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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0017
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LE GRELOT.

"Un, -

iule
«Cri,



Les Parisiens désirant faire de la propagande aux journaux commu-
nistes, prieront les rédacteurs en chefs de vouloir bien mettre à leur dis-
position de nombreux numéros de leurs feuilles, afin de les distribuer en
divers lieux.

DIMANCHE.

Premier enlèvement du ballon la Commune, emportant hors Paris
plusieurs fédérés importants. Le ballon va atterrir dans la cour d'une ca-
serne de gendarmerie. Il se transforme subitement en ballon captif.

Le délègue aux prophéties,

MÉPHISTO.

LETTRE D'UN RURAL

lionH(

«««el.

H



»*L

Versailles, le 27.

Tu sais, mon cher Grelot, si j'exècre la campagne ailleurs
que chez d'Aubigny, Corot ou autres paysagistes d'une force
moindre. J'ai l'audace de préférer à vos plaisirs « des champs »
el à votre « belle nature » l'asphalte du boulevard — même
les jours de crotte; et Dieu sait s'il doit y en avoir... de la
crotte... depuis que nos chères promenades parisiennes sont
abandonnées aux grandes mains du grand Pipe-en-Bois !

DeslH»,

Mais, peu importent mes goûts, je suis condamné à respirer

quand même & l'air pur » de Versailles ; à arpenter ses" rues

tirées au cordeau ; à admirer des arbres taillés en rond, taillés

! Pa,js, en long, taillés en large, tous taillés ; je suis, en un mot, ce que

s ij\Ht les comme une oie appellent un Rural.

""'«fou;/

(Comme une oie ne vous semble-t-il pas charmant? On dit

aussi bête comme une oie).

i et dire au 1 E^ bien! Rural, soit, mais le Rural malgré lui. Je lègue ce

... caim,j?1"'1 titre 4 un successeur quelconque du Versaillais Molière.

Et, puisque Rural il y a, le rat des champs va vous dire fran-
chement ce qu'il pense du rat des villes.

Ah ! mon pauvre Grelot, quel gâchis. Ceux d'ici ne sont pas

I des aigles, ils font comme ils peuvent les affaires du pays, sans

I trop se presser, en bons vieux qu'ils sont. Les représentations

™*lirdeij„j qu'ils donnent au théâtre du palais sont très-suivies. Le ténor

* Sainl-JeaupourTi Thiers a toujours le même succès; le baryton Arago fait mer-

' veille; Prax-Paris est un bouffon suffisant; Louis Blanc joue

les grands premiers rôles avec l'énergie qu'on connaît; Lan-

s.i-jl glois se tire admirablement des d'Artagnan; Quinet continue

1er s'il rit f les pères-nobles et Conti les traîtres. En somme, la troupe

iiwM.1.' esl tout-à-fait convenable, surtout pour ce moment de l'année

où les artistes ont généralement des engagements à Londres.

*ik

m, lu

irtrputi

jouer, telle i
(i méw),

'COUS

Mais que vos doublures sont donc au-dessous de leurs rôles.
elefiiki L'exécutif-Thiers a commis des fautes que .les bourdes effroya-
bles de ces messieurs ont déjà fait oublier.

Lorsque Vinoy supprima imprudemment des feuilles qui
avaient l'incroyable manie de nommer Thiers un gueux et
Favre un faussaire, tout le monde protesta. Et voilà les cham-
pions de la liberté qui suppriment à leur tour des journaux
qui n'ont eu que le tort de traiter les membres de. la Commune
avec les égards qui ne leur sont pas dus. On en a bien ri à
Versailles, où l'on ne dit plus que : « la drapeau rouge de la
réaction ! »

Mais je m'égare et vous vous moquez pas mal, en somme,
de ce que nous pensons de Paris, nous, les Ruraux. Que fait-
on à Versailles? That is the question.

Je vais vous le dire.

On se lève le matin de bonne heure pour faire un tour au
parc. Les privilégiés qui couchent dans une voiture de place,
— vous savez qu'on ne trouve pas le moindre lit à la moindre
auberge, — se font conduire par leur hôtel.

Devant la pièce d'eau des Suisses on pense au calme bonheur
des républicains genevois et on se' dit que la contrefaçon n'est
décidément pas à la portée de tous les pays.

Comme le vent rapproche le son du canon, on croit que les
fédérés gagnent du terrain, et, si l'on est capon, on court faire
sa malle.

On rencontre un ami qui, dès qu'il vous aperçoit, s'écrie:

— Ces crapules 1
Vous lui répondez :

— Ces canailles !
Il réplique :

— Ces misérables !
Et vous :

— Ces bandits !

Cela dure ainsi une demi-heure. (Il est bien entendu que
c'est des Parisiens que vous parlez). Après quoi on va dé-
jeûner.

