LE PAYSAGE CHEZ LES PEINTRES DE L’ÉCOLE BOLONAISE 19
encore, le maître a mis toute sa science et tout son amour à représenter des
arbres. Les deux chênes qui s’élèvent à droite, au premier plan, sont une
preuve de cette prédilection. Ce tableau est le chef-d’œuvre d’Annibal Car-
raclie comme paysagiste, et il semble difficile de ne pas reconnaître que 1 art
de Poussin est en germe dans cette œuvre1.
Dans les autres lunettes dessinées par Annibal et exécutées par ses élèves,
les paysages ne sont pas moins intéressants. Tantôt nous sommes sur les
bords d’un lac dont l’eau se confond à l’horizon avec le ciel et baigne de chaque
côté de petites collines (L’Assomption) ; tantôt nous nous trouvons dans une
vallée que domine une colline couronnée d’une forteresse et d'où descend
Phot. Anderson.
LA FUITE EN ÉGYPTE, PAR ANNIBAL CARRACHE
(Galerie Doria, Rome,)
un chemin (L’Adoration des Rois Mages). Dans la Visitation, la Vierge et
sainte Elisabeth conversent dans un site frais, entouré de montagnes basses
auxquelles font contraste les collines brûlées et pelées de la Mise au tombeau.
Dans ces tableaux abondent les arbres, isolés, en groupes ou bien s’enla-
çant. suivant nn motif qui, je l’ai dit à propos des dessins, est caractéristique
chez Annibal. Les arbres de la Mise au tombeau sont particulièrement remar-
quables. A cette représentation fidèle de la nature, se joignent des vues de
villes ou de fabriques : une ville dans la Mise au tombeau, une forteresse dans
1. C’est également l’avis de l’historien italien le mieux informé des œuvres des Car-
rache, M. Aldo Foratti qui, dans son livre : I Carracci nella teoria e nella pratica, a con-
sacré aux lunettes de la Galerie Doria quelques pages d’une analyse particulièrement avi-
sée et pénétrante.
encore, le maître a mis toute sa science et tout son amour à représenter des
arbres. Les deux chênes qui s’élèvent à droite, au premier plan, sont une
preuve de cette prédilection. Ce tableau est le chef-d’œuvre d’Annibal Car-
raclie comme paysagiste, et il semble difficile de ne pas reconnaître que 1 art
de Poussin est en germe dans cette œuvre1.
Dans les autres lunettes dessinées par Annibal et exécutées par ses élèves,
les paysages ne sont pas moins intéressants. Tantôt nous sommes sur les
bords d’un lac dont l’eau se confond à l’horizon avec le ciel et baigne de chaque
côté de petites collines (L’Assomption) ; tantôt nous nous trouvons dans une
vallée que domine une colline couronnée d’une forteresse et d'où descend
Phot. Anderson.
LA FUITE EN ÉGYPTE, PAR ANNIBAL CARRACHE
(Galerie Doria, Rome,)
un chemin (L’Adoration des Rois Mages). Dans la Visitation, la Vierge et
sainte Elisabeth conversent dans un site frais, entouré de montagnes basses
auxquelles font contraste les collines brûlées et pelées de la Mise au tombeau.
Dans ces tableaux abondent les arbres, isolés, en groupes ou bien s’enla-
çant. suivant nn motif qui, je l’ai dit à propos des dessins, est caractéristique
chez Annibal. Les arbres de la Mise au tombeau sont particulièrement remar-
quables. A cette représentation fidèle de la nature, se joignent des vues de
villes ou de fabriques : une ville dans la Mise au tombeau, une forteresse dans
1. C’est également l’avis de l’historien italien le mieux informé des œuvres des Car-
rache, M. Aldo Foratti qui, dans son livre : I Carracci nella teoria e nella pratica, a con-
sacré aux lunettes de la Galerie Doria quelques pages d’une analyse particulièrement avi-
sée et pénétrante.