PIERRE LE GROS II ET LES SCULPTEURS FRANÇAIS 211
Monnot n’y pouvait pas créer une œuvre originale ou indépendante,
car la chapelle avait déjà reçu sa forme définitive; on ne lui deman-
dait qu’un tombeau dont la composition fût semblable à celle d’un
autre monument adossé au mur de l’ouest et représentant un prélat
do la même famille. La statue en marbre blanc du cardinal, que le
sculpteur a représenté à mi-corps et de face avec la barrette cardinalice
dans la main droite et un livre
dans la main gauche, est logée
dans une niche de marbres
jaune, gris et blanc au-dessus
de laquelle se voient les armes
un buste d’homme et une figure
allégorique de femme. L’effet
de l’ensemble est ainsi tout à
fait gâté ; pourtant la statue
funéraire reste une effigie réa-
liste et mouvementée.
Les dernières œuvres de
Monnot à Rome semblent avoir
été deux statues d’Apôtres : le
Saint Pierre et le Saint Paul
pour Saint-Jean-de-Latran, dont
l’un avait été déjà commencé par
Théodon. En 1712, Monnot fut
appelé à Cassel auprès du land-
grave Charles de Hesse pour le-
quel il créa, en imitation de Ver-
sailles, le célèbre Marmorbad. l'apôtre saint thomas
PAR PIERRE LE GROS
(Basilique de Saint-Jean-de-Latran, Rome.)
Après ces deux artistes, qui
ne sont pas, il faut l’avouer, de premier ordre, et qu’on ne saurait
juger en toute équité si l’on n’étudie l’un à Versailles, à Marly ou
à Paris, l’autre à Cassel et à Stanford, vient Pierre Le Gros1; il ne
suffit pas de dire à son sujet qu’il travailla surtout pour Rome; ce
fut un sculpteur de grand talent, presque de génie. Avec Camillo
1. Sur Pierre Lé Gros, cf. Pascoli, Vite degli scultori, Roma, 1730, in-8; et
A. Castan, Le Sculpteur Pierre Le Gros II et le mausolée de la maison de Bouillon
(Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des Départements, 1891).
du défunt; de chaque côté de
l’encadrement ont été ajoutés
Monnot n’y pouvait pas créer une œuvre originale ou indépendante,
car la chapelle avait déjà reçu sa forme définitive; on ne lui deman-
dait qu’un tombeau dont la composition fût semblable à celle d’un
autre monument adossé au mur de l’ouest et représentant un prélat
do la même famille. La statue en marbre blanc du cardinal, que le
sculpteur a représenté à mi-corps et de face avec la barrette cardinalice
dans la main droite et un livre
dans la main gauche, est logée
dans une niche de marbres
jaune, gris et blanc au-dessus
de laquelle se voient les armes
un buste d’homme et une figure
allégorique de femme. L’effet
de l’ensemble est ainsi tout à
fait gâté ; pourtant la statue
funéraire reste une effigie réa-
liste et mouvementée.
Les dernières œuvres de
Monnot à Rome semblent avoir
été deux statues d’Apôtres : le
Saint Pierre et le Saint Paul
pour Saint-Jean-de-Latran, dont
l’un avait été déjà commencé par
Théodon. En 1712, Monnot fut
appelé à Cassel auprès du land-
grave Charles de Hesse pour le-
quel il créa, en imitation de Ver-
sailles, le célèbre Marmorbad. l'apôtre saint thomas
PAR PIERRE LE GROS
(Basilique de Saint-Jean-de-Latran, Rome.)
Après ces deux artistes, qui
ne sont pas, il faut l’avouer, de premier ordre, et qu’on ne saurait
juger en toute équité si l’on n’étudie l’un à Versailles, à Marly ou
à Paris, l’autre à Cassel et à Stanford, vient Pierre Le Gros1; il ne
suffit pas de dire à son sujet qu’il travailla surtout pour Rome; ce
fut un sculpteur de grand talent, presque de génie. Avec Camillo
1. Sur Pierre Lé Gros, cf. Pascoli, Vite degli scultori, Roma, 1730, in-8; et
A. Castan, Le Sculpteur Pierre Le Gros II et le mausolée de la maison de Bouillon
(Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des Départements, 1891).
du défunt; de chaque côté de
l’encadrement ont été ajoutés