LES SALONS DE 1911 465
maîtresse », s’exprime pour notre joie. Il y en a mille fois plus,
au sens pictural qu’on peut donner au mot, dans le panneau de
M. Descudé : Chevaux se baignant le soir près de l’arche d’un pont,
sous la conduite de'deux enfants. L’imagination, ici, n'est pas large-
ment créatrice, elle se contente de nous faire partager cette mélan-
colie où le repos se môle d’inquiétude, que le soir calme étend sur
l’eau du ileuve; l’observation du peintre qui a saisi avec tant de
CHEVAUX SE BAIGNANT LE SOIR, PAR M. DESCUDÉ
(Société des Artistes français.)
vérité les gestes des jeunes conducteurs, l’exactitude des chevaux
qui boivent à longs traits, la vérité des rides que leur marche trace
à la surface du courant, s’unissent à une facture large et hardie,
pour donner une œuvre originale et de saveur puissante.
L’imagination de M. Clovis Cazes l’a reporté, cette année encore,
vers les périodes païennes dont il veut évoquer le charme imaginé ;
au bord d’une mer qui emprunte sa couleur aux nuages errants
que le couchant irradie, une bacchanale avance, prétexte à de beaux
nus peints nerveusement par l’artiste; près de quelques colonnes,
vestiges d’un édifice, une négresse brandit une lyre, drapée comme
maîtresse », s’exprime pour notre joie. Il y en a mille fois plus,
au sens pictural qu’on peut donner au mot, dans le panneau de
M. Descudé : Chevaux se baignant le soir près de l’arche d’un pont,
sous la conduite de'deux enfants. L’imagination, ici, n'est pas large-
ment créatrice, elle se contente de nous faire partager cette mélan-
colie où le repos se môle d’inquiétude, que le soir calme étend sur
l’eau du ileuve; l’observation du peintre qui a saisi avec tant de
CHEVAUX SE BAIGNANT LE SOIR, PAR M. DESCUDÉ
(Société des Artistes français.)
vérité les gestes des jeunes conducteurs, l’exactitude des chevaux
qui boivent à longs traits, la vérité des rides que leur marche trace
à la surface du courant, s’unissent à une facture large et hardie,
pour donner une œuvre originale et de saveur puissante.
L’imagination de M. Clovis Cazes l’a reporté, cette année encore,
vers les périodes païennes dont il veut évoquer le charme imaginé ;
au bord d’une mer qui emprunte sa couleur aux nuages errants
que le couchant irradie, une bacchanale avance, prétexte à de beaux
nus peints nerveusement par l’artiste; près de quelques colonnes,
vestiges d’un édifice, une négresse brandit une lyre, drapée comme