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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0014
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LE GRELOT.

On vit, à la honte éternelle des Romains, le cygne de Pezzaro,
en sandales percées et en toge râpée, solliciter la pitié des
bourgeois du Quirinal et môme des prolétaires de l'Aventin.

Il iinit par entrer comme courtier d'assurances chez Caton
l'Ancien; mais nous devons avouer qu'il en fut chassé pour
avoir dissipé, à l'estaminet, 62 francs d'obligations mexicaines
et agioté sur la baisse des assignats. Il paraît qu'il n'échappa à
la police correctionnelle que grâce à la protection de Tamer-
lan, khan des Tartares, qu'il avait connu dans ses voyages et à
qui il avait enseigné la règle des trois unités dramatiques et la
boxe irlandaise.

Après avoir convenablement pleuré ses coupables faiblesses,
qui ne l'avaient pas engraissé, il résolut, en désespoir de cause,
de battre monnaie avec ses talents poétiques , et présenta au
Charivari un poSme charmant, dont il ne reste pas le moindre
vestige, et que le cardinal Angelo Mai a négligé de découvrir
dans un palimpseste.

Cet essai, fort remarquable pour un ancien militaire, fut re-
fusé, à l'unanimité, à cause du grand nombre de fautes de
français dont il était émaillé.

Virgile fut un moment démonté par ce début dans la vie lit-
téraire; mais l'énergie de son âme le préserva d'un décourage-
ment iégilime.

Il avisa aux moyens de combler les déplorables lacunes de
son éducation, entra, à force d'intrigues, comme garçon de
classe et allumeur de quinquels dans la pension Favart, sur le
mont Palatin; et là, tout en époussetant le Gradus et en cirant
les bottes des jeunes praticiens, acquit une connaissance con-
venable du que retranché et de l'accord des participes.

Tant de persévérance devait lasser la malveillance de la For-
lune, amie des audacieux.

Les nommés Pollion et Mécène, le premier conseiller d'État
et le second délégué à l'ex-préfecture de police du siècle d'Au-
guste, s'intéressèrent à ce nourrisson si mal nourri des muses,
lui ouvrirent les colonnes de la Revue dm Deux-Mondes, le pous-
sèrent dans les cercles littéraires du faubourg Germain, lui
firent obtenir sa part dans le milliard des émigrés, et enfin lui
gagnèrent la protection du maîire de Rome et de l'univers.

On sait quelles œuvres il produisit alors. Les Bucoliques ne
sont, à vrai dire, qu'une imitation habile d'André Chénier et
de Pierre Dupont, comme les Géorgiques lie sont qu'un pastiche
de Delille; mais il s'y trouve d'intéressants détails sur le drai-
nage, l'engrais liquide, le guano, les prairies artificielles, la
fabrication du fromage de Brie, la charrue à roulettes, etc.

L'Enéide, — autre imitation de Delille, — fut snr le point
d'être détruite. Le poète, qui ne trouvait pas les rimes assez
riches, — la richesse pourtant ne fait pas le bonheur! — qui
en outre s'ennuyait de corriger les épreuves, avait, en mou-
rant, recommandé à son concierge d'en distribuer les feuillets
pour cbauU'er, pendant six mois, les bains d'Alexandrie.

il avait cependant pu juger, par les lectures qu'il avait faites
dans les salons réactionnaires de la Récamier, quel succès im-
mense, quoique immérité, attendait son poème dont le libre
penseur, quoique sénateur Sainte-Beuve a découvert et révélé
au monde, les rares beautés, dans le cours qu'il a été sur le
point de commencer.

On se rappelle qu'Octavie tomba en catalepsie en entendant
réciter, sur la guitare, le passage consacré à la mort préma-
turée de son fils, Marcellus, jeune homme qui avait donné les
plus vastes espérances à sa brave Cauchoise de nourrice.

