Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0043
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE GRELOT.

Ça se dit citoyenne , et ça a fichu le camp pendant que les
patriotes se faisaient crever ce qu'en langue réactionnaire on
appelle la paillasse, par ces gredins de Prussiens et ces polis-
sons de communeux !

Ça ne nous a pas seulement gardé un petit rigodon pour nous
dégeler le cœur, pendant que les balles allemandes nous sif-
flaient aux oreilles, et que nous mangions du poussier de mot-
tes, et v'ià que, tout rentré daps l'ordre, ça voudrait encore de
nos bravos et de nos petits écus!

Ah! fichtre de fichtre!... c'est ça qui serait une honte, et
c'est pour le coup qu'on pourrait dire que nous sommes fou-
tus!... (pardon !... c'est un lapsus.)

Et puis, pour enten Ire quoi?

Des inepties... comme à son ordinaire.

Il n'en faut plus-

Ah! nom de... L'Être Suprême! non!... il n'en faut plus.

C'était la diva du peuple, elle devait rester avec lui.

Qu'elle aille chanter où elle voudra!... Elle nous a lâchés,
nous la lâchons.

Et, allez donc!

Et puis, qu'est-ce qu'on me dit encore?

On va courir?

Gomme si nous ne courions pas assez depuis dix mois... et
pas devant encore!... derrière!...

Alors, nous allons revoir les crevés, les cols cassés, les co-
cottes, les pochards, les filous, les paris mutuels, et tout le sa-
tané attirail qui nous a, avec tout le reste, enfoncés dans la mé-
lasse, en nous habituant à nous chercher un sac autre part que
dans le travail !

Et ces aristos de chevaux de course !

Un tas de feignants !

Ça ne travaille que le dimanche, et ça mange toute la se-
maine.

Ça s'emplit de son, de foin et d'avoine à discrétion, tandis
que les braves patriotes n'ont pas un radis à se mettre dans le
coco et de quoi se payer une vraie ribotte.

Il n'en faut plus, voyez-vous.

Est-ce que les patriotes n'ont pas de jambes pour marcher?

Et puis, quand on marche, on a chaud ;

Quand on a chaud, on a soif;

Et quand on a soif, on boit.

Eh bien, le Père Duchène aime à boire ; c'est pourquoi il vous
conseille de faire comme lui. Au lieu d'aller le dimanche voir
courir des chevaux en baudruche, buvez chopineavec la ména-
gère et les mioches.

Et pas de thérésades!

Ou sans ça, je vous le dis, nous sommes tous fichus!

LE PÈRE DUCHÈNE.

Marchand de fourneaux.

----------«X5go»<----------

THÉÂTRE - FRANÇAIS.

Le Grelot est sévère, mais juste, semblable eu cela à l'illustr^
M. Petdeloup. (Prière au compositeur de ne pas écrire Pasdelouî.)
Il se l'ait donc un vrai plaisir de constater que le Théâtre-Fran-
çais vient de donner une excellente reprise de l'Aventurière.

Disons, en passant, que si nous avons conservé la Maison de
Molière, comme ne manquerait pas de l'appeler M. Edouard
Fournier, c'est à l'attitude ferme et digne de l'administration et
du personnel des artistes restés à Paris que nous le devons.

Si M. Éd. Thierry avait imité l'exemple de plusieurs de ses
confrères, empressés de respirer les pures brises de Trianon,
il est à peu près certain que la première scène du monde n'exis-
terait plus. M. Thierry est resté, M. Thierry a combattu pro
aris et foci, et M. Thierry a gardé son théâtre.

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'art dramatique doit
donc un remerciement à cet homme courageux.
Cette petite dette payée, quelques mots sur l'Aventurière.
M. Emile Augier, — il faut qu'il en prenne son parti, — ne
se présentera à la postérité qu'avec la Cigûe, l'Aventurière et
Gabrielle.

Je ne parle pas et à dessein du Gendre de M. Poirier, qui est
une excellente pièce, mais dont une moitié revient à M. Jules
Sandeau.

L'Aventurière est une pièce de race. Dona Clorinde est une
création exquise, Don Anniba! un des reflets les plus heureux
de l'ancien grand répertoire comique. Fabrice est superbe;
c'est un des plus beaux types de loyauté et de vaillance qui
soient au théâtre. Et| la belle langue! Le beau vers! pur, net,
mordant, clair comme le cristal, tranchant comme l'acier!
Quant à l'esprit, on en trouve à revendre et du meilleur, et du
plus gaulois.

