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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 9.1913

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Nr. 1
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Gabillot, Cyrille: L' incendie de l'opéra en 1781 et les tableaux de Hubert Robert
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https://doi.org/10.11588/diglit.24886#0043
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

pour cette raison, il aurait fait ensuite le tableau de la collection
Jacques Doucet, où l’incendie est vu des jardins du Palais-Royal.

Tels sont les principaux jugements portés sur ces deux scènes
d’incendie. Ils nous apprennent en résumé ceci : dans le tableau du
jour il y a des femmes vêtues à l’italienne, et autour de la fenêtre
une encadrure noire; dans celui du lendemain, on voit beaucoup de
fumée blanche, un fouillis de ferraille, de monde, de pompiers, et

sur le devant un groupe de spec-
tateurs qui portent un brancard,
landis qu’on inonde la salle.

Maintenant raisonnons un
peu sur ces deux tableaux de
178t.

Les petits bois du musée de
l’Opéra, que nous reproduisons,
sont incontestablement des étu-
des. Il suffit de les voir pour en
être assuré. Certaines négli-
gences de facture et de compo-
sition prouvent que ce sont des
ouvrages improvisés. Robert les
a disposés en hauteur, ainsi que
le commandait la nature du su-
jet : bâtiments, flammes, fumée
se superposant dans le premier;
salle carrée avec ciel au-dessus
dans le second.

Ces études étant en hauteur, quelles raisons auraient pu déter-
miner le peintre à exécuter les deux tableaux en largeur? Celui du
jour ayant quatre pieds et demi de haut ou un peu moins si l’on
retranche la bordure, Robert n’aurait pu donner à sa fenêtre que
trois pieds dans ce sens, et, par suite, guère plus de deux pieds de
large, laissant ainsi de chaque côté au moins un pied et demi de
noir sans intérêt, avec à peine la moitié en haut et en bas. D’abord
ce n’eût pas été l’encadrure dont parle le Pique-nique. Puis on ne
voit pas dans quel but un artiste habile et expérimenté comme le
nôtre eût commis cette bévue de donner toute l'importance à l’inté-
rieur d’une salle pour ne faire qu’une petite fenêtre et un feu
minuscule. Une figure sommaire suffit à montrer l’absurdité de

L’INTÉRIEUR DE LA SALLE DE L’OPÉRA
LE LENDEMAIN DE L’iNCENDIE
ÉTUDE PAR HUBERT ROBERT
(Musée de l’Opéra, Paris.)
 
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