A deux heures, généralement, au moment de l'ouverture de
la Chambre, on promène quelques prisonniers. Cela fait bon
effet.

Les jours où il n'y en a pas, on promène ceux de la veille.
Ding, ding, ding I La séance est ouverte. On fait une sieste

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le, briguera lu*
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de la tolo*1*
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S^

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bien sentie, bientôt troublée par une communication de M. Pi-
card. Ding, ding, ding ! La séance est levée.

On va aux Réservoirs. Nouvelle rencontre d'un nouvel ami.
Même conversation :

— Ces bandits !

— Ces misérables!

— Ces canaillesI

— Ces crapules !

(11 s'agit de plus en plus des Parisiens.)
Le vent a tourné. Le bruit du canon n'arrive plus. On va
défaire sa malle. On dîne. On *e couche. On s'endort.
Est-ce assez gai.
Voilà comment nous sauvons la France.

Toi, mon cher Grelot, qui n'as la prétention de sauver
personne, — sinon les hypocondriaques qui pourraient te lire,
— moque-toi sans scrupule de Versailles et de ses faux con-
damnés à mort. Je n'aime pas les comme une oie, mais je don-
nerais plusieurs pièces des Suisses (ne pas lire : pièces suisses,
puisqu'elles ne passent plus), pour le quart d'heure de l'ab-
sinthe devant chez Riche (1).

Enfin, cela ne durera pas longtemps, je pense, car, entre
nous, je ne crois pas énormément à la stabilité d'un gouver-
nement qui en est réduit, pour vivre, à mettre ses monuments
au Mont-de-Piété.

Je te secoue la patte.

Jean Rus.

AVIS IMPORTANT.

DM MONSIEUR

exerçant la profession de ramasseur d'éclats
d'obus et craignant les mortes-saisons, accep-
terait volontiers une place de ministre.

Il sait lire, écrire et préférerait le ministère de finances à tous les
autres.

S'étant entendu avec une demi-douzaine de camarades à lui, il pour-
rait, au besoin, se faire élire membre de la Commune, à la majorité de
six voix. Il remplacerait le général Henotti Garibaldi.

S'adresser, par lettre affranchie, rue de Flandres, SO, ou quatrième au-
dessous de l'entresol.

ON 10US ÉCRIT DE STE-PÉBIHE..

Ah! si notre métier a des désagréments, il a aussi de bien
douces jouissances!

Mon Dieu, mon Dieu , que j'ai été heureux de reeevoir la
lettre que j'offre aujourd'hui à nos lecteurs! Non, le miel du
mont Hymette ou celui de Narbonne, — 3 fr. 50 le pot, —
n'ont pas de rayons plus lénifiants !

Jugez donc! Sainle-Périne qui nous savoure! qui déguste
le Grelot! qui orne son parloir des gravures de notre ami Ber-
tall! Cette réunion touchante de vieillards gâteux, mais véné-
rables, qui, le soir, après une journée remplie de parties de
dames et de soins de propreté, dévore notre prose joyeuse et
nos gracieuses inepties !

C'est la gloire! c'est la fortune! c'est...

Le mot me manque, mais, en nous mettant trois, nous vous
le servirons la semaine prochaine!

Et, il n'y a pas à dire, ça y est.

Nous pénétrons dans l'établissement!

Un vieillard absolument rachitique vient de venir dans nos
bureaux. Il a même craché sur le tapis, ce qui a mis notre ad-
ministration dans une colère bleue.

Ce vieillard malpropre, mais honnête au fond, nous a remis
un pli cacheté que nous n'avons ouvert qu'en tremblant d'émo-
tion, et que nous sommes fiers, — oui, fiers! — de vous offrir
aujourd'hui.

Ce pli, le voilà dans sa naïve candeur.

Nous n'y retranchons pas un mot.

Seulement, la rédaction s'est permis d'y semer quelques
traits spirituels.

Vous en plaindrez-vous?

Sainte-Périue, 27 avril 71.
Monsieur le rédacteur,

C'est en mon nom, au nom de toute la salle n° 8, que je
prends la plume pour vous féliciter.

Ah ! vous êtes des hommes ! — (Nous nous en étions toujours
un peu doutés.) — et de plus vous êtes des journalistes ! (Il y a
donc une différence?) Quel courage! que d'esprit dans votre
feuille légère ! (Merci. Dites donc ça au rédacteur en chef, qu'il
nous augmente.) J'ai surtout admiré un certain Flammèche

(1) Il est gai, le quart d'heure ; Versaillais que tu es!

[Note île la rédaction}.

