Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (5. Pér. 9.1924)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

vérité plus franche et pour ainsi dire moins transposée, serait une étude pré-
paratoire pour ce grand buste.

S’il en est ainsi, elle se placerait vers 1765 : date qui convient infiniment
mieux au style de ce portrait que celle de 1776 ou 1777 qu’il faudrait néces-
sairement postuler pour
Madame Elisabeth.

Cette date tardive de
1776 est celle que nous
lisons au dos du buste
de Claude de Ferrière : le
seul ouvrage de Lemoyne
en marbre et de grandeur
nature que possède le
Musée de Saint-Germain.
C’est une production de
l’extrême vieillesse de
l’artiste, mort en 1778,
et probablement l’un de
ses derniers bustes avec
celui de la duchesse
d’Harcourt (Château de
Thury) qui est daté de
1 777. Ceci nous explique
la froideur de cette
de magistrat qui n’
la vie frémissante des
bustes de la belle époque.
Comparé aux terres
cuites du même Musée,
ce marbre est comme
inanimé. Il faut convenir
qu'il ne se présente pas
dans un excellent état de
conservation ; le nez a été cassé et il semble avoir été indiscrètement lessivé :
ce qui lui a fait perdre sa patine.

Quel est le personnage dont Lemoyne vieillissant a signé le portrait? On
avait cru d’abord que c’était Claude de Ferrière, jurisconsulte célèbre,
mort en 1715, et, se fondant sur cette date, on attribuait le buste à Jean-
Louis Lemoyne, père de Jean-Baptiste, qui vivait à la fin du règne de Louis
XIV. Mais la signature Par J. B. Le Moyrie. 1776 est parfaitement lisible et

BUSTE DE CLAUDE-JOSEPH DE FERRIERE
MARBRE (1776), PAR J.-B. LEMOYNE
(Musée de Saint-Germain-en-Layc.)