UN GRAND BRONZE DE MICHEL-ANGE AU LOUVRE
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qu’on lui voit dans le croquis, un arc au lieu d’une fronde. Ce n’est
sans doute pas par hasard que l’auteur a écrit sous ce dessin ce reste
d’un vers jamais achevé semble-t-il: « Davicte cholla fromba... e io chol-
larcho Michelagniolo », qui parle précisément d’une fronde et d’un arc.
Une pose analogue préoccu-
pait Michel-Ange depuis le
Bacchus qu’il fit en 1497-1498
pour Jacopo Galli1. Sa jambe
droite porte sur la pointe du
pied, le bras droit est replié, la
main relevée jusqu’à la hauteur
de la tête, le bras gauche pen-
dant. Vient ensuite le croquis
pour le David qui montre avec
la même position des jambes,
les bras qui pendent, la main
gauche sur la hanche. Le bloc
de marbre entamé le força
d’éliminer dans le colosse la
tête de Goliath et, avec elle, la
pose de la jambe, qu’il main-
tint dans le bronze. Il revint
pour les bras à la pose du
Bacchus : le bras droit un jaeu
moins relevé dans le petit
bronze d’Amsterdam, les bras
invertis dans le marbre de
l' Académie de Florence.
Le bronze du Louvre repro-
duit, comme nous l’avons vu,
tout le mouvement de l’esquisse,
à l’exception du bras droit, qui
est porté plus haut que ceux du
David. Il se rapproche déjà de
celui de l'Esclave du Louvre, où les jambes ont interchangé leur position
et où le bras gauche s’élève au-dessus de la tête renversée.
Un dessin du Louvre1 2, qui par la tête pourrait faire penser à ce marbre,
BACCHUS
EN MARBRE PAR MICHEL-ANGE
(Musée national, Florence.)
1. Je ne cite que des œuvres dont l’authenticité n’est contestée par personne.
2. Karl Frey, Die Handzeichnungen Michelagniolos Buonarroti, n° 63.
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qu’on lui voit dans le croquis, un arc au lieu d’une fronde. Ce n’est
sans doute pas par hasard que l’auteur a écrit sous ce dessin ce reste
d’un vers jamais achevé semble-t-il: « Davicte cholla fromba... e io chol-
larcho Michelagniolo », qui parle précisément d’une fronde et d’un arc.
Une pose analogue préoccu-
pait Michel-Ange depuis le
Bacchus qu’il fit en 1497-1498
pour Jacopo Galli1. Sa jambe
droite porte sur la pointe du
pied, le bras droit est replié, la
main relevée jusqu’à la hauteur
de la tête, le bras gauche pen-
dant. Vient ensuite le croquis
pour le David qui montre avec
la même position des jambes,
les bras qui pendent, la main
gauche sur la hanche. Le bloc
de marbre entamé le força
d’éliminer dans le colosse la
tête de Goliath et, avec elle, la
pose de la jambe, qu’il main-
tint dans le bronze. Il revint
pour les bras à la pose du
Bacchus : le bras droit un jaeu
moins relevé dans le petit
bronze d’Amsterdam, les bras
invertis dans le marbre de
l' Académie de Florence.
Le bronze du Louvre repro-
duit, comme nous l’avons vu,
tout le mouvement de l’esquisse,
à l’exception du bras droit, qui
est porté plus haut que ceux du
David. Il se rapproche déjà de
celui de l'Esclave du Louvre, où les jambes ont interchangé leur position
et où le bras gauche s’élève au-dessus de la tête renversée.
Un dessin du Louvre1 2, qui par la tête pourrait faire penser à ce marbre,
BACCHUS
EN MARBRE PAR MICHEL-ANGE
(Musée national, Florence.)
1. Je ne cite que des œuvres dont l’authenticité n’est contestée par personne.
2. Karl Frey, Die Handzeichnungen Michelagniolos Buonarroti, n° 63.