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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0045
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LE GRELOT.

-

SPOHT POLITIQUE.

La Société d'acclimatation des animaux politiques va donner, le 2 juillet
prochain, une représentation nationale, qui prend les proportions d'une
véritable solennité.

Les champions inscrits au stud-book français sont :

Hydre de l'Anarchie, sang impur, par Hydrophobe et Boisansoif.

Cygne' blanc, pur sang, par Retour du lys et Poule au Pot.

Coq gaidois, demi-sang croisé, par Poule au Pot et Celle d'Orléans.

Aigle, hors d'âge, par Sedan et Ste-Béléne.

Aurai, cheval de labour à toutes fins, par Beefteaek et Pommterre-
autour.

L'écurie associée, sous le nom de République française et C, a retenu
les quatre derniers coureurs dont quelques-uns, malgré des souffrances
assez sérieuses, ont été merveilleusement entraînés.

Tous les quatre ont été attelés et feront le jeu contre Hydre de
l'Anarchie,

Les performances de cette dernière ne laissent que peu d'espérances
aux propriétaires, qui sont aussi les entraîneurs.

On parie dix contre un à la dernière cote des paris mutuels.

M Hydre court grand risque d'être fortement distancée.

LISTE DU GRELOT.

Le Grelot ne fait pas partie de I'TJnion Parisienne. Ah ! mais
non. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir sa petite liste, une liste
à laquelle se rallieront tous les gens de goût et dont le succès,
par conséquent, nous semble assuré.

Voici d'abord les candidats que nous imposons à nos lecteurs.
Ce sont tous les rédacteurs du Grelot, savoir :

MM. BERTÂLL, publiciste, antropographe, économiste.
GR1NGOIRE, républicain modéré.
NICOLAS FLAMMECHE, légitimiste.
LE GRINCHEUX, orléaniste.
LÉON ROBERT, républicain avancé, mais honnête.
TR1BOULET, orléaniste, avec une nuance de républicanisme.
TURLUP5N, républicain avec une nuance d'orléanisme.
MÉPHISTO, bonapartiste sans en avoir l'air.
KIARIUS L'ÉCORCHÉ,fusionniste,c'est-i>-direunpeudetout.
GILLES RAVISSEUR , pour l'émancipation des femmes. Le
reste lui est égal. (Va-t-en ville).

Voici ensuite les candidats que nous ne faisons que recom-
mander :

BRÉBANT, pour la restauration et anti-bonvalettiste. ,

GODILLOT, pour déshabiller la garde pationale.

Mgr LE PRINCE NAPOLÉON, pour les voyages au long cours.

HYACINTHE, pour représenter le nez que fait la France vis-
à-vis de la Prusse.

PIPE-EN-BOIS, pour remplacer Glais-Bizoin.

BELMONTET, pour remplacer Victor Hugo.

JANVIER DE LA MOTTE, pour réorganiser le corps des
pompiers, dont le besoin se fait de plus en plus sentir.

MARKOWSKI, en reconnaissance de l'intervention polonaise.

MONTE-CHRISTO, pour les cinq milliards.

CAPOUL, afin d'avoir les dames pour soi.

FÉLIX PYAT. Un truc pour le faire sortir de son bateau à
charbon.

-»-0<ifer5?S™?c;CCÇÎ^Û:5^ï=>O-

Nous nous flattons de l'espoir que les électeurs parisiens,
a moins d'être atteints d'un ramollissement incurable, voteront
pour nos candidats.

Nous voulons donc, dès à présent, leur donner un aperçu de
notre ligne politique et leur dire ce que nous demanderons
pour eux au Gouvernement et à la Chambre.

Nous ne sommes pas des lâcheurs, qu'on le sache bien, et
une fois installés dans notre chaise curule, nous nous propo-
sons de soumettre à l'approbation de nos collègues une série
d'améliorations dont ncs électeurs n'auront qu'à se gaudir.

Voici les principales :

1° Les propriétaires seront tenus d'inviter à dîner deux fois par se-
maine leur locataires jusqu'à concurrence d'un loyer de 1000 francs. (La
soupe, le bœuf, un plat de légumes et du brie). Au-dessus de ce chiffre
jusqu'à 2000, lesdits locataires auront droit au pousse-café. A partir de
2000 et au delà, on pourra demander des bols.

