Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 3.1921)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Ses souvenirs de la mission en Poméranie sont peut-être reconnaissables sur
la porte à ce détail, que saint Adalbert, pendant sa mission chez les Prus-
siens, se montre toujours, ainsi qu’Othon, avec trois compagnons, et non
avec deux, comme il est écrit dans toutes les vies. Si des études futures con-
firment mon hypothèse, alors connaissant tant de dates de la vie de
Léopard, il ne sera plus difficile de préciser celle de l’exécution de la porte.
Dans les années II24-H25 se place la première mission en Poméranie.
En 1127, Léopard se trouve sans doute avec toute la cour de Pologne à
Gniezno, assistant aux grandes solennités occasionnées par l’exposition de la
tête de saint Adalbert. Le duc fit alors à la cathédrale de riches présents, et
c’est à ce moment peut-être que surgit l’idée d’orner la cathédrale d’une
porte de bronze. L’année suivante, 1128, il accompagne sans doute le duc en
Provence à Saint-Gilles. Plus tard, en 1187 ou n38, Léopard se rend de
nouveau avec la princesse Gertrude à Zwiefalten. Dans les quelques années
qui séparent ces deux missions, entre 1129 et 1187, il aurait pu exécuter la
porte de Gniezno, travail qui nécessita un temps assez long, et il y aurait
lieu de penser alors que ce travail fut fait à Plock ou à Gniezno.

La porte avait une signature qu’on ne peut plus distinguer. L’artiste l’a
placée sur le battant gauche autour de la tête du lion. Les deux têtes de
lions actuelles ne sont que du xivc siècle. C’est la soudure de la nouvelle tête
à la place de l’ancienne, qui a détruit l’inscription où se lisait peut-être le
nom de Leopardus.

CASIMIllA FUHMANKIEWICZ