(Nicolas, méfie-loi). Cet homme, dans sa lutte avec le pouvoir,
nous a renversés. (Vous ne vous êtes pas fait mal?) II n'a reculé
devant rien pour dire son fait au citoyen Dupont, chef de la
police municipale. Aussi, combien nous l'avons plaint quand
nous avons appris sa fuite dans une cave ? Qu'il nous a fait
verser de larmes !

Mais aussi quelle joie quand nous avons appris sa délivrance!
Et vous tous, messieurs, de quel œil attendri nous suivons votre
courageuse campasne contre un pouvoir qui... (Ici, malgré
notre énergie, nous avons un tel trac d'être supprimés, que nous
supprimons une dizaine de mots.)

Mais j'arrive au fait. (Ah/... enfin/... quelraseurl)

Nous venons de lire dans le Vengeur qu'il était fortement
question d'une levée en masse des citoyens de 40 à 35 ans.

Eh bien, et nous?

On nous oublie donc?

On croit donc que nous ne sommes plus que des ganaches?
(On ne le croit pas, on en esl sûr.)

Est-ce que tous les citoyens de la Commune s'imaginent que
nous ne rendrions pas aussi quelques services à la cause de la
liberté? Je sais bien qu'il y a ici beaucoup de gâteux. (Dont
acte.) Mais est-ce qu'il n'y en a pas partout ? (Eh ! eh I) Oui,
n'est-ce pas-? (Je n'ai rien dit.) Eh bien! alors? (Dame, c'est
juste.)

Je crois qu'on pourrait nous utiliser sérieusement, sans
grands frais. Quelques baquets blindés tout ar. plus. Quant à
la nourriture, ça n'est pas vine affaire. Nous mangeons si peu!...
el nous le rendons si vite ! (Fi/... le vilain malprqpre I) Il y au-
rait, ce nous semble, une certaine grandeur à voir réunis, dans
un même but glorieux. la conquête de nos libertés commu-
nales, les vieillards blanchis par les hivers et les enfants à la
mamelle. Ce spectacle arrêterait les obus versaillais. (Compte
là-dessus.) Non, en nous laissant de côté, la Commune se prive
d'un élément réel de succès et nous l'ait injure.

En voyant ce magnifique mouvement qui emporte. la popu-
lation de Paris (A Versailles ou en Normandie) on se sent pris
d'une fièvre patriotique. (Faut soigner çà.)

Eh bien, nous aussi, nous voulons en être.

Qu'on nous mette à l'épreuve !

Et voici pourquoi, vous qui êtes si lus (Oh! merci!) nous
venons vous supplier de parler un peu de cela dans votre pro-
chain numéro. (C'est fait.) Et si même vous vouliez voir le ci-
toyen Vermorel (Ah! çà, non, par exemple!) qu'est un journa-
liste, entre confrères on s'accorde bien des petites choses,
n'est-ce pas? Il pourrait faire parvenir et recommander notre
supplique à l'Hôtel-de-Ville.

Ah ! monsieur le rédacteur, si vous nous rendiez un pareil
service, Sainte-Périne ne l'oublierait jamais, et vous auriez
rudement mérité de la patrie.

Dans cet espoir, que partage la salle n° 8 tout entière, per-
mettez-moi , monsieur le rédacteur, de me dire votre bien
dévoué et reconnaissant,

Ramolli.

Pour copie conforme,
Le délégué à la poste du Grelot,

RAMPON...NEAI!.

-♦-oc^^e^xs^^â^-aiS^^»-

LE! GRELOT.

Prends ua siège, Cinna..

Voilà un hémistiche qu'on ne pourra plus donner comme modèle de
'extrême politesse.
Quand donc, juste ciel, sortirons-nous d'en prendre... des sièges!

La canonnière Voltigeuse manquait d'un commandant.

La Commune s'est empressée de donner la place à un inspecteur gé-
néral des tabacs !

Il fallait un marin, c'est un dégustateur de civette qui a eu le pa-
nache .

Après cela, une canonnière... c'est toujours de bonne prise.

Mais pourvu que demain nous ne trouvions pas de pièces de 24 dans
nos londrès!

Et si ce marin allait fourrer du caporal dans ses canons 1
La Commune serait fumée.

Le citoyen Pilotell a donné sa démission d'artiste.
En même temps il demande au garde des sceaux de pouvoir changer de
nom.
Il voudrait s'appeler désormais :
Le citoyen Pille-hôtels.

Pauvre Compagnie du gaz, on t'a fait des misères!

Voilà ce que c'est de n'avoir pas un gouvernement éclairé.

Vous savez... l'argenterie des Invalides... on l'asaisie?

Y compris le nez d'argent.

Depuis, les Invalides en sont réduits à se moucher du pied.

Projet de tableau pour le prochain salon... de la Commune:
Rochefort donnant la fessée au citoyen Vésinier.
Ah! le malheureux Vésinier. Quelle roulée!
J'en ai ri comme d'un bossu.
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