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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 3.1921

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https://doi.org/10.11588/diglit.24941#0219

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BIBLIOGRAPHIE

Marcel Aubert. — NOTRE-DAME DE PARIS, SA PLAGE DANS L’ARCHITECTURE

DU XIIe AU XIVe SIÈCLE1

: nouveau livre de M. Marcel Aubert, thèse de doctorat brillamment
soutenue, renouvelle en partie un sujet que l’on pouvait croire
épuisé. Ce n’est pourtant, nous dit l’auteur, que le début d’une
vaste étude ; « ce n’est pas trop de toute une vie pour dresser un
tel monument. » Remarque d’autant plus juste que ce monument
implique une foule de comparaisons.

Ce volume se limite à l’histoire de la construction, où plusieurs
générations d’artistes ont poursuivi, comme à Reims, l’exécution
d’un programme arrêté dès le début. Ils n’entendaient pas créer un
type nouveau, mais améliorer sans cesse un modèle traditionnel, en
s’aidant de toutes les recherches et expériences acquises. L’auteur
a revu, contrôlé, complété les recherches antérieures et établi par comparaison l’âge
des parties non datées.

Il définit Notre-Dame, dernière des grandes

églises issues de Saint-Denis et des

édifices anglo-normands, appliquant l’art gothique aux données romanes et préparée
parles monuments de Saint-Denis, Sens, Sainl-Germain-des-Prés, Noyon, Senlis, Laon et
Mantes. 11 détermine ensuite les étapes de la construction, puis les types dont procède
Notre-Dame et l'influence qu’à son tour elle exerça, envisageant successivement le plan,
les voûtes, les supports, le conlrebutement, l’éclairage, qui reste insuffisant, et la noble

harmonie de la façade.

Il étudie ensuite les modifications que reçut, de I23o à i38o environ, l’œuvre de
l’architecte anonyme de Maurice de Sully, l’agrandissement des fenêtres et des baies
de tribunes, la ceinture de chapelles, premier exemple de ce développement, qui amena
Jean de Chelles à allonger le transept pour rétablir le plan cruciforme. Ce travail donna
l’occasion de créer les vastes verrières des pignons, qui déversent entre le chœur obscur et
la nef sombre un flot si impressionnant de lumière.

De la mort de Jean de Chelles, peu après 1258, à la sienne en 12G7, Pierre de Monte-
reau (ou plutôt, je crois, de Montreuil) dirigea l’œuvre : M. Aubert reconnaît sa manière
dans un arc-boutant pareil à ceux de Saint-Denis et dans la Porte Rouge, où je la caracté-
riserais un peu différemment.

Pierre de Chelles (i3i6) et Jean Ravy ( 1318 à i344 environ) remanièrent les tribunes
du chœur et le dotèrent des arcs-boutants que nous admirons. J. Ravy éleva le jubé;
son neveu Jean le Bouteiller acheva la clôture du chœur. Raymond du Temple fut son
adjoint ( 135g), puis son successeur (i363). Étudiant, après M. Deneux, la charpente,
M. Aubert met en doute l’incendie constaté par Viollet-le-Duc, car d’anciens bois furent
remployés, mais l’incendie a pu être partiel. Le curieux escalier à marches refendues,
comparé à celui de Carcassonne, a son analogue aussi à Casamari.

Pour terminer, l’auteur montre l’influence de Notre-Dame, positive ou négative. Cette
dernière fut celle des dispositions défectueuses, qu’on évita de reproduire. Sauf dans
l’école anglo-normande, on renonça aux tribunes, qui ôtent du jour et que l’adoption des

. Paris, H. Laurens, 1920. Un vol. in-4, de ii!\ p., avec 3o (ig. et 17 planches.
 
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