2° Les cochers de tiacre auront toujours dans le coffre de leur voiture
une caisse de londrès extra, qu'ils devront offrir à la première, réquisi-
tion du bourgeois. Les dames pourront choisir entre une entrée à vie à
Manille, un corset ou une paire de bottines vissées.

Les personnes qui ne fument pas seront admises à remplacer les ci-
gares par une douzaine.de sinapismes Rigollo ou un paquet de cqre-
dents.

3° 11 sera défendu, sous les peines les plus sévères, au directeur de la
Gaîté de reprendre une quatrième fois la Chatte Blanche, et le mortel
qui préside aux destinées des Folies-Dramatiques devra s'abstenir du ré-
pertoire d'Hervé, ce toqué musical et dangereux.

Il en sera référé, pour la non exécution de ce décret, à la commission
d'hygiène et de salubrité.

4° Les maisons incendiées de Paris seront reconstruites aux frais des
habitants de Neuilly, d'Asnières et de Saint-Clotid.

5° Les sergents de ville seront imniédiatement licenciés et remplacés
par une légion de pétroleuses, pauvres femmes qui sont plus à plaindre

qu'à blâmer, puisqu'elles ont remporté une demi-veste en ne bridant que
la moitié de Paris.

Nous croyons que de ce contact fréquent entre des promeneurs bien
élevés et un bataillon de femmes aimables, naîtront une foule de relations
qui adouciront les mœurs.

fi" II sera ouvert dans tous les lycées, pensionnats ou écoles de la ca-
pitale un cours d'économie politique dont les titulaires devront tous ap-
partenir à V Internationale.

De cette façon nous saurons à quoi nous en tenir sur le système et la
valeur de celte excellente institution.

Nous avons encore mûri une foule de projets, mais nos élec-
teurs pourront dès à présent comprendre par le petit aperçu
qu'pn vient de lire pombien notre désjr est sincère de faire de
Paris la ville la plus heureuse du moufle.

Et ces promesses, nous les tiendrons!... ou nous ne les tien-
drons pas;... mais, enfin, npusles faisons toujours... ce qui est
bien quelque chose, n'esf-pe pas?

Ppwr la rédaction du Grelot, candidate à V.

Nationale:

NICOLAS FLAMMÈCHE.

L'UNION PARISIENNE DE LA PRESSE.

C'est presque faire injure à la population de Paris que de
lui démontrer l'insanité de cette aimable folie qui a nom : l'U-
nion parisienne de la presse.

Cette piteuse parade est appelée au plus éclatant succès que
puisse remporter une pétroleuse demandant une allumette à
un gardipn rie la paix.

Il est bon cependant d'indiquer — ne fût-ce que pour la
province—par quel concours de raisonnements sataniques
ces bons messieurs de l'Union parisienne, mettant pour vingt-
quatre heures leurs drapeaux dans leurs poches, se présentent
à nous groupés dans une étreinte paternelle.

Sublime embrassement!... dont seuls sont capables des
gens qui s'unissent pour faire une mauvaise action.

Il ne faut pas être bien malin pour voir, à travers de leurs
cartes, le jeu de chacun de ces messieurs; et, sans être doué
de la double vue, on peut traduire, presque mot à mot, leur
plus secrète pensée en cette circonstance.

Inutile de dire que leur plus secrète pensée n'est pas propre.

Essayons :

— Il faut profiter, se sont-ils dit, de la terrible secousse que
vient de subir Paris pour lui extirper un vote anti-républicain.
Tout le monde est fatigué du désordre et de la misère; chacun
aspire à la tranquillité. Exploitons le parti de la lassitude, qui
doit être énorme après un an d'épreuves aussi cruelles... Unis-
sons-nous, orléanistes, légitimistes, bonapartistes pour arra-
chera Paris des élections réactionnaires!... Et alors nous pour-
rons dire à l'assemblée : Voyez!... Paris lui-même a une indi-
gestion de la République !...

Ce plan, pour être grossier, ne manquerait pas de présenter
un certain danger s'il s'appliquait à une circonscription élec-
torale légumière.

