Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 3.1921)

UNE EXPOSITION D’ART ANCIEN A FONTAINEBLEAU

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C’est pour Fontainebleau même, pour
la chapelle de la Trinité, qu’a été com-
mandée par le roi en 1775 une suite de
quatorze grandes toiles de forme ovale
dont la majeure partie figure actuelle-
ment dans la salle du Jeu de Paume et
dont les sujets se rapportent tous, sauf
un, à la vie de Jésus-Christ. Ces tableaux,
exposés au Salon de 1781, tout en
n’étant pas de premier ordre, offrent
cependant un certain intérêt pour l’his-
toire de la peinture au xvnT siècle. Ils
portent les signatures de Jean Bardin,
Louis Lagrenée, dit le Jeune, Antoine
Renou, Jean-Baptiste Robin, Hugues
Taraval et Amédée van Loo.

Nous noterons encore, parmi les pein-
tures, Diogène brisant sa tasse, d’Etienne
Jeaurat (17 'i 7), La Bonté et la Générosité,
de Louis Lagrenée, — dessus de porte
exécuté en 1765 pour le château de Choi-
sy et dont le pendant (La Justice et la
Clémence) se trouve au Musée d’Autun —
une vue d’un Port de la Méditerranée de
Joseph Vernet (1753), la Marchande
d’Amours de Vien, peinte en 1763 pour
le duc de Brissac, et enfin le Baisement
des pieds de la statue de saint Pierre dans
la basilique de Rome de Mmc Hortense
Haudebourg-Lescot (i8i3).

Parmi les objets de sculpture figurent
de beaux fragments, restés ignorés jusqu’à
ce jour, de la « Belle cheminée » de Fon-
tainebleau, terminée en i5q9 par Mathieu
Jacquet, dit Grenoble. On sait que cette
œuvre de dimensions colossales (7m5o de
hauteur sur 6m5o de largeur) fut démolie
en 1725, quand on transforma la salle
où elle se trouvait en salle de comédie,
et que ses principales parties, sculptées
en marbre, sont actuellement réparties
entre le Musée du Louvre et le Palais de
Fontainebleau. Les fragments, en marbre

LES ALLIANCES DE LA FRANCE
PAR J.-J. BACHELIER
(Palais de Fontainebleau.)