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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0026
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LE GRELOT.

SI M. GAGNE S'EN MÊLE!

Il nous manquait cette consécration, sans laquelle il n'y a
pas de journal sérieux. «

M. Gagne, l'archi-citoyen, l'archi-poëte, l'archi-toqué,
M. Gagne, le héros de l'obélisque, M. Gagne vient de nous en-
voyer une de ces ridicules inspirations auxquelles il doit son
archi-célébrité.

Trois hommes ont eu cette manie d'écrire, à tort et à tra-
vers, à tous les journaux en vue :

Victor Hugo,

Garibaldi,

Gagne.

Hugo, depuis qu'il est rentré dans la vie politique militante,
se néglige;

Garibaldi nous semble brouillé avec la France pour pas mal
de temps, — et, franchement, il n'a pas tort. ;

Mais Gagne nous reste.

Nous insérons, par extraordinaire et pour cette fois seule-
ment, la prose et les vers de cet archi-idiot;

Mais qu'il n'y retienne plus.

A Monsieur le rédacteur en chef du GRELOT.
LA FRATERNELLE DE SALUT

MARSEILLAISE DE LA FRATERNITÉ!

0 très-spirituel Grelot,
Qui du gai gagne le gros lot,
Pour sauver la France en querelle,
Daigne insérer la Fraternelle !

Monsieur le citoyen rédacteur,

J'ai toujours pensé que les journaux les plus comiques fai-
saient souvent triompher les idées les plus sérieuses , et que
le rire le plus gai pouvait sécher les larmes les plus tristes !
Dans cette persuasion, j'ose prendre la liberté de vous prier de
vouloir bien publier dans le spirituel Grelot, le chant suivant,
destiné à étouffer l'hydre de la guerre civile. Le célèbre Bertall
peut faire sur mon chant-pleuré les caricatures les plus lumineuses.

Le voici :
LA FRATERNELLE

MARSEILLAISE DE LA FRATERNITÉ!

Ode-cantate, composée sur les airs de nos chants
nationaux, déclamée et chantée par M. Gagne, avocat,
citoyen du peuple universel, sur toutes les places
publiques, sur tous les théâtres du monde, et entre
les combattanis de Paris et de Versailles, qu'il FAUT
séparer et sauver.

L'APPEL FRATERNEL AUX FRANÇAIS
(Air de la Marseillaise.)

Peuple français, que tout contemple

Comme l'astre éclatant des cieux,

De qui l'univers est le temple

Qu'il remplit d'éclairs merveilleux (bis);

Four sauver la France et le monde,

Dans le présent et l'avenir,

Peuple-soleil fais resplendir

La fraternité qui féconde !
Refrain ou réveil en chœur universel :

Inspirés par sa gloire et par l'humanité
Soyons (bis) tous les héros de la fraternité !

II.

LA FRATERNELLE EST L'ARCHE DE SALUT

DE TOUS.

(Air du Chant du départ.)

La fraternité sainte est l'auguste déesse

Qui doit enflammer nos ardeurs
Et faire retentir, en concerts d'allégresse,
L'orgue des âmes et des cœurs ;
Dans son rayonnement sublime
Brille l'astre de l'unité.
Que l'égalité magnanime
Célèbre avec la liberté !
Refrain ou réveil en chœur universel :

Peuples, chantons la Fraternelle
Qui nous demande un prompt tribut,
Et qui de la France en querelle
Est la seule arche de salut !

f,

III.

CHASSONS L'HYDRE DE L'ANARCHIE, SAUVONS
LA FRANCE.
(Air de la Parisienne.)

Assez 1 l'hydre de l'anarchie
Qu'excitent toutes les fureurs,
Broya le sein de la patrie
A coup* de canons destructeurs;
Entendez-vous les cris funèbres
De la France au fond des ténèbres ?
Dissipons ses nuits par les plus beaux jours,
Faisons soudain briller en fraternels amours
Ses triomphes célèbres! (bis).

ARBORONS LE DRAPEAU AUX COULEURS DE

L'ARC-EN-CIEL, PROCLAMONS L'AMNISTIE.

(Air: les Girondins.)

Formons le drapeau d'alliance
Par les couleurs de l'arc-en-ciel;
Proclamons l'amnistie immense
Et le pardon universel !
Refrain ou réveil en cho?.ur univeTTl :

Sous l'arc-en-ciel de vie (bis),
Il faut que le pardon (bis) proclame l'amnistie I (ôî's).

OUVRONS LES CONGRES DE LA FRATERNITÉ,

PROCLAMONS LA RÉPUBLIQUE PLÉBISCITAIRE!

( Air : la Marseillaise.)

Hommes, femmes que l'amour guide,
Ouvrons, toujours, les saints congrès
De la fraternité splendidc ;
La guerre n'entrera jamais!
Proclamons tous la République
Plébiscitaire en purs rayons;
Imposons silence aux canons
Par la voix du peuple héroïque !
Refrain eu réveil en chœur universel :

De la fraternité, soldats victorieux,
Soyons (bis) tous, s'il le faut, ses martyrs glorieux!

SEPARONS ET SAUVONS LES COMBATTANTS,

NOS FRÈRES.

(Air de la Marseillaise.)

Amis, levons nous tous sur l'heure,
En volontaires de la mort!
De la fraternité qui pleure
Sauvons les fils qu'arme le sort ;
Jettons-nous entre les colères,
Crions, sur les canons confus :
Français, vous ne vous battrez plus,
Vous vous embrasserez en frères !
Refrain ou réveil en chœur universel :

Marchons," courons, volons, par nos amours bénis
Forçons à s'embrasser Versailles et Paris!!!

Votre tout dévoué serviteur,

GAGNE,

Avocat, citoyen du peuple universel.
• Paris, le 9 Mai 1871.

Si, après cela, les armes ne tombent pas des mains des com-
battants, franchement ce ne sera pas de notre faute.
Ni celle de M. Gagne.
Ne suffit-il pas de rire pour être désarmé?

LA. COMMUNE A L'OPERA.

A la bonne heure ! rvoiIà M. Perrin dégommé. C'était un
réactionnaire; on le flanque à la porte, et on a bigrement rai-
son. Comment! ce monsieur se permettait de ne pas réouvrir
l'Opéra, où il aurait fait au'moins 45 francs 50 de recettes; il
refuse aux bons bougres de patriotes le plaisir de se pavaner
dans les loges des aristos. C'était immoral !

Puis l'art se mourait ; la rue le Pelletier était de plus en plus
déserte, il n'y avait plus un chat dans le passage de l'Opéra.
Cela ne pouvait pas durer. On a cassé M. Perjrin. Nous approu-
vons cette mesure.

Le nouveau comité, composé de gens à peu près inconnus,
qui remplace le directeur réactionnaire, se propose, nous
dit-on, de faire des merveilles.

Il supprimera très-carrément, la danse comme étant con-
traire aux bonnes mœurs; les danseuses, n'ayant d'ailleurs ja-
mais servi qu'aùsfrplaisirs des millionnaires repus, des poli-
tiques bonapartistes, et généralement de tous les personnages
hostiles à la Commune.

Il rayera du répertoire :

ROBERT LE DIABLE,

à cause de la scène d'église principalement, et puis aussi parce
que le personnage du diable est une concession aux préjugés
et aux superstitions populaires qui ont ait eur temps.

LES HUGUENOTS,

Attendu que le rôle de la reine de Navarre est une excitation
à la sympathie des spectateurs pou les têtes couronnées, et
qu'en outre cet ouvrage est imprégné d'un parfum religieux
tout à fait détestable.

TOUTES LES OEUVRES DE WAGNER,

Parce qu'elles émanent d'un Bavarois qui, circonstance
aggravante, est favori de roi.

11 encouragera, au contraire, les représentations de Guil-
laume Tell, le Prophète, et de la Muette de Porlici, seuls ouvrages
vraiment révolutionnaires.

Une réserve pourtant :

M. Auber, auteur de la Muette, ayant été, sous le régime dé-
chu, maître de la chapelle impériale et directeur du Conser-
vatoire, ses droits d'auteur seront décernés au citoyen Vil-
lebichot.

.On voit, par ces brillants projets, que les belles soirées de
la rue Le Peletier et le triomphe de l'art pur sont près de

GRELOTS.

E3

Une quantité de conciliabules communaux s'ouvrent les

autres et cela juste au moment où, dans la nature, les fleurs
aussi.
Seulement, l'odeur des uns et des autres n'est pas la même.

uns après )«,

i ouvrent

Dans certaines réunions de bas étage, les orateurs sont d'autant nlir
applaudis qu'ils proposent des mesures plus atroces.
C'est l'accord de la clique et de la claque.

Autour de l'Hôtel-de-Villc on rencontre tout un clan de journalistes en
disponibilité et qui espèrent devenir ministres comme les camarades Ce
sont des porte-plumes qui cherchent des portefeuilles.

Ces diables de Versaillais ! plus les fédérés les repoussent, plus ils re.
poussent.

-^o*>-

Depuis qu'on a défendu aux boulangers de travailler la nuit, ils ne
cessent pas de geindre.

—*#»- i

— Pourquoi persécuter les boulangers avec tant d'acharnement î

— C'est que ces messieurs de la Commune n'aiment pas les fours.

Ce qui est malheureux, c'est qu'il n'y a pas que les boulangers qui
soient dans le pétrin !

Propos glané à Magny, commune d'Avallon (Yonne).

— Tais-toi donc que je te dis ! Est-ce que t'en trouveras jamais un
gouvernement comme celui de l'Empereur ousque tu vendras une trew
cent écus ? De mémoire de feu nos ancêtres as-tu jamais vu ça ? Yendrj
sa (reue cent écus !

-<eogo»

La belle affaire, d'avoir un comité de sûreté générale !

Il n'y a que les journaux qui soient sûrs... d'être supprimés.

Rochefort est un communeux qui n'est pas comme un autre.

— As-tu été au concert des Tuileries ?

— Oui, mais c'était toujours comme du temps de l'empire.

— Pourquoi cela?

— Parce qu'il y a pas mal de citoyens qui s'y sont flanqué une miette.

— On dit que Palikao est venu à Versailles.

— C'est vrai, mais il y est venu en pékin.

A l'Assemblée de Versailles, on va remplacer le gaz par la lumière du
jour.

Les députés n'y verront pas plus clair pour cela.

La paix se signe à Francfort.
L'indemnité se payera en forts francs.

La Commune a supprimé le Bon Sens.

Ce n'était vraiment pas la peine de nous dire cela dans l'Officiel.

Conti a acheté le Gaulois.
Que Conti en faire?

En province, on a arrêté M. Loiseau-Pinson.
Mais c'est à la suite d'un malentendu.

— Qui êtes-vous 1 ont demandé les gendarmes au voyageur.

— M. Loiseau...

— Pinson ? a complété le brigadier.
Et on l'a pincé.

11 paraît que les Prussiens s'agitent à Dijon. Tous les jours ils annon-
cent qu'ils vont marcher sur Paris.
C'est la moutarde qui leur monte au nez !

Thiers ne veut pas de congrès à Bordeaux.
Passe encore st c'était un congrès Maçonnique.

— Aimez-vous la feuille de M. Wittersheim ?

— Ce journal ? Ohl fi ! ciel !

i TMBOULET.

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