Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 3.1921)

LES SALONS DE I 92 i

(deuxième article1)

LA SOCIÉTÉ DES ARTISTES FRANÇAIS

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C’est une femme jeune encore, mais
non de la première jeunesse, d’une jeu-
nesse conservée et spiritualisée, qui est
celle du fruit plutôt que de la fleur, et
qui semble fixée comme une qualité de
lame plutôt qu’attachée à l’attrait fra-
gile de la beauté. Assise, elle vous
regarde en face de ses yeux gris, dans
une attitude sans apprêt et pourtant
pleine de grâce. Elle porte une toilette
et une coiffure sans âge, des cheveux
noirs lustrés en bandeaux lisses sur le
front pur, un goût sans nul rapport avec
celui de la grande coulure, mais plein
de recherches trahissant des habitudes
exquises. Une longue robe droite en
velours de soie « pensée », ouverte en
rond à la naissance du col et des épaules ;
un soupçon de linge soulignant ce crois-
sant sur la peau ; un châle de laine grise
faisant le tour des bras et de la taille et mettant autour de la personne cette
arabesque dont Ingres enveloppe une femme.

Le portrait se détache en silhouette pure sur un fond blanc : pas une
ombre, pas un effet ne vient distraire le regard de la beauté de celte figure

Phot. H. Manuel.

L A

GRES
PAR M .

BORNE
ROUGE DES VOSGES
P. MOR EAU-VAUTH IER

(Société des Artistes français.)

I. V. Gazelle des Beaux-Arls, mai 1921, p. 277.