Mais il fallait avoir le toupet que seuls peuvent se permettre
les gens complètement ignares, pour essayer de faire avaler
celle-là à la popoulation parisienne.

Je trouve qu'il faut avoir perdu jusqu'au sens commun,
l'abat-jouret son support pour oser venir dire à Paris :

— Mes bons amis... vous avez des députés à envoyer àl'As-
semhlée nationale ; et comme cette Assemblée n'attend que ce
renfort pour mettre en question la République, le moment est
venu pour les républicains d'élire des hommes qui ne le soient
pas. L'ordre avant tout... Les partis doivent piétiner sur leur
cœur et céder le pas au parti de l'ordre!...

Si Paris veut décidément la République, il l'affirmera en
nommant des républicains; parce qu'à Paris, quoique parais-
sent en penser messieurs rie l'Union parisienne, et malgré tout
ce qui a pu se passer de fâcheux, on reste toujours persuadé
que pour faire un civet, il n'est rien de tel que de ne pas
prendre des merlans.

Léon ROBERT.

PROFESSION DE FOI

cl© M. AL, GLAIS-BIZOIN

Nous ne saurions refuser une petite place à l'épltre que M. Glais-
Bizoin ne nous a d'ailleurs nullement prié d'insérer. La prose de ce vieil-
lard inoffensif ne manquera pas de combler de joie nos lecteurs.

AL. GLAIS-BIZOIN

AUX ÉLECTEURS DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE.

Je suis entré à Paris le lendemain de l'insurrection, le 19 mars;
j'y su.is rentré avec la résolution d'y rester. Ayant eu l'honneur
d'être député de Paris, je regardais comme un devoir de venir et de
demeurer au milieu de vous pour partager votre sort et celui de vos
familles.

Si telle n'avait pas été ma conduite, en me présentant aujourd'hui
devant vous, chacun aurait eu le droit de me dire : « D'où venez-
vous, candidat du lendemain, déserteur qui demandes la récompense
qu'on ne doit qu'à celui qui n'a pas fui devant le péril? »

Si je n'ai pas ei{ le pouvoir d'empêcher bien des malheurs, bien
des désastres, ma

(Interrompu par un remords tardif.)

A MESSIEURS LES ÉLECTEURS

solli.

attention!... Une! deux! trois!... jecom-

Messieuks,

Ce n'est pas sans une bien vive émotion que je viens
citer vos suffrages.

Je ne me dissimule pas que je n'ai d'autres titres à ]a dé
tation que d'avoir lu l'année dernière, au théâtre Saint-P' ^'
une tragédie refusée avec enthousiasme. rre'

Pour entrer à l'Académie, cela pourrait être presque sulT
sanf, mais pour représenter dans une Assemblée la canit 1 i
monde moderne, avouons, entre nous, que c'est médioo'

Il est vrai que j'ai toujours soutenu dans le Grelot la cause
la morale, des lois et de l'ordre. C'est là ce qui me ras'sur
peu et rn'eqcourage à vous tracer mon programme.

Je vais essayer d'accomplir cette lâche délicate du mi
qu'il me sera possible, car je suis pénétré de la gravité d'eT
situation et des devoirs qui incombent à l'honnête hom *
dont le pœur est déchiré par les malheurs de la patrie a» 6
nisante.

{Cette phrase sort des ateliers Jules Favre et Cie. Fourniture '
ciale pour les orateurs en détresse. Prix marqué en chiffres connu
Tient assortiment de larmes et sanglots.)

Pour que ma pensée, messieurs, soit parfaitement claire
j'ai divisé mon programme en plusieurs paragraphes, que je
vais m'efforeer de développer dans un style aussi élégant que
la tenue de M. Glais-Bizoin.

Et maintenant,
mence.

CE QUE JE VEUX.

Un roi. Mais non pas un roi de carton ; un vrai roi, un roi de
vieille race, un roi bon teint, un amour de roi, na! et ce roi
c'est :

NOTRE BON SISE HENRI CINQUIÈME BU Ko»

fils, comme chacun sait, de notre autre bon sire Henri IV le
monarque béni de la poule aupot, et le père d'une infinité d'en-
fants qui n'avaient de légitime que leur désir bien naturel de
se la couler douce en embêtant le bon peuple de France de
leurs querelles et de leurs prétentions.

