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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0012
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le premier volume des

PAPIERS ET CORRESPONDANCES

FAMILLE IMPÉRIALE

Pour s'abonner, envoyer un mandat sur la poste à l'adresse
«le M. Madré, dépôtcentral des journaux, 20, rue du Croissant.

LA COMMISSION EXECUTIVE '

C'est, l'essence de la Commune. Elle arrête, décrète, proclame, dé-
clam;, ordinne, dérabonne, paralyse, est maîtresse de l'ariSj et fait
tout ce qui concerne son état.

Elle se compose des citoyens :

Delescluze, journalise g'incheux, politique acariâtre, naLure, de dicta-
teur; il ordonnera des proscriptions ou sera proscrit. Honnête homme
d'après ce que -lisent ses amis eux-mêmes. ■

Félix Pyat, conspirateur et dramaturge. A fait de mauvais drames et
d'exécrables complots. S'il faut en croire Rochelbrt, îl- parle haut
pour étouffer sa peur, — comme reniant resté seul dans une chambre
noire.

Vermorel. Rochefort — toujours lui — un jour, au Corps législatif.,
l'appela mouchard. Le fait est qu'il a le regard fuyant, en dessous.

Tkidow. Journaliste par goût, conspirateur par vocation. Fort riche
d'ailleurs, n'ayant pas besoin d'être d'un gouvernement pour vivre.

Avrial. Ex-ouvrier mécanicien. Membre de l'Internationale depuis
1869; compris comme tel dans le troisième procès fait à cette société en
juillet 1870, et condamné à deux mois de prison.

Cgurhet. De la fameuse maison Razoua et Cournet. Généralement
compromis en compagnie, arrêté en compagnie, défendu en compagnie,
par les journaux « réactionnaires. » Sous l'empire, on affirma qu'il ne
conspirait pas plus que Razoua, et que Razoua ne conspirait pas plus que
lui. Doit à ces persécutions traditionnelles sa seule popularité.

Vaillant. On demande des renseignements. Récompense honnête.

C7,

V

LA QUESTION DES ÉCHÉANCES

Ne pas payer ce qu'on doit étant l'une des grandes préoc-
cupations du moment, c'est non sans surprise que nous avons
lu le décret réactionnaire de la Commune, qui prétend que
d'ici à trois ans toutes les dettes quelconques devront être
réglées.

Franchement, nous étions en droit d'attendre quelque chose
de plus radical.

Comme il n'est jamais trop tard pour hien faire, nous sou-
mettons à nos frères et amis un choix de projets extra-légaux
dont l'application est à la portée de tout le monde et que nous
avons péniblement élaborés dans le silence d'un cabinet parti-*
culier.

PKOJKT \"° i.

Un créancier, que vous avez eu le bonheur de ne pas voir
depuis huit mois, se présente.

Vous allez à lui, l'air souriant, les deux mains tendues :

— Bonjour, cher monsieur X,..(ou citoyen, selon les opi-
nions). Quelle bonne fortuneI Vous avez une mine excellente!!
Ça boulotte, hein ?

— Ça va pas trop mal... merci mon.....

— Justement j'allais sortir....Asseyez-vous donc un instant...
Figurez-vous qu'on vient de me faire cadeau d'un permis de

circulation pour les bulles Montmartre; je vais aller voiries
canons. Avez-vous déjà vu les canons?... Quelle bonne mine
vous avez, on voit bien que ça boulotte.

— Oui, ça va pas mal... Non, je n'ai pas encore vu...

— Vous n'avez pas encore vu les canons? Oh I mais il faut
voir, cher monsieur X... (ou citoyen). Ça ne se reverra pas de
sitôt, allez.

Le bonhomme, cela va sans dire, accepte. Vous sortez avec.
lui, bras dessus-dessous.

Chemin faisant, vous entamez divers sujets de conversation.
Vous parlez des malheurs du temps; de la peste bovine; de
Dombrowski ; de la pièce que vous ferez jouer à la réouverture
des théâtres, si vous êtes homme de lettres; de la difficulté de

JLK ORELOT.

se procurer du fromage de Gruyère, si vous êtes épicier. Vous
arrivez près des buttes.

Aussitôt que de loin vous avez aperçu un groupe de gardes
nationaux émaillé de citoyennes, vous paraissez frappé d'une
idée soudaine :

— Mais, à-propos... je vous dois.quelque chose !...

— Oui, monsieur... c'est vrai, et justement...

— Pardonnez-moi, il y a si longtemps. Combien vous
dois-je?

— Une bagatelle. Environ trois mille...

— En billets?

— En billets.

■— Pas possible !

— Si fait... Tenez, les voici.

Le bonhomme fouille dans ses vastes poches, en retire une
liasse de billets crasseux et vous les donne.

Vous vous en emparez vivement, et, comme à ce moment
précis, vous vous trouvez à proximité du groupe, vous vous
écriez :

— Ah ! ça, monsieur, vous m'embêtez à la fin. Voilà trois
quarts d'heure que vous me cornez à l'oreille que seul Napo-
léon III peut sauver la France, je ne suis pas du tout de votre
avis...

Le groupe s'es.t ouvert, menaçant.

On apostrophe le bonhomme, qui balbutie.

Plus il est troublé, plus la foule devient furieuse.

— C'est un mouchard !

— Un bonapartiste !""

— Au poste !

— A l'èau !

Alors, vous vous esquivez prudemment... avec les billets
bien entendu.

Par sa simplicité, ce projet se recommande de préférence
aux personnes d'un naturel timide.

PKOJKT M» 2.

On sonne.

Vous ouvrez.

Le créancier est là, sa créance à la main.

