont pu paraître dénués
d’intérêt et d’un goût choquant aux contemporains d’Henriquel-
Dupont, mais où nous trouverons, nous, des joies analogues à
celles que nous demandons aux estampes que l’on tire, à l'heure
actuelle, sous nos yeux. Je prendrai pour exemple Pierre Brébiette,
de Mantes, dont la gloire n’est pas, assurément, fort répandue, artiste
inégal mais plein de verve, d’esprit, de feu et, pour tout dire en
un mot, un charmant petit maître.

❖ %

Pierre Brébiette naquit à Mantes vers 1598. Comme tous les
artistes de son temps, il subit l’influence prépondérante de l’Italie;
comme la plupart d’entre eux, c’est en Italie même qu’il fit son
apprentissage artistique.

Il y apprit l’eau-forte. Telle que Parmesan l’avait révélée, telle
que la pratiquaient alors le Guide, Cantarini ou Tempesta, c’était
un art à la fois simple et merveilleux, d’une simplicité parfaite,
puisque l’artiste demandait uniquement à l’acide de fixer sur le
cuivre le dessin tracé à la pointe sur le vernis, sans user d’au-
cun artifice, sans attendre rien des hasards de la morsure ou des
habiletés de l’encrage; instrument merveilleux, puisque le dessin
de l’artiste, librement écrit, sans préoccupation technique aucune,
 
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