Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 6.1922

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Reinach, Théodore: Deux „Athéna" en bronze
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24937#0042
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
DEUX « ATHENA » EN BRONZE

29

Des répétitions de la statue entière, la meilleure est celle de Florence,
bien que la tête — antique et appartenant au corps, mais rapportée — ne
semble pas avoir été correctement adaptée au tronçon subsistant du cou et
que la restitution du bras droit et de la lance soit sûrement inexacte. C’est
d’après cette réplique qu’il faut tâcher de se représenter la physionomie de
l’original. Athéna est debout, de pied ferme, le poids du corps portant
sur la jambe gauche, la droite écartée et légèrement fléchie, le poing
gauche sur la hanche, tout le torse comme contourné vers la gauche.
La tête, rejetée en arrière, infléchie vers Fépaule gauche, semble regar-
der un objet ou une personne situés dans un plan très supérieur. Dans
la brusque fierté de ce mouvement, il y a quelque chose d’héroïque ; dans
l’expression tout entière, une sorte d’extase
inspirée qui a fait prononcer à Furlwangler le
nom de Jeanne d’Arc écoutant ses voix. Dans le
corps mince, svelte, très jeune, les caractères
du sexe sont peu accusés : pas de poitrine, pas
de hanche, on dirait presque un éphèbe.

Coiffée du casque corinthien, chaussée de
sandales très simples, qui laissent le pied à
découvert, la déesse est vêtue d’un fin chiton de
lin, apparemment très court, aux manches s’ar-
rêtant à hauteur du coude. Sur la poitrine vient
s’appliquer, tel un plastron, l’égide, ornée du
masque de la Gorgone et d’étoiles semées dans

1 ° . TETE ANTIQUE D ATHENA

le champ1. Par-dessus la tunique est jeté un marbre

ample manteau de guerre, drapé comme celui (Collection du prince Charles de Prusse.)
d un homme ; serrant étroitement le torse où il

allonge les vagues paralèlles de ses beaux plis transversaux, il passe sous
l’aisselle droite, traverse obliquement la poitrine, s’enroule par-dessus l’épaule
gauche et retombe en une suite de cascades qui enveloppent complètement
le bras gauche, le contour de ce bras ployé se dessinant nettement sous
l’étoflê. Du bras droit, que le manteau laisse libre, le tronçon supérieur
subsiste seul, mais des indices certains prouvent que la déesse empoignait la
lance, non pas très haut comme l’a voulu le restaurateur, mais vers le

p. 112 et suiv. Gerhard, Anl. Bildw., VIII, 3. Bernoulli, Minervaslatuen, p. 29. Furtwan-
gler, Meisterwerke, p. 527 (Maslerpieces, p. 3o5 et 321) ; Sitzungsb. de Munich, 1 go3, p. 445.
Amelung, Führer, p. 54- Friederichs et Wolters, loc. cil. Roscher, loc. cil. (Furtwângler).
Arneth, Das k. k. Münz-und Antiken-Kabinet, p. 32. Guedeonov, Gai. Campana, p. 63.

i. Pour les monuments assez nombreux où apparaît cette ornementation, voir Hettner,
Annali, 1848, loc. cil., et Saglio, art. Aegis, note 26, dans le Dictionnaire des antiquités.
 
Annotationen