COURRIER DE L’ART ANTIQUE
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pose pas pour l’athlétisme ; sa nature divine se révèle simplement par la perfection
de la silhouette et du modelé. Ici encore, nous avons la copie en marbre d’un ori-
ginal de bronze1 dû sans doute à Tun des grands artistes grecs. Bien que les
caractères du style de Poly-
clète ne manquent pas, ce
n’est pas au sculpteur d’Ar-
gos qu’il faut songer, car
d’autres caractères sont
beaucoup plus voisins de
Lysippe. Polyclète a exercé
une telle influence dans
l’antiquité que les types
virils et juvéniles créés par
lui ont continué à évoluer,
avec le goût changeant des
hommes, longtemps après
sa mort. Pline nous parle
d’une statue que certains
connaisseurs romains attri-
buaient à Lysippe, alors
que d’autres la donnaient à
Polyclète2; cela suffirait à
prouver, même si l’étude
directe des œuvres ne nous
en convainquait pas, que
les motifs polyclétéens se
sont transformés, que la
« carrure » est devenue de
la sveltesse, sans que le
modèle primitif ait été ou-
blié dans la longue série
des imitations qui l’ont
rajeuni. La tête, que je
regrette de ne pouvoir
reproduire de profil, est
plus raffinée que celle du
Doryphore et s’apparente à
Y Héraclès de Scopas.
Que d’autres statues — groupes des Trois Grâces, Satyres, Athéna, Hygie,
Bacchante dansant — il faudrait encore figurer ici pour donner une idée adéquate
de ce musée de bonnes copies qu’étaient les salles de repos des Thermes de Cyrène !
1. Le support à gauche, évidemment ajouté, devait manquer à l'original.
2. Pline l’Ancien, XXXIY, 64 (éd. Littré, t. Il, p. 43o).
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pose pas pour l’athlétisme ; sa nature divine se révèle simplement par la perfection
de la silhouette et du modelé. Ici encore, nous avons la copie en marbre d’un ori-
ginal de bronze1 dû sans doute à Tun des grands artistes grecs. Bien que les
caractères du style de Poly-
clète ne manquent pas, ce
n’est pas au sculpteur d’Ar-
gos qu’il faut songer, car
d’autres caractères sont
beaucoup plus voisins de
Lysippe. Polyclète a exercé
une telle influence dans
l’antiquité que les types
virils et juvéniles créés par
lui ont continué à évoluer,
avec le goût changeant des
hommes, longtemps après
sa mort. Pline nous parle
d’une statue que certains
connaisseurs romains attri-
buaient à Lysippe, alors
que d’autres la donnaient à
Polyclète2; cela suffirait à
prouver, même si l’étude
directe des œuvres ne nous
en convainquait pas, que
les motifs polyclétéens se
sont transformés, que la
« carrure » est devenue de
la sveltesse, sans que le
modèle primitif ait été ou-
blié dans la longue série
des imitations qui l’ont
rajeuni. La tête, que je
regrette de ne pouvoir
reproduire de profil, est
plus raffinée que celle du
Doryphore et s’apparente à
Y Héraclès de Scopas.
Que d’autres statues — groupes des Trois Grâces, Satyres, Athéna, Hygie,
Bacchante dansant — il faudrait encore figurer ici pour donner une idée adéquate
de ce musée de bonnes copies qu’étaient les salles de repos des Thermes de Cyrène !
1. Le support à gauche, évidemment ajouté, devait manquer à l'original.
2. Pline l’Ancien, XXXIY, 64 (éd. Littré, t. Il, p. 43o).