Revenue clans son bon sens, après qu'on lui eut vidée sur le
crâne une douzaine de seaux d'eau, cette tille de tyran lit pas-
ser le poêle à la caisse et lui compta quarante livres sterling
et une action des Petites-Voilures, pour chacun des vers qui
l'avaient si agréablement impressionnée.

Virgile, qui avait fait partie de la Commission des barri-
cades, mourut au Havre, le 17 frimaire de l'an xv.

Ses restes furent transférés dans la grotte nommée Heaume.
Roland, prés de Marseille, où les voyageurs lettrés les admi-
rent encore.

Nous n'ajouterons à cette surprenante étude que ce cri d'en-
thousiasme :

— En classe, citoyens !

Minins L'ECORCHÉ.

GRELOTS.

Ou a arrêté M. Chaudey.
Son crime? '

— C'est un républicain de la veille et un honnête homme.
Je parie que les cachots de la Commune ne le corrigeront pas.
On dit pourtant que Chat et Cliaudey craint l'eau froide.

Ah ! ils ne marchandent pas leurs munitions, les fédérés. La canon-
nade nous a valu la pluie pendant quatre jours.

__Au moins, a dit Darjou, s'ils n'ont pas encore pu changer le gouver-
nement ils font changer le temps.

— Et cette commission des quinze, elle ne voit donc pas combien cela
presse 1

— C'est la commission des Quinze-Vingt. .

Messieurs les citoyens membres de la Commune, au point de vue de
costume, sont pris eu éeharpe par un mouvement tournant autour du
leur corps.

--=©ogs-

Il ne faut pas confondre le règne de la Commune avec le règne du
commun.

On parle beaucoup de l'avenue de la Grande armée.

La venue de la grande armée, serait-ce les bataillons fédérés que l'on
attend do VJerzon?

La Commune, pour arriver à son but, aurait du suivre la voie droite et
non pas la route de Courbevoie.

On dit que le Mont-Valérien tire.
11 me semble plutôt qu'il repousse.

Thiers, il faut l'avouer, est un fameux lapin !

A l'Hôtel-de-Ville on affirmait, au sujet de la guerre civile, que c'est
ce lapin qui a commencé.

Ayant reçu le choc de plusieurs projectiles, l'Arc de triomphe est...
étoile.

La Communea déclaré,dans l'une de ses séances — à propos d'enter-
rement — que les concessions à perpétuité sont contraires « aux prin-
cipes démocratiques et révolutionnaires.»

Serait-ce la désignation à perpétuité qui — souvenir désagréable! ■—
aurait effrayé ces messieurs?

La cavalerie manquant aux fédérés, Dombrowski a l'intention de créer
un corps spécial :
Un corps de guides.
— Les suides de 1'élranger à Paris.

La Commune est bien en colère contre le citoyen Lullier.

— Pauvre garçon! S'il n'a pas pris la grande forteresse, c'est qu'il
croyait que ce Mont valait rien.

Le citoyen Lissagaray va faire reparaître son journal {'Action.

Seulement, comme le républicanisme rouge ne lui a pas réussi, il
donnera à celte tentative nouvelle le titre de:

La lie-action.

TlilBOULL'T.

EN VENTE

CHEZ MADRE, 20, RUE DU CROISSANT :

Papiers et Correspondances de la famille impériale, 10 cent, la li-
vraison ; ier vol. composé de 24 livraisons est en vente; 2« vol. 18 li-
vraisons parues.

Collections de charges, caricatures, sur l'ex-lamille impériale sur
Guillaume, Bismarck, Trochu, Thiers, etc., à 10 c.

Plusieurs collections, en cours de publication, Paris bloqué, les Femmes
de Paris, les Hommes d'Église, les défenseurs de Paris, etc., à 10 c.
Un Républicain au duc d'Aumale, broch. à 0,25.
Les Nuits de Saint-Cloud, br. in-i2 à 0,50.
Le Soldat mourant, br. à 0,50.
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numéros 1 et 2 sont en vente..

