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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0456
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ingrate s’il en fut! Ce qu’il faut demander au livre et ce qui demeure essentiel
pour l’histoire de la glyptique, c’est de nous apprendre quelle était, de 1806 à
1814, la conception de la médaille, ou plus exactement quel mode de composi-
tion et quel style les théoriciens préconisaient pour elle. A cet égard, les
réponses utiles sont fournies non seulement par les dessins de Chaudet et de
Lemot, mais par les notices qui les accompagnent et plus encore par l’introduc-
tion dont Mangez (?) fit précéder le recueil. Un passage a sa place marquée
dans l’histoire future de la médaille moderne, laquelle reste toujours à écrire :
« Il est reconnu aujourd’hui que l’art de la composition des médailles ne doit
être soumis i i à celui de la peinture, ni à celui du bas-relief pittoresque. Le
moindre défaut du système suivant lequel les médailles doivent être des tableaux
en petit, consiste dans la petitesse même des proportions auxquelles doivent
être réduites les figures afin de représenter des sujets où les personnages sont
nombreux... Mais pour dire beaucoup avec peu de figures il faut qu’elles expri-
ment non les détails, mais l’essence et les rapports principaux du sujet et que la
composition présente l’ensemble le plus fécond en idées et en impressions. Ré-
duire un sujet sans qu’il paraisse moins grand, en extraire la substance,donner, à
ce qui peut sembler au premier coup d’œil n’en exprimer qu’une partie, la valeur
significative du tout, tel doit être l’art delà composition des médailles, et cet art
ne peut exister sans métaphore et sans l’emploi de figures allégoriques et de
symboles qui, en exprimant une chose sous l’apparence d’une autre, ont l’avan-
tage de renfermer beaucoup d’idées dans un seul signe. De là l’indispensable
nécessité d’employer un style qu’on peut appeler idéal et de ne point donner, à
des êtres fictifs le costume vulgaire, autrement il n’y aurait plus de métaphore
et l’apparence des figures serait en contradiction avec leur nature et avec leur
destination. De là encore, quand on associe à des êtres allégoriques des person-
nages modernes, la nécessité de se servir pour ceux-ci du même style que pour
les autres et de les représenter sous des formes, des costumes et des apparences
analogues. Le style qu’on emploie pour les représenter ressemble souvent à celui
qu’on remarque sur les monuments grecs et romains, sans que le compositeur
de médailles ait voulu transformer ses personnages en Grecs et en Romains; il
ne fait pas usage du style idéal parce qu’il est antique, mais il adopte le style
antique parce qu’il est éminemment idéal. » N’est-ce pas toute l’esthétique d’une
doctrine ou plutôt d’un système que résume cette page curieuse?1

M.

1. Avant la publication de T Histoire métallique M. François Benoit avait déjà consigné
cette <i tendance du style numismatique à atteindre l’extrême du système idéal ». L'Art
Français sous la Révolution et l’Empire, Paris, May, 1897, petit in-4, p. 411.

Le Gérant : P. Girardot.

PARIS.

IMPRIMERIE PHILIPPE RENOUARD.
 
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