LA LÉGENDE DE SAINT CHRISTOPHE DANS L’ART
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ment de l’orgue, cassa la tcte du saint Christophe placé au-dessous et pré-
para sa destruction totale par ordre du Chapitre », qui fut achevée en 1786'.
En 1791, dans sa Nouvelle description de Paris, J.-A. Dulaure, rappelant
l’histoire d’Antoine des Essarts et
faisant mention de la statue com-
mémorative, ajoutait : « O11 vient
de détruire ce monument ridicule
du goût et de la dévotion de nos
pères. » A cause de la date de la
publication et de l’esprit anticléri-
cal de l’auteur, on pourrait être
tenté d’accuser la Révolution de cet
acte de vandalisme ; en réalité, elle
11’y fut pour rien.
Si le clergé a fait abattre les
colosses des cathédrales de Paris
et d’Auxerre2, sacrifiés à des scru-
pules religieux qui ont été exposés
en août 1768 dans le Journal de
Verdun, il subsiste encore des sta-
tues de saint Christophe dans quel-
ques-unes de nos églises, notam-
ment à la cathédrale d’Amiens (à
côté du portail Sud), adossée à la
chapelle de ce nom. Laide et gros-
sière, elle remonte au xiv* siècle3.
Un classement officiel date de la
fin du xve siècle la statue provenant
de la cathédrale de Nevers, reléguée
en l’église deMarzy (Nièvre), et du
. 1. Notice sur l'église métropolitaine
Noire-Dame de Paris, par A.-P.-M. Gil-
bert,in-12, t811. Cette assertion est con-
firmée par les extraits des délibérations
du Chapitre de Notre Dame: 17 novembre
SAINT CHRISTOPHE
STATUE EN BOIS PEINT ET DORÉ
ÉCOLE FLAMANDE (?) , IV SIÈCLE
12 6t üÔ janvier 1^84 (Arcll. Nat., (Musée germanique, Nuremberg.)
LL 2 3 2 38 et 232 39).
2. A Auxerre, par décision du Chapitre du 21 avril 1768. La statue de la cathédrale de
Strasbourg avait été enlevée en i53i. Jusqu’à la Révolution, l’église de Rethel (Ardennes)
conserva la sienne, qui montait jusqu’à la voûte.
3. Georges Durand, ouv. cité.
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ment de l’orgue, cassa la tcte du saint Christophe placé au-dessous et pré-
para sa destruction totale par ordre du Chapitre », qui fut achevée en 1786'.
En 1791, dans sa Nouvelle description de Paris, J.-A. Dulaure, rappelant
l’histoire d’Antoine des Essarts et
faisant mention de la statue com-
mémorative, ajoutait : « O11 vient
de détruire ce monument ridicule
du goût et de la dévotion de nos
pères. » A cause de la date de la
publication et de l’esprit anticléri-
cal de l’auteur, on pourrait être
tenté d’accuser la Révolution de cet
acte de vandalisme ; en réalité, elle
11’y fut pour rien.
Si le clergé a fait abattre les
colosses des cathédrales de Paris
et d’Auxerre2, sacrifiés à des scru-
pules religieux qui ont été exposés
en août 1768 dans le Journal de
Verdun, il subsiste encore des sta-
tues de saint Christophe dans quel-
ques-unes de nos églises, notam-
ment à la cathédrale d’Amiens (à
côté du portail Sud), adossée à la
chapelle de ce nom. Laide et gros-
sière, elle remonte au xiv* siècle3.
Un classement officiel date de la
fin du xve siècle la statue provenant
de la cathédrale de Nevers, reléguée
en l’église deMarzy (Nièvre), et du
. 1. Notice sur l'église métropolitaine
Noire-Dame de Paris, par A.-P.-M. Gil-
bert,in-12, t811. Cette assertion est con-
firmée par les extraits des délibérations
du Chapitre de Notre Dame: 17 novembre
SAINT CHRISTOPHE
STATUE EN BOIS PEINT ET DORÉ
ÉCOLE FLAMANDE (?) , IV SIÈCLE
12 6t üÔ janvier 1^84 (Arcll. Nat., (Musée germanique, Nuremberg.)
LL 2 3 2 38 et 232 39).
2. A Auxerre, par décision du Chapitre du 21 avril 1768. La statue de la cathédrale de
Strasbourg avait été enlevée en i53i. Jusqu’à la Révolution, l’église de Rethel (Ardennes)
conserva la sienne, qui montait jusqu’à la voûte.
3. Georges Durand, ouv. cité.