LES BRONZES FRANÇAIS DU XVIIe SIÈCLE 333
Qui sait si nos deux statuettes le Bacchus et YAmphitrite ne proviennent pas
de cette fonte fameuse ?
Nous pouvons rattacher au nom de Michel Anguier ( i (lia-1686) deux
bronzes de la collection de l’Ermitage : Y Amphitrite avec un dauphin et une
écrevisse et Neptune avec un hippocampe.
Leurs originaux en marbre de grandeur naturelle furent exécutés proba-
blement pour les bâtiments royaux, car Y Amphitrite en marbre d’Anguier,
se trouvant à présent au Louvre, provient de Versailles. Un autre fait con-
tîrme cette hypothèse : dans l album de gravures intitulé « Statues et bustes
antiques des Maisons Royales, Paris, 1679 1 » les dix-huit gravures, précédées
d’une description de Félibien, sont suivies de 97 feuilles qui représentent
des statues et des groupes et dont la plupart sont munies d’inscriptions avec
l’indication de l’emplacement où ils se trouvent ; ce sont les trois grands
palais : le Louvre. Versailles et les Tuileries. C’est parmi ces feuilles
ajoutées que nous avons rencontré trois gravures par Desplaces faites d’après
Michel Anguier : Plutori (feuille io5), Amphitrite (f. 109) et Cérès (f. 111),
ce qui nous semble indiquer que leurs originaux se trouvaient auparavant
dans les palais royaux. Un autre recueil factice '2 contient trois gravures de
Thelot, éditées par Joli. Dan. Hertz dans le premier quart du xvme siècle
également d’après les œuvres de Michel Anguier : Neptune, Pluton et Amphi-
trite, malheureusement sans aucune indication même indirecte sur leur
emplacement. Il est curieux de noter que les trois dernières feuilles sont
gravées en contre-partie.
L’existence de ces gravures nous permet de conclure qu’Anguier
avait créé une suite de dieux antiques : Neptune, Amphitrite, Pluton et
Cérès et nous les trouvons mentionnés dans les mémoires de Guillet de
Saint-Ceorges : « M. Anguier fut encore occupé en i652 aux modèles de six
ligures, chacune de 18 pouces qui ont été jetées en bronze, et qui représen-
tent un Jupiter foudroyant une Junon jalouse, un Neptune agité, une Amphi-
trite tranquille, un Pluton mélancolique, un Mars qui quitte ses armes et
une Cérès éplorée. Ces figures sont aujourd’hui à M. Montarsis, joailler du
roi. » 3 Le comte de Caylus en parle aussi dans son mémoire sur Anguier '.
Ce n’est qu’après des recherches plus approfondies qu’il sera possible de
coordonner ces données ; quant à nous, bornons-nous pour le moment à
donner une description détaillée des deux bronzes de l’Ermitage.
1. Cabinet de Grav. de l’Ermitage, L 306/1902.
a. Cabinet de Grav. de l’Ermitage, L oia/igoa.
3. Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie Royale de
Peinture et de Sculpture, 1. Paris, 1854- p. 438.
4- Ibid., p. 455.
XI. — 5e PÉRIODE.
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Qui sait si nos deux statuettes le Bacchus et YAmphitrite ne proviennent pas
de cette fonte fameuse ?
Nous pouvons rattacher au nom de Michel Anguier ( i (lia-1686) deux
bronzes de la collection de l’Ermitage : Y Amphitrite avec un dauphin et une
écrevisse et Neptune avec un hippocampe.
Leurs originaux en marbre de grandeur naturelle furent exécutés proba-
blement pour les bâtiments royaux, car Y Amphitrite en marbre d’Anguier,
se trouvant à présent au Louvre, provient de Versailles. Un autre fait con-
tîrme cette hypothèse : dans l album de gravures intitulé « Statues et bustes
antiques des Maisons Royales, Paris, 1679 1 » les dix-huit gravures, précédées
d’une description de Félibien, sont suivies de 97 feuilles qui représentent
des statues et des groupes et dont la plupart sont munies d’inscriptions avec
l’indication de l’emplacement où ils se trouvent ; ce sont les trois grands
palais : le Louvre. Versailles et les Tuileries. C’est parmi ces feuilles
ajoutées que nous avons rencontré trois gravures par Desplaces faites d’après
Michel Anguier : Plutori (feuille io5), Amphitrite (f. 109) et Cérès (f. 111),
ce qui nous semble indiquer que leurs originaux se trouvaient auparavant
dans les palais royaux. Un autre recueil factice '2 contient trois gravures de
Thelot, éditées par Joli. Dan. Hertz dans le premier quart du xvme siècle
également d’après les œuvres de Michel Anguier : Neptune, Pluton et Amphi-
trite, malheureusement sans aucune indication même indirecte sur leur
emplacement. Il est curieux de noter que les trois dernières feuilles sont
gravées en contre-partie.
L’existence de ces gravures nous permet de conclure qu’Anguier
avait créé une suite de dieux antiques : Neptune, Amphitrite, Pluton et
Cérès et nous les trouvons mentionnés dans les mémoires de Guillet de
Saint-Ceorges : « M. Anguier fut encore occupé en i652 aux modèles de six
ligures, chacune de 18 pouces qui ont été jetées en bronze, et qui représen-
tent un Jupiter foudroyant une Junon jalouse, un Neptune agité, une Amphi-
trite tranquille, un Pluton mélancolique, un Mars qui quitte ses armes et
une Cérès éplorée. Ces figures sont aujourd’hui à M. Montarsis, joailler du
roi. » 3 Le comte de Caylus en parle aussi dans son mémoire sur Anguier '.
Ce n’est qu’après des recherches plus approfondies qu’il sera possible de
coordonner ces données ; quant à nous, bornons-nous pour le moment à
donner une description détaillée des deux bronzes de l’Ermitage.
1. Cabinet de Grav. de l’Ermitage, L 306/1902.
a. Cabinet de Grav. de l’Ermitage, L oia/igoa.
3. Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie Royale de
Peinture et de Sculpture, 1. Paris, 1854- p. 438.
4- Ibid., p. 455.
XI. — 5e PÉRIODE.
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