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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
A Taggia, Bréa inaugura les travaux qui ont placé dans les
églises de cette localité une série d'œuvres des plus attachantes.
Il y fut rejoint et probablement aidé par un de ses frères (Antoine?),
peintre comme lui L Il commença dès 1483, pour la terminer
les années suivantes, une Vierge de miséricorde, que nous dirions
imitée de celle de Miraillet, si le thème n’en avait été aussi
répandu. Ici cependant, la Vierge, qui se détache d’un fond d’or
guilloché, protège l’humanité contre les flèches que décochent les
anges et qu’envoie du haut du ciel le Christ courroucé1 2.
En 1485, le 13 juin, Bréa signait un contrat avec les massiers
de l’église Saint-Sébastien de la même ville pour la confection d’un
retable dont le personnage principal serait leur patron3. Le
17 juillet suivant, avec l’assistance d’un autre peintre, Gérôme de
Gênes, il en passait un autre avec les trésoriers qui, à Montalto
Ligure, avaient recueilli les fonds pour un tableau où figureraient
saint Jean-Baptiste et d’autres bienheureux4 5 6. Mais il ne perdait pas
contact avec Nice; on l’y rencontre le o avril de l’année suivante et
le 1er avril 1487 ;. A Cannes, où il se rendit le 6 mai 1485, il ratifia
la promesse qu’un de ses concitoyens, comme lui adonné à la pein-
ture, Antoine Risso, avait faite en son nom, de confectionner un
retable pour les syndics de cette ville G.
Il repartit bientôt pour Tagg’ia : le 28 février 1488, il s’engagea
envers la prieure des sœurs Tertiaires de Saint-Dominique à
peindre pour leur chapelle une sainte Catherine de Sienne entre
sainte Lucie et sainte Agathe, accompagnée, dans le haut du cadre,
d’une Annonciation et des archanges Raphaël et Michel7. Ce
tableau existe encore: excepté le compartiment de l’Annonciation,
il comporte en entier un fond doré sur lequel est gravé un qua-
drillé de petits ornements.
En 1490, Louis Bréa était à Savone et collaborait à un grand
tabernacle que Vincent Foppa avait entrepris pour l’église Santa
Maria di Castcllo8 ; il signait une grande figure de saint Jean l’Evan-
1. 11 comparaît avec lai clans un acte du 10 février 1484 : Brès, Queslioni, p. 58.
2. Cf. sur ce tableau, Brès, Brevi notizie, p. 15 et 18; Question!, p. 58 et 59.
3. G. Brès, Questioni, p. 60.
4. G. Brès, Brevi notizie, p. 23 à 25.
5. G. Brès, Questioni, p. 21.
6. Archives du Palais de Monaco, D*2 16, p. 180.
7. Brès, Brevi notizie, p. 14 et 15.
8. Cf. Georges Lafenestre, Appendice à l'école milanaise, p. 2 et 3, dans
Charles Blanc, Histoire des peintres.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
A Taggia, Bréa inaugura les travaux qui ont placé dans les
églises de cette localité une série d'œuvres des plus attachantes.
Il y fut rejoint et probablement aidé par un de ses frères (Antoine?),
peintre comme lui L Il commença dès 1483, pour la terminer
les années suivantes, une Vierge de miséricorde, que nous dirions
imitée de celle de Miraillet, si le thème n’en avait été aussi
répandu. Ici cependant, la Vierge, qui se détache d’un fond d’or
guilloché, protège l’humanité contre les flèches que décochent les
anges et qu’envoie du haut du ciel le Christ courroucé1 2.
En 1485, le 13 juin, Bréa signait un contrat avec les massiers
de l’église Saint-Sébastien de la même ville pour la confection d’un
retable dont le personnage principal serait leur patron3. Le
17 juillet suivant, avec l’assistance d’un autre peintre, Gérôme de
Gênes, il en passait un autre avec les trésoriers qui, à Montalto
Ligure, avaient recueilli les fonds pour un tableau où figureraient
saint Jean-Baptiste et d’autres bienheureux4 5 6. Mais il ne perdait pas
contact avec Nice; on l’y rencontre le o avril de l’année suivante et
le 1er avril 1487 ;. A Cannes, où il se rendit le 6 mai 1485, il ratifia
la promesse qu’un de ses concitoyens, comme lui adonné à la pein-
ture, Antoine Risso, avait faite en son nom, de confectionner un
retable pour les syndics de cette ville G.
Il repartit bientôt pour Tagg’ia : le 28 février 1488, il s’engagea
envers la prieure des sœurs Tertiaires de Saint-Dominique à
peindre pour leur chapelle une sainte Catherine de Sienne entre
sainte Lucie et sainte Agathe, accompagnée, dans le haut du cadre,
d’une Annonciation et des archanges Raphaël et Michel7. Ce
tableau existe encore: excepté le compartiment de l’Annonciation,
il comporte en entier un fond doré sur lequel est gravé un qua-
drillé de petits ornements.
En 1490, Louis Bréa était à Savone et collaborait à un grand
tabernacle que Vincent Foppa avait entrepris pour l’église Santa
Maria di Castcllo8 ; il signait une grande figure de saint Jean l’Evan-
1. 11 comparaît avec lai clans un acte du 10 février 1484 : Brès, Queslioni, p. 58.
2. Cf. sur ce tableau, Brès, Brevi notizie, p. 15 et 18; Question!, p. 58 et 59.
3. G. Brès, Questioni, p. 60.
4. G. Brès, Brevi notizie, p. 23 à 25.
5. G. Brès, Questioni, p. 21.
6. Archives du Palais de Monaco, D*2 16, p. 180.
7. Brès, Brevi notizie, p. 14 et 15.
8. Cf. Georges Lafenestre, Appendice à l'école milanaise, p. 2 et 3, dans
Charles Blanc, Histoire des peintres.