Vous le regardez fixement, puis, sans mot dire, vous revenez
dans votre chambre où il vous suit.

Alors, comme s'il n'était entré personne, vous l'arpentez —
la chambre, pas le créancier, — de long en large, et vous pro-
noncez ces paroles:

— L'enfant était mort. L'obus l'avait frappé. En avant! en
avant I Je vous dis, moi, que la pomme de terre à la hollan-
daise est plus tendre que le granit. Ah ! c'était une horrible
nuit. L'obus l'avait frappé.

Et, vous adressant au créancier :.

— Qui va là'/

—■ Je venais pour...

— Le mot de passe ou je fais l'eu...
Lui arrachant ses papiers des mains :

— Qu'est-ce cela? Vous n'êtes pas en règle ! Aux armes ! en
avant !

Et vous décrochez du mur un revolver, chassepot ou sabre
de cavalerie, en roulant des yeux féroces.

Le bonhomme, qui sait combien Iescas.de folie sont fréquents
à cette époque de crise sociale, se sauve à toutes jambes et ne
revient jamais.

Il reviendrait d'ailleurs que ce serait tout un, car dès qu'il
est parti vous vous empressez de jeter au feu les billets dont
vous vous ôles rendu maître.

PKOJKT IV

(pour

DELICATS)

Vous sciez intelligemment l'appui de votre croisée, cl, après
celte opération, le remettez à sa place ordinaire.

L'homme aux billets se présente.

Vous le recevez cérémonieusement, vous l'introduisez dans
votre chambre à coucher, et vous ouvrez la fenêtre en mur-
murant :

— Ouf I qu'il fait chaud.

Puis, examinant les poulets timbrés d'un air distrait, vous
ajoutez un :

— Je suis à vous de suite.

En même temps vous ôtez votre pantalon et vous vous mettez
en mesure de changer de caleçon.

Par discrétion, l'homme aux billets s'approche de la croisée,
se penche, s'appuie, et patatras...

Un cri horrible... Plus rien.

Vous descendez dans la rue ou vous ne descendez pas, —
cela dépend de votre sensibilité plus ou moins grande.

Au hesoin vous versez quelques pleurs sur le cadavre

Mais cette dernière formalité n'est pas obligatoire

A propos : il est urgent d'habiter au moins un cinq«ième

Le GRINCHEUX.

P. S. — Si le cinquième pouvait être au-dessus de l'enl
cela n'en vaudrait que mieux. eso'

TJIVE ARRESTATION

Le Petii journal nous a appris que le bureau des longitudes a subi
cette semaine l'honneur d'une perquisition communale.

Des gardes nationaux en armes ont. pris possession de l'Observatoire

Qu'allaient faire la ces citoyens?

C'est ce que le Petit journal a omis de dire.

Nous pouvons compléter le renseignement.

Des. prétoriens de la Commune oui. procédé tout bonnement à l'acte le
plus inqualifiable qu'on ait encore imaginé :

Ils ont arrêté la. planète de M. Leverrier !

La malheureuse planète, qu'après de longues recherches on a déniché
au fond d'un viens télescope, a été transférée à la Conciergerie, pins
morte que vive.

Depuis elle est au secret.

On nous assura même qu'on a poussé la cruauté jusqu'il lui défendre
de recevoir son mari !

UNE PREMIÈRE CHEZ GUIGNOL

Je n'étonnerai certainement aucun des innombrables lec-
teurs du Grelot, en leur apprenant que jamais les théâtres n'ont
traversé une ère de prospérité plus insensée.

Le Théâtre-Français, dans ses beaux jours, fait 112 francs.
. Quant au Gymnase, lorsque la recelte s'élève à 15 francs 50,
M. Mônligny achète deux boîtes de sardine et invite ses amiss
dîner.

Chargé par notre honorable rédacteur en chef de la critique
théâtrale, j'ai dû renoncer à la politique, pour me consacrer à
ce sacerdoce.

(A'propos, je puis vous donner des nouvelles du petit père
Vrignault. Quand j'ai quitté la cave où je m'étais réfugié pour
échapper aux persécutions du pouvoir, je suis passé dans la
sienne pour lui serrer la main.

Je l'ai trouvé ivre mort.

J'ai respecté son sommeil et lui ai préparé même une sou-
pière de thé.

Grâce à ce remède, notre bien aimé confrère échappera
probablement au mal de cheveux.
' Et je reprends.

De même qu'un civet suppose un lièvre ou plus générale-
ment un chat, un critique de théâtre suppose des théâtres
ouverts. Or, il y en a si peu, si peu ! J'avais bien pensé un ins-
tant à me rendre aux Nouveautés, ce charmant théâtre en
chambre.

(Faubourg Saint-Martin, au 3,n0, la porte à droite. Essuyez vos
pieds avant de monter, S. V. P.)

Là, quelques aliénés jouent la Vie de Bohême.

•Mais, ma foi, sans avoir le poids de Timolhée Trimm, —18(1
kilos à la balance des Champs-Elysées, —je monte difficile-
ment. Je renonçai donc à cette idée et me dirigeai vers l'Arc-
de-Triomphe, si délicieusement bombardé en ce moment.

En suivant la grande avenue, mon attention fut attirée par
des notes déchirantes. Ces notes partaient d'un violon; ce vio-
lon était porté par un aveugle, et cet aveugle je le reconns !...
C'était l'orchestre de Guignol 1

La représentation allait commencer.

Un public nombreux envahissait la salle. De Somptueux
équipages descendaient des femmes épatantes, auxquelles de
pâles voyous offraient des bouquets de violettes.

Le doute n'était plus permis.





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