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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 3.1921

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Nr. 2
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Maeterlinck, Louis: Autour du retable de „l'Agneau mystique"
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https://doi.org/10.11588/diglit.24941#0128

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I 12

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Jean de Stoevere était un contemporain et un émule d’Hubert van Eyck ;
nous voyons les deux maîtres travailler la même année (i425), chacun pour
un mécène différent, à la décoration complète d’une chapelle dans la même
église Saint-Sauveur à Gand’. Le travail de Jean de Stoevere, dont nous
parlons avec plus de détail ailleurs, comprenait non seulement la peinture
à l’huile d’un retable d’autel à volets, représentant les divers épisodes de
l’Histoire de la vie de la Vierge, mais aussi une Dernière Cène « placée sous
un cintre »... Au-dessus du retable se trouvait une statue de la Vierge,
« placée sous un dais orné de fleurs. Les quatre rosaces supérieures étaient
dorées, et les roses des guirlandes partant des extrémités coloriées au vermel-
goene ou vermillon. »

Un autre contrat, datant de i43o, deuxans avant l’achèvementde Y Agneau
mystique, stipule que les peintres Jean van Coudenberg et Marc van Ghistele
(ce dernier était également un maître batteur d’or) exécuteraient un impor-
tant polyptyque, « A l’intérieur seraient représentés quatre sujets bibliques
et sur les volets extérieurs : les Prophètes annonçant les sublimes destinées à
la Vierge, Y Arbre généalogique du roi Jessé, ainsi que divers épisodes de la
Vie de Notre-Dame, et enfin toute la Vie expiatoire du Christ. » Dans le haut
du retable seraient réprésentés « quatre anges debout sur des chapiteaux de
colonnes », le tout richement doré et polychromé.

Enfin, c’est de l’année 1434 que date le plus important et le plus curieux
de tous ces contrats1 2. Le contrat passé devant les échevins gantois entre le
peintre Saladyn de Stoevere et Guillaume du Buisson, échanson du duc de
Bourgogne, visait une commande très importante, comprenant un retable
polyptyque, un diptyque (ou portes d’armoires à deux battants peints), enfin
une toile peinte tendue sur châssis, également peinte à l’huile3. Les hono-
raires s’élevaient, en tout, à n livres de gros, plus les frais de bouche
« mondkosten » pour le peintre ainsi que ses aides. Un cadre somptueux,
décoré de la statue polychromée de saint Guillaume, patron du donateur,
devait également être livré par l’artiste.

II

Toutes ces peintures si importantes ont disparu au xvie siècle. Les églises
de Gand furent alors systématiquement vidées par les séides des La kethulle

1. Hubert van Eyck et les peintres de son temps ; Gand et Paris, 1920, p. 14 et 5g.

2. Nous en avons donné le texte original, ainsi.que la traduction, dans 1 étude citée
plus haut.

3. Probablement un antependium.
 
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