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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0004
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LE GRELOT.

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PAPIERS ET CORRESPONDANCES

FAMILLE IMPERIALE

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de M. Madré, dépôtcentral desjournaux, 20, rue du Croissant,

PROFESSION DE FOL

Le Grelot (1).

FIGURES DU JOUR

LE CITOYEN ASSI

Le citoyen Adolphe-Alphonse Assi, ex-ouvrier mécanicien, est l'un
des moins inconnus ries inconnus de l'Hôtel-de-Ville.

Agé de 29 ans. il a débuté sur la scène politique lors de la fameuse
grève du Creuzot. C'est lui qui était à la tête des ouvriers dissidents de
l'usine Schneider, et dès ce moment son nom a acquis une étrange noto-
riété.

A dix-sept ans, il s'engage. En arrivant au régiment, on le fait passer
aux compagnies hors rang, bien qu'il appartienne à l'engagé volonlaire
de choisir sou arme, Mécanicien, assez bon ouvrier, on rechargea de
l'entretien et de la réparation des machines à coudre. 11 réclama, on
promit de le faire passer dans le service actif aussitôt qu'il aurait formé
six apprentis. Il en forma plus de douze; malgré cela on le maintint aux
compagnies hors rang. Lors de la formation du 101 * régiment, il fut en-
voyé aux frontières de la Suisse occuper le grand Blanc. Là, Un jour de
grand froid et, paraît-il, de grande faim, Assi, ainsi que quelques-uns de
ses camarades, déserta. 11 passa en Suisse.

A Neuchâtel, il trouve de l'ouvrage. Puis il va en Italie et sert sous
les ordres de Garibaldi. lin 186i il revient en France. On le retrouve au
Creuzot en 1808.

Il comparut, en juin 1870, lors du troisième procès de l'Internationale
devant le tribunal correctionnel de la Seine, sous l'inculpation d'affilia-
tion à une société secrète. 11 fut défendu fort habilement par M" Léon
Bigot et acquitté.

On connaît la part qu'il a prise aux déplorables événements qui vien_
nent de s'accomplir et comuent il a été arrêté, il y a peu de jours, sur
l'ordre de ses collègues du Comité.

Notre dessin le représente par terre, entre les deux selles de Versailles
et de Charenton. Ne pas oublier que Charenton est plus près de Paris
que Versailles.

N. B. Pendant le siège, Assi s'était engagé dans les Guérillas de l'Ile-
de-France, commandant Jean Larocque. 11 avait le grade de lieutenant
armurier?

Grade commode qui l'empêcha de faire grand mal aux Prussiens.

Le citoyen Assi logeait en garni. Cela ne l'empêchait pas. de représenter
la garde natioialel!

LA RÉVOLUTION DU 18 MARS

PAR UN GARDE NATIONAL

Le citoyen Crànaufeu, baa père, bon époux et bon répu-
blicain, milicien de Montmartre, homme décidé quoique pol-
tron, aimant a aller au fond des choses, raconte à sa manière
les événements qui se sont accomplis depuis le dis-huit mars.

« J'ai entendu dire comme ça que c'est un malentendu;.
C'est bien possible, car moi qui ai tout "vu, de mes propres,
yeux, je veux être pendu si j'y entends quelque chose. C'était

(1) Tant de professions de foi se sont succédé depuis sept mois qu'tt nous
a semblé d'un goût excellent de n'en point faire.

Les lecteurs pourront remplir les lignes de points ; — chacun selon ses
convictions.

C'est plus commode et cela n'engage à rien..

[Note (la la rédaction,)

un samedi, Je gardais les canon? à Montmartre, Ha foi, ces
canons-là je les gardais avec amour. J'avais donné un coup de
main pour les monter en haut de la butte, le jour où ces mau-
dits Prussiens étaient entrés dans Paris.
On nous avait dit :

— Allons, les amis, c'est pas tout ça. Les Prussiens nous
ont pris assee de canons. Gardons au moins ceux-là!

Et vive la République! nous y sommes allés rondement de
notre voyage. Enfin, voilà les canons installés et les Prussiens
partis. Vous croyez qu'on va les rendre? Ah! ouiche!

