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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 6
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Réau, Louis: La galerie de tableaux de l'Ermitage et la collection Semenov, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0517
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LA GALERIE DE TABLEAUX DE L’ERMITAGE

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d’œuvre des grands maîtres hollandais, il était relativement pauvre
en tableaux de maîtres moins connus. La collection Semenov, qui
contient peu d’œuvres des grands maîtres, lui apporte l’appoint de
quantité de « petits maîtres » rares et peu connus. Pour donner une
idée de sa richesse, qu’il suffise de dire qu’elle renferme 617 œuvres
originales de près de 400 maîtres dont 235 n’étaient pas représentés
à l’Ermitage.

Si Y on excepte une grande toile de Rubens, le Portrait
du cardinal-infant Don Fernando, frère du roi Philippe IV d’Es-
pagne, peint à Anvers en 16351, l'Ecole flamande n’est pas repré-
sentée par des œuvres de premier ordre. En revanche on y peut
suivre sur un ensemble de documents exceptionnel tout le déve-
loppement de l'école hollandaise jusque dans ses moindres rami-
fications.

Dans la série des peintres « pré-rembranesques » disciples de
Caravage ou d’Elsheimer, citons d’abord d’excellents tableaux,
diurnes et nocturnes, de Gérard Ilontborst auquel sa prédilection
pour les effets d’éclairage dans la nuit avait valu le surnom de
Gherardo délia Notte, une Annonciation de Pieter Eastman, le maître
de Rembrandt, et un très curieux tableau de Klaas Moyaert : Moïse
défendant son fils contre un ange chargé de tuer les enfants incir-
concis (1639).

A défaut de Frans liais, on trouvera des œuvres capitales de son
groupe : le Concert de chambre (1623) de son frère Dirck liais, une
magnifique nature morte : Homards, huîtres et fruits (1640) de son
fils Frans liais le jeune.

Rembrandt n’est représenté que pour mémoire, par une petite
étude de tète d’homme assez insignifiante. Mais, en revanche, tous
ses élèves figurent dans la collection : Govaerf Flinck avec
Bethsabée méditant sa réponse à la lettre de David (1659), Ferdinand
Roi avec le Patriarche Jucla donnant un gage à Thamar, Eckhout
avec la Mort de Thisbé, B. Fabritius avec le Repos pendant la Fuite en
Egypte, et enfin Nicolas Maes avec trois tableaux qui jalonnent trois
phases différentes de sa carrière artistique : un Jeune garçon à la
fenêtre qui est peut-être Titus, le fils de Rembrandt, un Portrait de
Jean de Witt, grand pensionnaire de Hollande et un portrait d’homme
en perruque, vêtu d’une robe de chambre de soie bleue, qui est déjà
plus près de Rigaud que de Rembrandt.

1. C’est pour l’entrée triomphale de ce prince à Anvers que Rubens peignit

décorations dont l’Ermitage possède les esquisses.

VIII.

4e PÉRIODE.

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