i48 GAZETTE DES BEAUX-ARTS
observation exacte, mais dont l’emploi de plus en plus systématique produit
des résultats de plus en plus surprenants.
Ainsi doivent s’expliquer les fameuses déformations qui font des tableaux
du Greco autant de visions
irréelles et désordonnées.
Ce ne sont nullement les
manifestations d’un astig-
matisme déformant, mais
bien des procédés voulus et
dérivés d’observations scien-
tifiques. On sait que le Greco
était tout particulièrement
préoccupé, comme son
maître Tintoret, par les
problèmes de la vision du
relief et de la perspective,
puisqu’il avait pétri lui aussi
des figures en terre pour les
utiliser comme modèles.
D'autre part les physiciens
italiens n’étaient pas sans
avoir étudié les lois de la
formation des images à
l’aide des miroirs sphéri-
ques et des lentilles, et le
Greco pouvait avoir entendu
parler de leurs travaux. Or,
on peut constater qu’une
partie des déformations de
ses tableaux se présentent
exactement comme celles
qu’on obtient aujourd’hui
dans certaines photogra-
phies. Le Greco sans doute
ne pouvait connaître encore
la théorie des déformations
photographiques; mais il n’est pas absurde d’imaginer cet esprit curieux
assistant à des expériences d’optique ou cherchant lui-même à en réaliser;
et il ne nous paraît de toute façon pas douteux que les déformations si carac-
téristiques de sa manière ne soient dues à de véritables procédés employés à
Phot. Anderson.
CRUCIFIXION, PAR LE GRECO
(Musée du Prado.)
observation exacte, mais dont l’emploi de plus en plus systématique produit
des résultats de plus en plus surprenants.
Ainsi doivent s’expliquer les fameuses déformations qui font des tableaux
du Greco autant de visions
irréelles et désordonnées.
Ce ne sont nullement les
manifestations d’un astig-
matisme déformant, mais
bien des procédés voulus et
dérivés d’observations scien-
tifiques. On sait que le Greco
était tout particulièrement
préoccupé, comme son
maître Tintoret, par les
problèmes de la vision du
relief et de la perspective,
puisqu’il avait pétri lui aussi
des figures en terre pour les
utiliser comme modèles.
D'autre part les physiciens
italiens n’étaient pas sans
avoir étudié les lois de la
formation des images à
l’aide des miroirs sphéri-
ques et des lentilles, et le
Greco pouvait avoir entendu
parler de leurs travaux. Or,
on peut constater qu’une
partie des déformations de
ses tableaux se présentent
exactement comme celles
qu’on obtient aujourd’hui
dans certaines photogra-
phies. Le Greco sans doute
ne pouvait connaître encore
la théorie des déformations
photographiques; mais il n’est pas absurde d’imaginer cet esprit curieux
assistant à des expériences d’optique ou cherchant lui-même à en réaliser;
et il ne nous paraît de toute façon pas douteux que les déformations si carac-
téristiques de sa manière ne soient dues à de véritables procédés employés à
Phot. Anderson.
CRUCIFIXION, PAR LE GRECO
(Musée du Prado.)