XXXII
ESSAI SUR LA VIE
portant un oeil attentif et observateur sur les
estampes que nous avons nommées. Mais celle
qui prouve principalement, à quel degré d'adresse
et de fermeté Rembrandt a porté lusage de la
pointe seche, c'est un paysage (Nro. 222.) qu'il
a entièrement exécuté avec son secours, sans
employer celui de l'eau-forte. Son nom même
et l'année 1652 y sont gravés de cette maniéré,
malgré l'obstacle des contournemens. En examinant
ce paysage on est étonné de la facilité qui le
distingue, et qui semble si opposée à la pratique
d'un outil si fortement contrarié par la résistance
du métal. H est à croire, que Rembrandt se
servoit d'une pointe seche extrêmement aiguë, et
qu'il appuyoit sur le cuivre avec la plus grande
force. La première épreuve du Eff^-Æ777%<2
(Nro. y 6.) offre des traits tirés sur toute la hauteur
de la planche, et accompagnés de larges rebarbes.
Ces derniers prouvent la profondeur de la taille,
et la force avec laquelle Rembrandt savoit trancher
le cuivre.
Un autre outil dont Rembrandt faisoit usage,
moins pourtant que de la pointe seche, mais avec
le même succès, étoit le burin. Il s'en servoit
le plus souvent pour marquer ses ombres de
touches ressenties, et pour produire les forces
nécessaires, que l'eau-forte et la pointe seche ne
ESSAI SUR LA VIE
portant un oeil attentif et observateur sur les
estampes que nous avons nommées. Mais celle
qui prouve principalement, à quel degré d'adresse
et de fermeté Rembrandt a porté lusage de la
pointe seche, c'est un paysage (Nro. 222.) qu'il
a entièrement exécuté avec son secours, sans
employer celui de l'eau-forte. Son nom même
et l'année 1652 y sont gravés de cette maniéré,
malgré l'obstacle des contournemens. En examinant
ce paysage on est étonné de la facilité qui le
distingue, et qui semble si opposée à la pratique
d'un outil si fortement contrarié par la résistance
du métal. H est à croire, que Rembrandt se
servoit d'une pointe seche extrêmement aiguë, et
qu'il appuyoit sur le cuivre avec la plus grande
force. La première épreuve du Eff^-Æ777%<2
(Nro. y 6.) offre des traits tirés sur toute la hauteur
de la planche, et accompagnés de larges rebarbes.
Ces derniers prouvent la profondeur de la taille,
et la force avec laquelle Rembrandt savoit trancher
le cuivre.
Un autre outil dont Rembrandt faisoit usage,
moins pourtant que de la pointe seche, mais avec
le même succès, étoit le burin. Il s'en servoit
le plus souvent pour marquer ses ombres de
touches ressenties, et pour produire les forces
nécessaires, que l'eau-forte et la pointe seche ne