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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 14.1918

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Nr. 3
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Koechlin, Raymond: Quelques groupes d'ivoires gothiques français
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https://doi.org/10.11588/diglit.24916#0260
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

réservées pour un arbuste derrière l’Annonciation, — a négligé,
dans le diptyque Carrand, d’apposer la signature de l’atelier; on n’y
reconnaît pas moins sa manière, aftirmée de la plus heureuse et la
plus pittoresque façon.

L’influence de l’atelier dit du Trésor de Soissons a été moins
favorable. Un diptyque du Vatican1 la dénonce, reconnaissable à
l’ordonnance du diptyque et au détail des architectures, ainsi qu’un
coffret de la collection Baboin 2, et le spectacle est assez imprévu de
ces personnages à figures triangulaires, analogues à ceux du dip-
tyque Cluny-Cabinet des médailles, développant une histoire de la
Passion dans le noble décor du grand atelier classique; seulement
ces morceaux sont bien gauches et d’une exécution singulièrement
lourde, et, s’ils doivent nous intéresser par les pénétrations de
style dont ils témoignent, ils n’ajoutent point de chefs-d’œuvre à la
production de l’atelier.

Après avoir étudié les pièces à décor de roses, il nous faut
revenir à la question de leur origine. Ce n’est pas seulement leur
décor particulier qui les a fait tenir pour anglaises; celles du second
groupe présentent, on J’a vu, un caractère remarquable de sérieux;
or, les critiques ont jugé que cette qualité détonnait dans le milieu,
plus aimable d’ordinaire de l’art français et il a paru raisonnable
de faire appel à l’Angleterre pour en expliquer la gravité3. Nous rie
nierons point, certes, la gravité britannique, bien que TAngleterre
du xive siècle fùt encore cette merry England qui ne devait dispa-
raitre qu’à la Réforme; mais on nous accordera qu’une non moindre
gravité se rencontre à beaucoup d’ivoires évidemment français,
tels ceux de l’atelier dit du Trésor de Soissons et de l’atelier des
Tabernacles; elle ne saurait donc passer pour un caractère exclusif
de l’art anglais. Pour attribuer sûrement un ivoire à l’Angleterre, il
faudrait prouver quc son style s’apparente tout au moins à celui de
l’art anglais contemporain. Or, qu’y voyons-nous, tant dans Ja
miniature que dans l’imagerie?

La miniature anglaise du début du xive siècle commence à nous

1. Repr. dans Kanzler, Avori della Biblioteca Vaticana; Rome, 1903, in-fol.
Museo cristiano, pl. XV.

2. Repr. dans CoUection Spitzer, t. I: Lcs Ivoires; Paris, 1890, in-4°, n° 78.

3. Sir Digby Wyatt, notamment, déclarait que t’on devait considérer comme
anglais tous les ivoires de type sérieux (Notice on Sculpture in ivory, London,
185S, in-8").

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