L’ART EN ESPAGNE AU XVIIIe SIÈCLE
337
élurent domicile, s’y cachèrent sous les ombrages, s’ébattirent dans
les pièces d’eau.
Partout des statues, à tous les coins d’allées, des termes, des vases
enguirlandés, des urnes sur des piédestaux, à tous les carrefours,des
bassins d’où l’eau jaillit de côté et d’autre, éclaboussant des
sirènes qui jouent de la trompe, des tritons qui soutiennent des
vasques superposées, des chevaux marins, des monstres aquatiques
de toute espèce.
Au milieu des bassins surgissent les Quaire Éléments, les Trois
PALAIS DE LA GRANJA, TRÈS SÉGOVIE, PAR T. ARDEMANS
Grâces, Neptune et son cortège; Andromaque délivrée par Persée;
Latone assaillie avec ses enfants par les paysans de Lycée qu’elle
change en grenouilles, etc. Ces groupes, ces statues, ces vases,
ces urnes sont tous œuvres d’artistes français, de Jean Thierry, de
René Frémin, de Jacques Bousseau, d’Antoine et Hubert Duman-
dré, de Pierre Pi lue.
Jean Thierry, originaire de Lyon, fut appelé à la cour d’Espagne
en 1721. 11 y resta sept ans; gratifié d’une pension de 2 000 livres, il
rentra en France en 1728 et alla mourir dans sa ville natale, en 1739.
René Frémin, né à Paris en 1672, élève de Girardon et de
Coysevox, vint dans les Castilles en même temps que Jean Thierry.
Il y séjourna onze années, jusqu’en 1738, fort apprécié du souverain
337
élurent domicile, s’y cachèrent sous les ombrages, s’ébattirent dans
les pièces d’eau.
Partout des statues, à tous les coins d’allées, des termes, des vases
enguirlandés, des urnes sur des piédestaux, à tous les carrefours,des
bassins d’où l’eau jaillit de côté et d’autre, éclaboussant des
sirènes qui jouent de la trompe, des tritons qui soutiennent des
vasques superposées, des chevaux marins, des monstres aquatiques
de toute espèce.
Au milieu des bassins surgissent les Quaire Éléments, les Trois
PALAIS DE LA GRANJA, TRÈS SÉGOVIE, PAR T. ARDEMANS
Grâces, Neptune et son cortège; Andromaque délivrée par Persée;
Latone assaillie avec ses enfants par les paysans de Lycée qu’elle
change en grenouilles, etc. Ces groupes, ces statues, ces vases,
ces urnes sont tous œuvres d’artistes français, de Jean Thierry, de
René Frémin, de Jacques Bousseau, d’Antoine et Hubert Duman-
dré, de Pierre Pi lue.
Jean Thierry, originaire de Lyon, fut appelé à la cour d’Espagne
en 1721. 11 y resta sept ans; gratifié d’une pension de 2 000 livres, il
rentra en France en 1728 et alla mourir dans sa ville natale, en 1739.
René Frémin, né à Paris en 1672, élève de Girardon et de
Coysevox, vint dans les Castilles en même temps que Jean Thierry.
Il y séjourna onze années, jusqu’en 1738, fort apprécié du souverain