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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 5.1911

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Nr. 2
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Foville, Jean de: Le Mino de Fiesole de la Bibliothèque Nationale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24875#0168

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

parmi les sculpteurs florentins les plus significatifs du xvc siècle
déclinant, et ses œuvres incontestables et vraiment originales ont
pris une importance qu’elles n’eurent pas à leur apparition, il serait
à souhaiter qu'on en dressât enfin un catalogue définitif. Malgré les
travaux récents consacrés à Mino, ce catalogue n’est pas arrêté. Le
travail, épineux sans doute, doit se faire et aboutir presque sur tous
les points à la certitude. En attendant qu’il tente un érudit, c’est
une courte contribution à cette tâche que je veux apporter ici, en
reparlant d’une jolie œuvre de Mino conservée à Paris et qui, si elle
est déjà connue, a été récemment et à plusieurs reprises fort mal
jugée.

❖ %

François Lenormant et M. Ernest Bahelon ont publié1 jadis ce
bas-relief qu’un hasard fit entrer, il y a plus d’un siècle, au Cabinet
des médailles de la Bibliothèque Nationale. Il a cette forme de
mandorlci si fréquente au xve siècle. On y voit figuré un buste de
jeune fille ou de jeune femme presque de face, en riche toilette.
Au-dessous, un motif décoratif aujourd’hui mutilé remplit l’exergue
du médaillon: c’est un cadre rond soutenu par deux ailes éployées;
la surface qu’entoure ce cadre est légèrement bombée et était
évidemment revêtue d’une pièce rapportée qui a disparu 2. Le
bas-relief était rehaussé de couleurs; ces couleurs ont subsisté en
partie: les cheveux de la jeune fille étaient dorés et tout le buste
se détache encore sur un fond bleu ; quant à l’exergue décoratif du
monument, il était tout entier doré, sauf la partie où s’incrustait
l'ornement rapporté, aujourd’hui absent. L’ensemble du bas-relief
est agréable et, si le vêtement de la jeune femme est exécuté
sèchement, son visage aux yeux baissés, qui se détache sur les
molles ondulations de sa chevelure, a une grâce toute particulière :
son grand front découvert, ses paupières un peu lourdes et nettement
marquées, son nez trop mince pour le large front, la bouche qui se
serre comme pour réprimer un timide sourire, le menton pointu

1. Gazette archéologique, 1883, p. 181-182; —E. Babelon, Le Cabinet des An-
tiques, p. 35-36. — Cf. aussi Courajod, Musée archéologique, 1877, p. 65.

2. M. Babelon s’est demandé si cette place n’avait pas été réservée à un
miroir; mais un miroir n’aurait pu s’appliquer sur une surface bombée;
d’ailleurs ce miroir incrusté dans le marbre conviendrait peu au goût du quattro-
cento.
 
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