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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

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Marcel-Reymond, Charles: Le baptistère Saint-Jean de Poitiers
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https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0136
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

artistique, je pense qu’ils doivent leur être antérieurs et ne pas
dépasser la lin du vie siècle1.

La question des chapiteaux de Jouarre est plus obscure. Ces cha-
piteaux se distinguent nettement de ceux de Grenoble et de Poi-
tiers : de conception plus savante, de formes plus compliquées, ils
se rapprochent beaucoup de certains chapiteaux de Ravenne, en
particulier de ceux de Sant’Apollinare Nuovo (début du vie). Les
avis des archéologues sont très partagés sur la date de ces chapi-
teaux : tandis que M. Rivoira les croit du milieu du vne, époque de
la fondation de la crypte, M. de Lasteyrie les attribue au ive ou au
vc siècle. M. Enlart, frappé sans doute de leur style un peu anormal
en France, et en particulier de leurs grandes différences avec ceux
de Grenoble et de Poitiers, pense qu’ils peuvent avoir été importés
d’Orient.

Cette dernière hypothèse est séduisante; mais elle perdrait de
sa valeur si ces chapiteaux, au lieu de rester isolés, pouvaient être
rattachés à d’autres trouvés en France. Or certains d’entre eux sont
inspirés d’un modèle romain qui semble avoir été assez répandu en
Gaule, et dont on trouve au musée de Saint-Germain un magnifique
spécimen provenant du théâtre de Vaison ; le chapiteau de Saint-
Brice de Chartres est aussi de ce même type. D’autre part, un frag-
ment de chapiteau trouvé à Nantes et publié récemment2 présente
de grandes analogies de style avec ceux de Jouarre. Enfin, ne peut-on
pas penser que le chapiteau de Poitiers, auquel nous avons attaché
une importance particulière (n° 5), présente aussi avec eux quelques
rapports, par sa sculpture à méplat et son aspect géométrique?

De cet ensemble de rapprochements, il semble qu’on doit con-
clure que tous ces chapiteaux ont été sculptés en France. Cette pro-
duction, qui dénote un art très imprégné de byzantinisme et une
technique relativement savante, devrait être placée après la période
gallo-romaine finissante, c’est-à-dire après le ve siècle, et avant des
œuvres telles que les chapiteaux de Grenoble et de Poitiers : elle
caractériserait la première partie du vie siècle.

Dans cette revue rapide des chapiteaux mérovingiens, il faut dire
un mot de ceux du Baptistère de A^énasque, monument dont la
construction est attribuée par M. de Lasteyrie au début du vne siècle.
Ceux des chapiteaux qui ne sont pas gallo-romains nous paraissent

1. Cf. Marcel Reymond et Charles Giraud, La Chapelle de Saint-Laurent à
Grenoble (Bulletin archéologique, 1893).

2. Bulletin de la Société d’archéologie de Nantes, 1913, supplément.
 
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