Voilà la forme du gouvernement que je trouve absolument
et radicalement nécessaire à un pays aussi décati que le nôtre.

A présent, passons à la façon dont je comprends le mouve-
ment des différents rouages administratifs.

Je rétablis d'abord :

Ï.ES DROITS HU SEIGNEUR.

(Jambage,1 cuissage, etc., etc.)

(Ah I le joli droit, le joli droit du seigneur/)

(Boieldieu.)

Eh! messieurs, disons-le hautement, des hommes d'un es-
prit idiot ont cru devoir remplacer ces droits si élégants et si
profitables par

X.ES DROITS BS l'EOMMÏ.

Un faquin sanglant, du nom de Bobespierre, s'est avisé de
rédiger ces articles insensés qui ont fait tant de mal à notre,1
pauvre peuple, et qui nous ont conduits où cela, je vous le de-
mande? A la Commune! Tandis que les droits du seigneur!...
Ah! les droits du seigneur!... outre l'idée riante que cette lé-
gislation toule paternelle présente à l'esprit, je maintiens et
j'affirme que jamais loi plus prévoyante, plus bienfaisante, ne
forma la base d'un gouvernement.

Exemple :

Je prends un paysan, un simple fils des champs. Ce paysan
a une fille charmante. Appelons-la Nanette, si vous le voulez
bien.

Le père de Nanette n'a pas le sou, crève de faim, et vou-
drait bien marier sa fille et lui faire un joli sort.

A qui va-t-il donner ce trésor d'innocence, sous le règne des
droits de M. Maximilien de Robespierre?

A. un autre rustaud comme lui, son égal, son frère! qui fera
à la jolie Nanette des enfants à tire ta Bigault, et moujra sur
la paille, après une vie de misère honnête et républicaine.

Je sais bien que ces enfants, au moins, seront à lui.

Mais la belle avance !

Tandis qu'avec mes droits, à moi, nous avons un jeune sei-
gneur beau, charmant, adorable, tout parfumé d'ambre et de
maréchale, qui, cueillant la belle Nanette comme on croque
une pastille, fera au mari, en échange de quelques instants
passés avec sa moitié... avant la lettre, une bonne petite exis-
tence toute rembourrée de billets de caisse, de dragées et de
couverts d'argent.

Cela n'est-il pas convenable? acceptable? profitable? et bien
préférable à ces théories ridicules qui, depuis quatre-vingts
ans, sont le malheur de notre infortuné pays?

Voyons, là, entre nous, messieurs les électeurs, n'est-ce pas
que j'ai raison? hein? et grandement raison?

Maintenant, quant au département de

L'INSTRUCTION PUBLIQUE,

je propose de maintenir le bon peuple dans l'ignorance la plus
crasse.

Et je m'explique :

Depuis que le moindre croquant sait lire, que croyez-vous
qu'il lit? L'Histoire de France du Père Loriquet, le Manuel du
Parfait Paroissien, l'Univers, et aulres ouvrages on gazettes ré-
digés dans un bon esprit?

.1 l»llle . nai'eS
iiot<„.,,rico|e' „ ,as

*"*,* n

BOienB . immense si

jamais. s|!e° nos fils'1»0

We"e Ml»»*0"
boire ^ ilU

tnfaires réformes:

jerftablislacensure,

Ïelstleconfesio»;

Les majorais;

La dîme;

La corvée.

J'abolis le jury; i

jedÉcrèle la question;

Etie reviens enfin au bqp
mauds d'avocats ont voulu n
épreuves que nous venons :
plus cher que jamais.

Maintenant, messieurs les
ma pensée; vous avez lu, dan
soubaile el où je veux aller.

A vpus de voler !

Je termine celle professii
vibre encore dans tous les ci

ta le Bot I

ET NOt

Celui qui dirige les dcsl
sur un tiqijjre en or massif.

le Grincheux parai.

-Ami, lui dit le grand
compte aurtoi pour une he:

— Parle, maître !

—DepmsqueIquesjOT1

mm'^ J trouve,™
'•ow/e. Comment opère cbU
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Parole. Va. s

— Je vais.
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