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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 9.1913

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Nr. 5
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Jamot, Paul: Le théâtre des Champs-Élysées, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24886#0437
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308

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

neuf Symphonies. On a déjà nommé XHéroïque et la Pastorale. Le
père pose une main sur l’épaule de celle qui a un visage grave, une
longue robe rouge aux plis droits, et qui avance le bras avec le doigt
tendu, comme fait le chef d’orchestre, en commençant la Sym-
phonie en ut mineur, pour indiquer le rythme martelé du fatidique
allegro. Impérieusement, solennellement, il lève l’autre main et
rencontre celle de sa dernière fille, la plus chérie peut-être. Celle-ci
est entièrement nue. De ses pieds joints qui posent seulement sur
leur pointe jusqu’à ses deux bras presque parallèlement dressés, elle
jaillit comme une fleur de sublime et incorruptible jeunesse. Sa
bouche s’entr’ouvre pour un chant passionné. Ses yeux purs expriment

Photo-procédé E. Druet.

LA SYMPHONIE, D’APRÈS LA MAQUETTE, PAR M. MAURICE DENIS

l’émotion du divin. A sa chevelure se mêlent les graves corolles des
anémones. Il me plaît que la nudité soit ici une allégorie de la voix
employée dans des chœurs sans accompagnement, tandis que les
draperies s’ajoutent à la beauté du corps humain comme les har-
monies de l’orchestre s’ajoutent à la mélodie. Je devine cette joie
mystérieuse que le génie d’un grand homme a conquise sur le
malheur et sur la douleur. Dans la belle figure inventée par M. Mau-
rice Denis, je reconnais cette Neuvième Symphonie que Beethoven
avait intitulée : Symphonie avec un chœur final sur l'Ode à la
Joie.

La droite et la gauche du panneau nous montrent les précurseurs
et les successeurs de Beethoven. Les lignes s’inclinent et s’incurvent,
laissant toute leur valeur expressive aux verticales du groupe beetho-
vénien. C’est encore à Beethoven qu’appartient la pathétique figure
qui se tourne A7ers les Symphonies et qui, vêtue d’une longue robe
blanche, la tête renversée, écarte et lève les bras dans un geste
 
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