Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 8.1912)

MARGUERITE GÉRARD

(1761-1837)

ns une maison bâtie sur le rocher qui
domine la plaine de Mouans, Marie
Gilette, femme de Claude Gérard, par-
fumeur à Grasse, donnait le jour, le
28janvier 1761, aune fille qui recevait
de sa marraine, demoiselle Gaza-
gnaire-Isnard, le prénom de Margue-
rite G Les parents comptaient dix-huit
ans de ménage. Une nichée d’enfants
était issue de cette union. Les uns
aidaient le père à fabriquer de pré-
cieuses essences, les autres, trop petits,
s’ébattaient dans les ruelles et sur les
terre-pleins. Marguerite apprit l’usage du monde sous l’œil de Marie-
Anne, sa sœur aînée, une forte fille, turbulente et réjouie. A sept ans,
elle assista, un peu effrayée, à une séparation : Marie-Anne et l’un
de ses frères allaient tenter fortune à Paris. Elle en eut du chagrin,
mais à cet âge les pleurs ne durent guère, et des distractions puériles
lui apportèrent l'oubli.

Quelques mois passèrent. On était en 1769 quand, avec la belle
saison, survint une grande nouvelle. Marie-Anne avait trouvé un
mari. Et l’on parla avec force gestes et grande animation de ces

i. Extrait des registres de l’état civil de la ville de Grasse (Alpes-Maritimes)
pour l’an 1761 : « Le vingt-huitième janvier est née et a été baptisée Marguerite
Girard, fille de sr Claude Girard, marchand parfumeur, et de Dlle Marie Gilette,
son épouse. Le parrain sr Honoré Isnard, négociant, la marraine Dlle Marguerite
Gazagnaire, son épouse, tous de cette paroisse qui ont signé. Signé : Gérard;
H. Isnard; Gérard ; Gazagnaire Isnard; Chery, curé. »

Le nom a été rectifié par jugement du tribunal civil de Grasse du
7 octobre 1812, et la rectitication transcrite dans les registres des actes de nais-
sance de l'an 1812, n° 258, l’° 64.

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VIII.