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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 12.1914-1916

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Nr. 2
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Réau, Louis: La peinture allemande du XVIIe et du XVIIIe siècle à l'exposition de Darmstadt
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https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0151
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

esquisses humoristiques sont tout à fait dans ta manière de
Cruikshank. Peut-être est-ce à l’école de van Dyck et de Reynolds
qu’il a acquis ce sens de la grâce, de l’élégance qui s’affirme dans
le charmant portrait de la comtesse Marie de Schaumburg-Lippe. La
jeune comtesse, dont les cheveux poudrés sont coquettement tressés
de perles, s’accoude nonchalamment au piédestal d’un vase de
marbre sur lequel elle a jeté son manteau bleu doublé d’hermine.
Son mari, le comte Wilhelm, la main appuyée sur son bâton de
commandement, se cambre fièrement dans un magnifique habit
rouge enrichi de larges parements de drap d’or. N’eût-il peint
que ces deux portraits d’une facture un peu sèche, mais l’un d’une
autorité et l’autre d’une grâce incomparables, Ziesenis mériterait
de prendre rang parmi les meilleurs portraitistes du xvmc siècle.

Le Suisse Anton Graff (1736-1813), qui passa la majeure partie
de son existence à Dresde, où il avait été appelé en 1763 pour pro-
fesser à l’Académie, est un physionomiste pénétrant qui dans l’arran-
gement de ses portraits s’inspire tantôt de Rigaud, tantôt des por-
traitistes anglais Reynolds et Romney. Presque tous les écrivains de
f « Aufklàrungszeit » qui ont joué un rôle dans la renaissance
intellectuelle de l’Allemagne à la fin du xvme siècle ont posé
dans son atelier. Cette galerie de portraits, si elle n’a pas la haute
valeur artistique des pastels de La Tour au musée de Saint-
Quentin ou des bustes de IToudon, offre cependant plus qu’un simple
intérêt iconographique. Graff est le dernier peintre allemand du
xvm° siècle qui ait conservé les bonnes traditions picturales et le
respect de la technique.

La dynastie des Tischbein, originaire de la liesse, a pendant un
demi-siècle peuplé de ses œuvres tous les châteaux allemands. Les
trois représentants les plus connus de cette lignée de peintres sont :
Johann-1 loinrich Tischbein l’ancien (1722-1789), Friedrich-August
(1730-1812), portraitiste facile et fécond qui dans ses effigies du duc
Charles-Auguste de Saxe-Weimar et de sa femme (1793), de la prin-
cesse d’Anhalt-Dessau et de ses trois enfants (1798), rappelle la grâce
mièvre de Mme Vigée-Lebrun, et enfinWilhelm Tischbein (1731-1829),
que son fameux portrait de Gœthe méditant clans la campagne de
Rome au Musée Stædel de Francfort a rendu exagérément célèbre.

Les deux Lampi, le père et le fils, originaires du Tyrol welche,
ont été à la fin du xvme siècle les peintres préférés de l’aristocratie
do Vienne et de Saint-Pétersbourg. Friedrich-Heinrich Füger (1731-
1818), qui partagea avec eux la faveur de l’aristocratie viennoise, est
 
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