— Citoyens, qu'où nous dit, c'est pas ça du tout, Nous les
avons payés de nos deniers ces instruments, nous avons orga-
nisé pour nous les procurer des souscriptions publiques. Ils
sont bien à nous, faut pas les rendre !

J'avoue, quant à moi, n'avoir jamais déboursé seulement un
sou pour ces musiciens-là, Dame, les temps sont durs,et quand
on a des mioches !,..,.

Mais bah ! après tout, pourquoi nous ne !es garderions pas
aussi bien que les autres? C'est déjà pas si amusant, Je suis
donc de garde samedi. Tout à coup, rantan plan plan! voilà
des gendarmes, et des lignards, et des chasseurs, et des artil-
leurs, et toute une séquelle de Iratneurs do sabra.

— Qui vive?

— Nous venons chercher les canons.

— Pourquoi faire?

— Pour défendre la République!

— Ah ! ben, si c'est pour défendre la République, bonsoir, je
vous les laisse.

Et je vais pour rentrer chez moi. Mais tout à coup : Boum,
boum, boum, boum! Des coups de fusil, et des coups de
canon, et des coups de crosse, et des coups de baïonnette, et
des coups de sabre, et des bataillons de la garde nationale, en
veux-tu, en voilà.

— Nous voulons garderies canons! crient ies gardes natio-
naux.

— Pourquoi faire?

— Pour défendre la République !

Alors les soldats qui étaient venus, eux aussi, pour défendre
la République, comprenant qu'ils n'ont rien à faire, mettent la
crosse en l'air et disent aux gardes nationaux.

—• Ah ! ben, nous allons défendre la République ensemble.

Je me dis :

— Ci'jViaufeu, tu peux-aller te coucher. Voilà tout le monde
d'accord, les généraux doivent être enchantés et le gouverne-
ment aussi. Pas du tout. Ta ta rata ta, la! On sonne le
rappel.

— C'est pas tout ça, crient les camarades, faut renverser le
gouvernement!

— Pourquoi faire?

— Pour défendre la République!

— Allons-y.

Nous y allons ; moi, le petit du fruitier, l'emballeur du coin,
les ïigs de l'atelier, les marchands de légumes de la place
Pierre, et un tas de gens que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam.
Nous arrivons sur la plane de l'Hôtel-cie-Ville, an nous fait en-
trer par une grande porte dans une grande salle. Un grand
citoyen grimpe sur une grande table et écrit des noms sur un
morceau de papier.

On me dit :

— Le gouvernement est renversé !
Je dis :

— Eh ben, c'est pas malin !
On me met devant nne porte,

—-Ne laisse entrer personne, citoyen, me crie-t-on. Tu dé-
fends la porte du nouveau gouvernement.

— Je ne voudrais défendre que, ta République!

— C'est Ja uftêrne chose !
Me voilà bien» moi



Un las de citoyens dont je n'avais jamais seulement vu le
petit bout du ne?, se réunissent autour de la grande table do
la grande salle.

On me dit :

*— Ce sont nos déléguas !'

—» Comment, nos délégués, mais je ne tes eoaaais pas.

-^ Ni moi ew plus, mais ce- sont nos délégués tout de
meniez

— Et qu'est-ce qu'ils vont faire?
—■ Défendre la République !

— Oui, je sais, mais après?..,,

— Apvte? nu., ils vont faireuu nouveau gouvernement.
Alors je les en,t.e,nd:s qui pérorent,

— Pas de discour?, cric un petit dj^î gesticule, des actes.
Nous ne sommes pas des avocats, jiousf

Et il parte- pendant urie <ta(ï>W>eure, sans s'arrêter, pour
prouver qu'il faut agir lo,ot <teS;»ite,

-^ Oui, c'est cela r. rêpejwl ui> autre, nommons des mi-
nistres.

— Et des ministres qui ne ressemblent en rien à ceux du
passé! ajoute un troisième,

•— Je l'espère bien, surajoute un quatrième. Ce sont ces

b..... de reo.es, de bonapartistes et de royalistes qui ont tout

organisé à leur façon. H faut dis à présent tout désorganiser.

Je propose de créer de suite un ministère de la désorganisation
publique I

— Citoyens, n'effrayons pas les masses, interrompt le petit
de tout à l'heure; désorganisons, mais sans en avoir l'air!

— C'est cela ! très-bien !

Un citoyen. ■— Je propose de nommer le citoyen Félix Pyat
ministre de la marine.

Tous. — Pourquoi Pyat?'";

Leciioym. — Parce qu'il a longtemps navigué... sur les ba-
teaux à charbon.

Tous.. — Très-Hcn!

Entrée d'un nouveau citoyen qui porle sous le bras un
énorme paquet de papiers.

Ce sont des projets de décrets.

J'en ai retenu quelques-uns.

PROJSTS DE DÉCRETS

Considérant qu'à toute révolution nouvelle, il faut non-seu-
lement un drapeau nouveau, mais une devise nouvelle,

La Commune de Paris décrète :

La devise Liberté, Égalité, Fraternité est remplacée par celle-
ci :

Outrance, trente sous et rien à faire !

La garde nationale est chargée de l'application du présent
décret.

ES.

Considérant que la liberté la plus grande doit être laissée
aux ciloyens libres de la République sociale,

La Commune de Paris décrète :

Article l. Tout est permis.

Article 2. Il est défendu de se promener sur la place Ven-
dôme, ni dans les rues avoisinantes — sous peine de mort.

Artiste 3. Il est défendu d'aller à la campagne; de prendre
le train de Versailles; de correspondre avec la province ou
avec l'étranger; de se servir du télégraphe; dédire du mal du
gouvernement — sous peine de mort.

Article i. Il est défendu de rappeler que le citoyen Jules
Vallès est un ancien rédacteur du Figaro —ainsi que le ci-
toyen Paschal Grousset — sous peine de mort.

Il y en a une centaine comme cela. La garde nationale est
chargée, etc.

€.

Considérant que la petite vérole est une maladie gênante;

Qu'elle expose non-seulement le, citoyen à mourir, mais à
rester défiguré;

Que l'égalité est impossible dans une société qui compte des
hommes grêlés dans son sein,

La Commune d,e Paris décrète :

Article unique. La petite vérole est abolie dans la République
française.
La garde nationale est chargée, etc.

Vu la suppression de la Préfecture de police,

La Commune de Paris décrète :

Article 1. Il n'y a plus de mouchards.

Article 2. Tous les citoyens sont priés de dénoncer à la
commission de sûreté générale les suspects de teur connais-
sance.

La garde nationale est chargée, etc.

E.

Attendu que les citoyens locataires demeurés à Paris pen-
dant le siège ont rendu à leurs propriétaires le service
évident de ne pas brûler les portes de. leurs appartements
pour se chauffer, ni les parquets, ni les persiennes,

La Commune de Paris décrète :

Article unique. Les propriétaires payeront à leurs locataires,
à titre d'indemnité, le quart des termes échus depuis le pre-
mier octobre 1870.

La garde nationale est chargée, etc.

J'avoue que tout ce que j'entends me trouble énormément.

—- Ce ne sont pas encore ceux-là qui feront nos affaires ! dis-
jc à part moi.

Et je profite d'un moment de tumulte pour m'echapper de
l'Hôtel-ric-VilIe.

Je descends le quai et me trouve sans trop savoir comment
an milieu d'une troupe de gardes nationaux qui crient :

— Vive l'ordre t

Je les suis. Ils sortent de Paris par les Champs-Elysées.

Je leur demande : -

■—■ Qu'est-ce que vous allez'faire?

Ils me ré'p,o>n«ient ;

— Défead're la République !

— Où. ça? *<%/

— À Versailles. Venez avec nous.

— J'aurai mes trente sous?

— Parbleui

— Ah! ben alors, du moment qu'il s'agit de défendre la
République.....

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_ No parlons pas de ça !
_ Défendons la RépubUq

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. Je propose qu'

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-Oui, messieurs. Nous I
petaàranWles.arniéde
semblée siégera à l'intérieur
entonrée de l'armée.

—Messieurs, au nom rie C
nom des habitants de Carpen
nom des intérêts de Carpenl
Carptnlras, je demande que (
gouvernement

Si tous croyez que ceui-îà f
autres !

An tant d'une heure, eraii
tranquillement le train pour P

Ils peuvent bien défendre la
du diable sije m'en môle enc

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