M™» Arnould-Plessy est plus qu'une admirable artiste, c'est
l'art lui-même. A côté de cette merveilleuse comédienne nous
avons remarqué M. Laroche, plein de passion, d'énergie et de
noblesse dans le rôle de Fabrice. Mlle Tholer a dit sa grande
et difficile scène avec Mme Arnould-Plessy de la plus exquise
façon du monde. La voix est excellente, la tenue parfaite, les
progrès incontestables. Mlle Lloyd, qui trouve le moyen d'être
à la l'ois une charmante femme et'le plus joli garçon dumonde,a
joué son travesti à ravir. Jeune, belle et passionnée, elle a
charmé la salle entière. M. Maubant est un Monte-Prade ac-
compli. Par la noblesse de son maintien, la dignité de son al-
lure, l'excellent sociétaire sauve les côtés quelque peu dange-
reux d'un rôle ingrat et difficile.

M. Coqueiin-Cadet est plein de verve et de gaieté dans le
rôle de don Annibal.
M. Emile Augier doit être content.
Nous, nous avons été enchanté.
Et le Grelot est difficile !

Nicolas FLAMMÈCHE.

NOUVEAUX IMPOTS.

M. Pouyer-Quertier, dans son projet d'impôts, a oublié beaucoup de
choses; le Grelot se ptrmet de lui en signaler quelques-unes entre
autres.

Le ruban rouge. — On pourrait, sans inconvénient, le frapper d'un
impôt de 1,000 fr. par mètre.

L'absinthe. — Quand un petit verre de cette préparation... à Bicêtre,
coûterait quinze francs, où serait le mal ?

Les cravates de nuance tendre. — La plus forte taxe possible. On
n'est pas bête à ce point-là...

Les pouffs de ces dames. — Soixante francs le mètre cube.

Les faux chignons. — Trente francs le kilog.

Les myopes par genre. — Cinquante francs par lorgnon.

Les maillots pour pièces a femmes. — Quinze francs le gramme.

Les lecteurs de l'Univers. — Un franc par an et par grain de petite
vérole de Louis Veuillot.

TUP.LUP1N.

P. S. Quant à l'impôt dont M. Pouyer-Quertier menace les allumettes,
nous protestons formellement.
1! est tout a fait injuste d'accabler les gens qui sov]

SIMPLES CONSEILS.

Aux prochaines élections, ne pas déposer dans l'urne, sous
prétexte da conciliation, une liste dite « de transaction » por-
tant les noms de Veuillot et de La Bédollière; de Janicot et de
Gambetta ; de Piéfri et de Raspail ; du général Vinoy et de
Félix Pyat ; de Victor Hv.go' et de Nicolas Flammèche ; de Gé-
rôme et de Manet; de Verdi et d'Offenbach; de Bignon et de
Dinochau.

Si vous avez une vocation irrésistible pour l'état ecclésias-
tique, retardez de quelques jours l'époque de votre entrée dans
les ordres.

En effet, les journaux bien informés, tels que le Gaulois, an-
noncent l'arrestation en masse, par l'autorité militaire, de tous
les évêques, diacres, prêtres, vicaires et sacristains coupables
de n'avoir pas déposé à leur mairie respective les canons de
l'Eglise.

Les personnes qui voudraient obtenir du maréchal Mac-
Mahon une audience et la promesse d'un bureau de tabac,
sont prévenues qu'elles n'ont aucune chance de succès si elles
remettent à l'huissier introducteur une carte de visite de ce
genre :

X. DUnOKCOIX

EX-njSÉES de la commune.

US Us, rue de Paris (BeilcvillM

On agira même avec prudence en n'attendant pas la réponse.

Si vous voulez faire un riche mariage, n'épousez pas la fille
d'un changeur de Bruxelles, dont la dot consisterait en obli-
gations de la Ville de Paris (titres définitifs et sans cachets)
achetés depuis le 18 mars.

Vous avez un ami, auteur dramatique, vous le rencontrez sur
le boulevard. •

— Mon cher, vous dit-il, je suis au désespoir, ces choses-là*
n'arrivent qu'à moi ; l'incendie des Délassements, qui a détruit
le manuscrit des Contes de Fées, a également consumé une pièce
en quatre actes, un pur chef-d'œuvre dont je suis l'auteur et
qui eut l'ait maigrir de rage Augier, Sardou et surtout Dumas
fils.

(Répondez à votre ami en lui demandant des nouvelles de sa
jeune sœur.) - \

* *

En passant près d'un sergent de ville (nouveau modèle) évi-
tez, autant que possible, de parler à haute voix de votre cher
ami.« le Père Duchêne, qui arrangeait si bien ces j... f......de

roussins. »

* .

Si l'on vous donne le choix entre la place Vendôme et celle
de Courbet, n'hésitez pas un seul instant à occuper la pre-
mière. • ■

Gilles RAVISSEUR.



