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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
influencée par la production abondante des ateliers brabançons et flamands.
C’est à cette influence qu’est dû, sans nul doute aussi, le relief pittoresque
que nous a donné M. J. Peytel et qui représente Y Adoration des Mages. On
sait qu’avant d’entrer dans la collection de l’éminent amateur parisien il
appartint à celle du comte de Beaupré et qu’il provenait de Pont-Saint-Vin-
cent (Meurthe-et-Moselle). On y retrouve les procédés de composition étagée,
les reliefs très accusés, les accessoires minutieux, les types accusés et un
peu caricaturaux, les plis cassés, enfin, que le ciseau de nos imagiers tradui-
sit fréquemment dans la
pierre à l imitation des
bois néerlandais.
Les collections de
sculpture classique du
xvue et du xvme siècle
forment depuis long-
temps au Louvre un en-
semble plus homogène
et plus imposant que
celles du Moyen âge et
de la Renaissance et l’on
ne peut songer qu’à y
ajouter occasionnel-
lement quelques élé-
ments de beaucoup
moindre importance re-
lative que les grands
marbres des Puget ou
des Coysevox, des Cous-
tou ou des Pajou. La
place même est difficile à
trouver dans des galeries
déjà trop pleines et commande la réserve. Comment pourrions-nous loger,
par exemple, s’il s’en trouvait, un morceau digne de représenter un maître
tel que le Bernin, dont l’importance historique serait cependant si intéres-
sante à souligner parmi les œuvres de nos sculpteurs qui n’ont pas échappé
à son influence dominatrice? Les esquisses, à défaut des réalisations, peuvent
nous fournir des indications utiles, et déjà la petite Sainte Bibbiane en terre
cuite, que M. Michel publiait ici en 1917, était venue nous apporter un témoi-
gnage probant des qualités du grand maître italien. Nous avons pu y joindre,
grâce à la libéralité de la Société des Amis du Louvre, cette esquisse de la
TROIS SAINTES FEMMES
ÉCOLE FRANÇAISE (?), FIN DU XVe SIECLE
(Musée du Louvre. )
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
influencée par la production abondante des ateliers brabançons et flamands.
C’est à cette influence qu’est dû, sans nul doute aussi, le relief pittoresque
que nous a donné M. J. Peytel et qui représente Y Adoration des Mages. On
sait qu’avant d’entrer dans la collection de l’éminent amateur parisien il
appartint à celle du comte de Beaupré et qu’il provenait de Pont-Saint-Vin-
cent (Meurthe-et-Moselle). On y retrouve les procédés de composition étagée,
les reliefs très accusés, les accessoires minutieux, les types accusés et un
peu caricaturaux, les plis cassés, enfin, que le ciseau de nos imagiers tradui-
sit fréquemment dans la
pierre à l imitation des
bois néerlandais.
Les collections de
sculpture classique du
xvue et du xvme siècle
forment depuis long-
temps au Louvre un en-
semble plus homogène
et plus imposant que
celles du Moyen âge et
de la Renaissance et l’on
ne peut songer qu’à y
ajouter occasionnel-
lement quelques élé-
ments de beaucoup
moindre importance re-
lative que les grands
marbres des Puget ou
des Coysevox, des Cous-
tou ou des Pajou. La
place même est difficile à
trouver dans des galeries
déjà trop pleines et commande la réserve. Comment pourrions-nous loger,
par exemple, s’il s’en trouvait, un morceau digne de représenter un maître
tel que le Bernin, dont l’importance historique serait cependant si intéres-
sante à souligner parmi les œuvres de nos sculpteurs qui n’ont pas échappé
à son influence dominatrice? Les esquisses, à défaut des réalisations, peuvent
nous fournir des indications utiles, et déjà la petite Sainte Bibbiane en terre
cuite, que M. Michel publiait ici en 1917, était venue nous apporter un témoi-
gnage probant des qualités du grand maître italien. Nous avons pu y joindre,
grâce à la libéralité de la Société des Amis du Louvre, cette esquisse de la
TROIS SAINTES FEMMES
ÉCOLE FRANÇAISE (?), FIN DU XVe SIECLE
(Musée du Louvre. )