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L'Œuf de Pâques de 1871, actualité imprimée en couleur, 10 c.

Pour paraître successivement :

MÉDAILLES ET REVERS

Série de médaillons d'actualité, dessinés par nos premiers artistes, im-
primée en couleur. Cette collection,, qui sort du genre de toutes les
charges publiées jusqu'à ce jour, formera un magnifique album.Sont déjà
parus : Vampire de la France, — Mangems du Prussien, — Saute qui
peut, — Sauvons Paris, — Sauvons-nous, — Les Vaincus,— Les Vain-
queurs.

ENVOI FRANCO.

LE GRELOT

Sommaire du n° 1.

Figures du jour : le citoyen Assi,
(dessin) par Bertall.

La Révolution du 18 mars, ra-
contée par Cranaufeu, garde na-
tional.— Dénonciations, par Nicolas
Flammèche. Calendrier — propké-
tique,pàtNL±pm$TQ.—Appartemeut$
à louer. — huilier s'en va t'en guerre, par Marius l'Écorché. — Les
Condamnés à mort.— Grelots, par Triboulet.

LE GRELOT

Sommaire du n° 2.

Paris cuit dans son jus (dessin), par Bertàli.

S. E. le citoyen Grousset, àràme intime, parGaiN-
goire. —Dénonciations,par Nicolas Flammèche.—-
Calendrier prophétique, par Mëphisto. — Le cride
la cave. — La révolution d'Asniéres, par MariuG
l'Ecorché. — Grelots, par Triboulet.

BA-TA-CLAN

PALAIS CHINOIS

BOULEVARD VOLTAIRE,50,SPECTACLE CONCERT

REPRÉSENTATION DE M. l'LESSIS.

M. plkssis. Paris qui marche, le Sire de Fisch-ton-Kan ou les
deux Napoléon, le Roi des saltimbanques, l'Anglais
mécontent, Diogène, C'est un chef-d'œuvre.
M. L. FUGÈRE. Les cloches, Jean Raisin, le roiGambrinus, le Tonnelier.
M. BRUET. Le père Nicole , la Chercheuse de clair de lune, Jean
le berger.
M. AMBROISE. C'est d'ia poison, les Bureaux, Pais-le pour ta famille.
M. GATIBR. Atout c'est du pique, le second mouvement, Je ne
peux pas.
Le vieux Vagabond, le Régiment des lâches, Qui vive?
J'ose pas, cinq et trois font huit, le vieux Invalide.
. Les Capons, les Blagueurs, la Moutarde de Dijon.
La belle Bourbonnaise, Ah ! maman, Laissez-moi donc.
A St-Bougival, Gentille à croquer, Par le trou de la

serrure.
Le joyeux mousse, le Berger à papa.

M. SAINT-BRICE.

M. DEPARVILLER.

Mm0 GOUDESONNE

M11" CLARISSE.

lim° BRUET.

M"" C. OLAUDON.

La Tour du Nord, opérette en un acte, jouée par Deparviller et Mite Clarisse.

Les deux Scélérats, vaudeville joué par MM. Ambroise et Deparviller.

Lu beau'Paris, opérette bouffe, de Beaumaine et Blondei.et. — Le beau Paris,

H. Bruet; la belle Hélène, Mlle Clarisse.
Un télégramme, joué par M. et Mme Bruet.
pierrot el le fantôme, pantomime de M.Valtiek, jouée par MM, Kalpestri, Vau-

tier, Gautier, Emile, Mlle C. Cia idon.

Exercices extraordinaires de gytmu st que, par la famille CAST1,
gymnasiarques italiens.

ORCHESTKE DE '. 0 MUSICIENS, SOUS IA DIRECTION DR M. BBICBESTEHI

Bous-chef, m. eu. biotj piston, m. gallois.
Entrée a So; c. Loges, Fauteuils et Balcons.

Paris. Edouard Blot, imprimeur, rue Tilnur,

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