GRELOTS.

Commençons par une réclame, — çà porte bonheur :
Le chapeau avec lequel M. Glais-Bizoin a salué la chute de la colonne
sortait des ateliers du célèbre Feutremou, chapelier breveté de la Dé-
cence NATIONALE.

M. Feutremou opère lui-même. Pas de tête qui lui résiste. — Prix iixe."
— Poil garanti.

VoyeZj comme je suis gentil. Je pourrais continuer ainsi pendant six

0W

,A#'

mois, mais je sais me borner. Qu'en dis-tu Boileau?
On n'a pas lu pour rien ses classiques !

A la grande séance de validation, M. Ducarre, de Lyon, a pris |a ■»
après M. Thiers, ce qui fait qu'en sortant de la Chambre M y
disait : ......

—' C'était forcé ! Nous avions eu le discours du tien, ii fallait sau
discours du quart... ™

Le Gaulois voulant absolument prouver jusqu'à quel point il est bi
informé, nous a décrit l'autre jour la toilette des princes d'Orléans d
couvre-chef à la bottine. Les populations, anxieuses, savent désorrriai
que le duc d'Aumale porte des brodequins avec guêtres, tandis que I
prince de Joinville porte de simples bottines cirées.

« Ces détails ont leur intérêt, » ajoute le modiste du Gaulois. Je croi
fichtre bien ! Mais pourquoi négliger de nous donner l'adresse du bottier?

C'est égal, on ne dira plus que M. Tarbé n'est pas dans les petits son.
liers de la famille. A la place de M. Conti, je romprais le traité.

Nous allons retomber dans le déluge des candidatures; électeurs ou-
vrez vos parapluies.

Celui qui fut M. de Wilhelmshôhe intrigue déjà, — ous' qu'est mon
plébiscite? —et fait acheter des feuilles par ses courtiers ordinaires J
Londres.

Ce n'est d'ailleurs que par l'argent que l'on se rend maître de la Si-
tuation.

Haussmann se présente...

Il nous promet Vex-haussmann des niveaux !

-=flo3=-

Duvernois se présente...
Deuxième » ossement. » •

■ Renvoyé aux catacombes de la ville!

Forcade-la-Koquette se présente...
Brrr!!! çà sent la prison!

-<eod=-
Granier de Cassagnac...

Quand je vous disais que cette nichée de candidats était un (jrmitr
d'abondance.

Affreux fait divers, échappé aux ciseaux paresseux de nos confrères ;

« On a retrouvé, dans les décombres de la place Vendôme, une baleine
assez bien conservée.»

Après quelques réflexions, on finit par s'apercevoir qu'il s'agit d'une
baleine du fameux parapluie de M. Glais-Iiizoin, l'un des triumvirs invo-
lontaires de la chute Je la colonne.

Le parapluie s'est envolé, — ou s'étant envolé, — cette seule baleine
a pu échapper au naufrage.

Nous aurons aujourd'hui la premièreMevue de lin d'année... au théâtre
de l'École militaire.

Auteur, pour les paroles et la musique, M. de Saint-Georges — pardon,
M. de la place Saint-Georges.

Les habitués des coulisses auront reconnu sous ce pseudonyme rémi-
nent homme d'État, qui, que, dont, etc., etc., etc.

Parlons des morts :

M. Emile Ollivier vient d'être père — hors de France.

11 a baptisé son lils : Jocelyn.

Lamartine n'avait pas prévu ce mode de reproduction.

Le mot de la lin, n'èst-fepas? v

Le général de G...., dont l'hôtel fut pillé aux premiers jours de 1»
Commune, et le riche mobilier dispersé aux quatre coins de Belle*,
recevait hier les adieux de son planton, désolé de retourner dans ses

foyers.

— Je ne peux pas in'accoutuiner, disait celui-ci, à cette idée que je

suis démobilisé.....

— De quoi te plains-tu, fit M. de G.... en riatit, ton général est bii»

dAmobilih'isè.

TRIBOUMT.

Plusieurs lecteurs nous demandent conseil à propos
des élections complémentaires du 2 juillet.

Nous apprécions comme il convient cette marque de
haute confiance.

La rédaction du Grelot se réunira en séance extraor-
dinaire, mercredi prochain à minuit. Elle se propose
de discuter gravement et d'approfondir au besoin les
questions si multiples que les élections mettent à 1 or-
dre du jour et de la nuit.

Le prochain numéro du Grelot contiendra les résul-
tats de cette importante séance.

11 sera entièrement consacré aux élections.

Qu'on se le dise!

/

Paris. Édouar» Blot, imprimeur, r» Bleue, i.

;
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen