Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0085
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Li5 GRELOT.

Paris, le 1 septembre 1871.

Après un an ae gâchis, l'ordre est enfin
rétabli.

Ce que les perturbateurs appelaient ■ la
conspiration bonapartiste « à réussi.

Une révolution pacifique vient de vain-
cre la révolution.

Les députés dévoués à la cause de
napoléon III ont profité de l'anniversaire
du 4 septembre pour rendre à César ce
qu'on lui avait escamoté : le trône.

Cette minorité intelligente et intrépide
est, à l'Heure où nous écrivons, maîtresse
detouslesministères.de tous les comman-
dements importants de Paris et de Ver-
sailles.

L'Assemblée nationale s'est dispersée,
i M Tniers vient de partir pour Cnislehurst
où il à loué un château ;

Napoléon III doit faire demain son entrée
dans la capitale.

Nous l'attendons comme le Messie, car
l'Empire c'est l'ordre, le respect de la
famille et de la religion ; l'Empire c'est la
paix.

VIVE 3YEMPERE1JB ! ! !

LE «RKIAT.

Le Grelot s'est mis en mesure de tenir ses lec-
teurs au courant des nombreuses péripéties de la
journée.

Nous pouvons garantir l'exactitude des nou-
velles tt des épisodes que non* rapportons plus
loin.

LA JOURNÉE

Versailles, 3 septembre, il li. du s.

La cité a été agitée toute la soirée.

On sent que de graves événements se pré-
parent.

Les fenêtres de l'hôtel de M. ïhiers sont
capricieusement illuminées. Il semble qu'on
passe d'une chambre dans l'autre comme si
l'on préparait des malles.

On a remarqué, en 'effet, que le chef de
l'exécutif a eu dans la journée une longue
conversation avec un layelier.

11 h. ii'2.

Des^estafettes entrent à bride abattue dans
la cour de l'Exécutif.

Elles arrivent de Paris.

11 paraîtrait que Napoléon III n'est plus
qu'à Pontoise.

On signale Clément Duvernois aux environs
dé la Villette.

4 septembre, minuit.

On dort, mais d'un œil.

Au dernier coup du beffroi de la ville, une
longue colonne d'hommes absolument mas-
qués,— ce qui, du reste, les ferait beaucoup
plus remarquer s'il faisait jour, et leur est
complètement inutile, puisqu'il fait nuit ; mais
la traditionI levieuxjeu, quoi! —unelongue
colonne d'hommes absolument masqués, dis-
je, entre dans la ville de Louis XIV.

Minuit o minutes.
Où vont-ils, mon Dieu! où vont-ils?
Nous lançons sur ladite colonne un reporter
très-intelligent et mal velu, mais qu'un se»

H

DU 4 SEPTEMBRE 1871

jour de cinq mois à Mazas et un an de chaus-
sons de lisières à Poissy ont mis au courant
de taules les ruses des malfaiteurs.

Minuit lia.

Noire repoHer revient

Il est à peu près aussi défait que nous à
Sedan.

Et pâle !

Nous l'interrogeons, et il nous avoue que
son émotion ne lui permet pas d'articuler un
mot.

On ap'purtc un verre d'eau sucrée que Grin-
goire boit immédiatement, ce qui semble
amener un soulagement instantané dans l'c-
lat de notre reporter.

Que la nature a de mystères !

Bref, nous apprenons que ces hommes mas-
qués sont tout bêtement les membres du
Corps législatif de l'année dernière, qui, pro-
fitant du dépari pour Paris des députés ac-
tuels, qui sont allés dans l'ancienne capitale
de la France se balader un peu, viennent
siéger à leur place et proclamer la dé-
chéance... de la République.

1 11. du matin.

Je me précipite au théâtie.

Je trouve devant les affiches M, Beluiontel,
qui ne comprend pas que dans un moment
aussi solennel on joue à la Chambre le Pos-
tillon de Longjumeau.

Le malheureux s'est trompé !
11 a pris un théâtre pour l'autre !
Je remets le vieux barde dans son chemin,
et je pénètre dans la salle des séances.

i h. ifi.
Rien n'est changé.

Les députés de l'Empire sont à leur poste.
M. Schneider se lève.
Silence absolu.
On entendrait voler un épicier.

— Messieurs, dit l'honorable président, ça
y est!... l'Empire est proclamé!... Sa Majesté
sera demain aux Tuileries... [Rires étouffés do-
minés par quelques grincements de dents.) Par-
don... je me trompe... l'habitude... L'Empe-
reur sera demain à Paris, installé provisoire-
ment chez M. Dusauloy, qui a bien voulu lui
prêter son petit entre-sol.

C'est assez proprement meublé, etii y a le
gaz dans la cuisine. (Marques de satisfaction.)

Enfin, la France, qui appelait ce moment
de tous ses vœux, ainsi qu'on a pu le voir aux
dernières élections, la France va reprendre
le rang que la trahison et la laideur de M. Cré-
mieux lui avaient enlevé. (Bravo! bravoI)

Notre brave armée va balayer les derniers
communards, et demain!... ah! demain!...
Mais je sens l'émotion qui me gagne...

— Voix nombreuses. Continuez ! conti-
nuez!

■— M. Schneider. Je ne m'en sens pas la
force !... Je termine donc par ce cri cher à
tous les Français : Vive l'Empereur!

— Tous. Vive l'Empereur !

(On s'embrasse. On pleure. On rit. Trémolo
général. Tableau.)

— Maintenant, messieurs, nous n'avons
plus rien à faire d'ici à demain malin.
Nous pouvons donc dormir un brin.. Mais
comme il faut toujours que le public croie
que ses élus font quelque chose, j'ai donné
l'ordre qu'on n'éteignît pas le gaz. On verra
de la lumière. Cela suffit, n'est-ce pas?

(Approbation générale. Les députés tirent leur
bonnet de coton, s'accommodent le mieux qu'ils
peuvent, et un quart d'heure après on les croi-
rait à une représentation de Marceline , au
Gymnase, tant ils roupillent.)

Je sors, et me précipite dans la succursale
du Grelot, que nous avons installée
«ailles, en vue des événements.

Ver-

4 septembre, (i lf. du m.

On bat le rappel dans toutes les rues de
Versailles.

Mais comme la veille chaque capitaine a
prévenu ses hommes que la journée serait
chaude, timt le monde reste chez soi, ce qui
va de beaucoup simplilier la résistance.

Une escouade de sergents de ville (ex-gar-
diens de la paix, ex-gàrdrs civiques), vêtus de
l'ancien costume, sortent du château et vont
prendre position sur l'Esplanade.

Quelques porteuses de pain et une dou-
zaine de ménagères tombent en pleurant
dans leurs bras.

M. Piélri augure bien de cette sensibilité.

On procède à une large distribution UB
casse-têies.

7 heures.

Les Versaillais se lèvent et mettent le nez
dans la rue.

Un boulanger de la rue des Réservoirs,
voyant le tricorne des anciens roussins, se
frotte les yeux.

Il entre chez le charbonnier d'en face.

— Dites donc, dites donc, qu'esl-ce qui se
passe donc ce malin V

— Il se pacheque laRépublique est dégom-
mée, et que nous allons revoir notre bon em-
pereur, qui nous a fait gagner tant d'argent!

— Et Paris ?

— Paris?

— Oui. Qu'est-ce qu'il va dire de cela?

— Paris s'en fiche pas mal. Pourvu qu'il
mange, qu'il boive , qu'il choupe et qu'il
danche!

— Alors, vive l'Empereur !

— Vive l'Empereur! fouchtra!
Braves et dignes cœurs !

Il n'y a encore que le commerce, voyez-
vous, pour les sentiments patriotiques.

10 heures.

Un omnibus chargé de colis stationne de-
vant l'hôtel de l'Exécutif.

A ce moment deux voitures s'arrêtent de-
vant le perron.

L'une contient le chevalier Nigra, ambas-
sadeur de S. M. le roi Galanthomme ;

L'autre renferme le prince de Metternich,
ambassadeur, de S. M. I. et R. l'empereur
d'Autriche.

Tous deux descendent.

Ils sont en costume de voyage, simple
mais coquet.

— Bonjour, chevalier.

— Pas mal et vous, prince?

— Merci, sauf mon cor qui me fait un
mal!

— C'est le changement.

— De temps?

— Ah! ah! ah! ah! Que d'esprit!... que
d'esprit!... Mais dites-moi, nous ne sommes
pas en retard, j'espère?

— Je ne le crois pas. Nous avons été com-
mandés pour dix heures. Les dames que nous
devons reconduire à la frontière ne sont pas
encore prêles, je suppose.

— Savez-vous qu'on nous fait faire un
drôle de métier pour des diplomates, tout de
même? Chaque fois qu'il y a en France un
gouvernement qui file, c'est toujours nous
deux qui sommes à la frontière pour protéger
le beau sexe.

— Et quel plus noble emploi de nos fa-
cultés et de notre influence!

— C'est vrai, pourtant... eh bien, allons-y.

— Après vous.

— Passez donc.

— Je n'en ferai rien.

— Ni moi.

— Ni moi.

Ça dure comme ça pendant cinq minutes,
après quoi les deux ambassadeurs entrent
tous les deux à la fois, non sans s'être co-
gnés.

11 heures.

Bonnes nouvelles de_Paris.

La capitale acclame l'Empereur.

Plusieurs dames, portant d'immenses sacs I

de ilttit, descendra l'escalier delà P,-«
tùre. xleiec-

Nigra et Metterhich les accompagnent»
marivaudant. fanent en

Usedestiames. - Vous pensez qUe r-0=1
l'instant, prince? q °esl

Le prince.-Je crois qu'il n'est quêtent
madame ; et vous savez que j'ai une ,„7 '
habitude de ces sortes de choses ^

— Que de remercîments, prince!

-De rien, madame. Je fais simplement
mon devoir, comme je disais, il y a pré • '
menl un an, à cette bonne Eugénie.

Tout le monde s'élance dans l'omnibus
qui part au galop. b

L'affaire esl dans le sac!

Napoléon III a remplacé Clément Duv»
nois.

C'est l'ex-Empereur qui est maintenant à
la Villette, attendant son entrée qui doit
avoir lieu dans la soirée.

Un orchestre nombreux, sous la direction
d'Olivier Mélra, le célèbre auteur de la valse
des Roses, exécute l'air magique que nous
devons à la muse inspirée de la Reine Hw-
tense.

Ah !... cela repose !...

Au moment de mettre sous presse, nous
recevons la dépêche télégraphique suivante:

Empire proclamé. Dusauloy arrive à la bar-
rière avec aigle empaillé. Il s'excuse sur
l'état de son volatile. 11 l'avait gardé vivant
jusqu'à la fin du siège. Mais enfin, il a fallu
le manger.

Empereur touché jusqu'aux larmes,

Acclamations enthousiastes.

Paul de Cassagnac est nommé maréchal de
France el Jules Cohen directeur du Conser-
vatoire.

Chanls, danses, saucissons, lampions, feu
d'artifice dressé sur la place Vendôme.
Vive la France! vive l'Empereur!

Nicolas FLAMMÈCHE.

L'OFFICIEL DE DEMAIN

M. Witlersheim veut bien nous communi-
quer les épreuves du Journal officiel de l'em-
pire qui reparaîtra demain matin.

Nous en extrayons ce qui suit :

NAPOLÉON,

Par la grâce de Dieu et la volonté nationale,
empereur des Français,

En attendant que le pays soit appelé à de
nouvelles élections,

Décrète :

L'assemblée nationale est

Article 1"
dissoute.

Article 2. — Le Sénat est rétabli.

Paris demeure en étal de siège.
Il redevient capitale.
Le maréchal Bazaine est nommé gouver-
neur de Paris.

Le gouvernement de Monaco vient n'en-
voyer, par le télégraphe, des félicitations
Napoléon III.

Le général Frossart a élé chargé de réunir
immédiatement, â Toulon, une division q»
s'embarquera à destination de Rome.

Le gouvernement de l'Empereur est décid'
à faire respecter les traités.

Les Tuileries seront reconstruites aux l»»
de l'Etat.

*ss0"S' k,es 4™ '

paris »

- »■

Français,

nn de*11' ■

fm ! renverser 1

<>!'

ét*levons avie
neWeB vous veniez d.

Qu'ont-ils mis a s.

jeversontdevenusd

sastres.

Vous avez vu 1« P
joutera laguerre «H
le dévouement et le c
brave et belle armée,
uou-seulement de la
raonde, était détruit ]
forcenés,-ces mêr,

je combattais depuis >

son Avenus iesennen.
que, après avoir été
l'Empire,

les nations comme
esposées à faire ainsi

Je viens mettre n
sordre moral et mater

Le 4 septembre s
l'Empire, il le voit ïen

L'Empire rendra i
éclat d'autrefois; il
ferme son drapeau
Il veut la liberté,
sage et proportion
communs.

Notre retour ne
aucune représaille;

Q«e la confiance
iravail reprenne, rju
1)lent et les méchants

empire, c'est la]

*»i puissante f
»; gl.

et grande;

/•Pré, c'est la r
surée: [

C'«lafoftu„(

«Si

L'Eu,

«pu
;e;

!'c'est la j8

*s,lei

iei't's

LE

%IS

Wti i,

1ère :

Ns

Si!,.

wilioi

l«iii

-De ^

*ÏSs

" llll

H

m,.

-Devi

Ss , le"iens
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen