DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Berenson, Bernard: Les quatre triptyques bellinesques de l'Église de la Carità à Venise
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QUATRE TRIPTYQUES BELLINESQUES A VENISE 201
Naples, la Résurrection de Berlin, le tableau d’autel (aujourd’hui
détruit) de San Giovanni e Paolo, sans compter tout une série de
Madones, mais il cessa d’être, comme tous ses contemporains, un
dessinateur qui coloriait, pour devenir le premier en date des vrais
peintres. Peut-être la tradition a-t-
elle après tout raison ; peut-être le
séjour d’Antonello à Venise en
1475-1476 fut-il une des causes,
mais non certes la cause détermi-
nante et essentielle, de cette tardive
et rapide évolution.
En parlant de la Madone Correr,
j’ai supposé que l’artiste qui l’exé-
cuta peut avoir peint aussi la Ma-
done do Berlin (n° 1177), copie
d’école d’une version plus ancienne
et aujourd’hui perdue d’un original
qui est à Vérone. Même si ce tableau
était un original, ce que je ne puis
admettre, cela viendrait encore con-
firmer mon sentiment que la Ma-
done de Vérone, si proche parente
de celle du Musée Correr, doit ap-
partenir à peu près à la même
époque. Cela est important, car
cette Madone de Vérone est insépa-
rable d’un groupe de Vierges carac-
térisées soit par une draperie clas-
sique (.Madones de Brera, de Turin,
de Bergamc, de Rovigo; Madone de
Vérone avec l’Enfant endormi, Madone de l’Académie de Venise
avec l’Enfant bénissant), soit par l’attitude de la Vierge embrassant
l Enfant des deux mains en le tenant dans ses bras (tableau d’atelier
de S. Maria delb Orto et panneau de Rovigo). Comme ce groupe de
Madones a toujours formé une sorte de pont entre les premières
œuvres de Bellini et celles de sa maturité, il est essentiel pour nous
de savoir exactement à quelle date il le faut placer. La relation où est
LA NATIVITE,
ATELIER DE GIOVANNI BELLINI
(Académie des Beaux-Arts. Venise.)
X.
27
Naples, la Résurrection de Berlin, le tableau d’autel (aujourd’hui
détruit) de San Giovanni e Paolo, sans compter tout une série de
Madones, mais il cessa d’être, comme tous ses contemporains, un
dessinateur qui coloriait, pour devenir le premier en date des vrais
peintres. Peut-être la tradition a-t-
elle après tout raison ; peut-être le
séjour d’Antonello à Venise en
1475-1476 fut-il une des causes,
mais non certes la cause détermi-
nante et essentielle, de cette tardive
et rapide évolution.
En parlant de la Madone Correr,
j’ai supposé que l’artiste qui l’exé-
cuta peut avoir peint aussi la Ma-
done do Berlin (n° 1177), copie
d’école d’une version plus ancienne
et aujourd’hui perdue d’un original
qui est à Vérone. Même si ce tableau
était un original, ce que je ne puis
admettre, cela viendrait encore con-
firmer mon sentiment que la Ma-
done de Vérone, si proche parente
de celle du Musée Correr, doit ap-
partenir à peu près à la même
époque. Cela est important, car
cette Madone de Vérone est insépa-
rable d’un groupe de Vierges carac-
térisées soit par une draperie clas-
sique (.Madones de Brera, de Turin,
de Bergamc, de Rovigo; Madone de
Vérone avec l’Enfant endormi, Madone de l’Académie de Venise
avec l’Enfant bénissant), soit par l’attitude de la Vierge embrassant
l Enfant des deux mains en le tenant dans ses bras (tableau d’atelier
de S. Maria delb Orto et panneau de Rovigo). Comme ce groupe de
Madones a toujours formé une sorte de pont entre les premières
œuvres de Bellini et celles de sa maturité, il est essentiel pour nous
de savoir exactement à quelle date il le faut placer. La relation où est
LA NATIVITE,
ATELIER DE GIOVANNI BELLINI
(Académie des Beaux-Arts. Venise.)
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