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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0114
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fLS GRELOT:



vous asseoir et taquiner de vos jolis doigts, ce magnifique
Érard.

MADAME FILQUSB,ERG,

A vos ordres, mon ami.

FILOUSBERG.

Vous êtes un ange !

MADAME FILOUSBERG.

Ah! c'est que je t'aime, vois-tu!

FILOUSBERG, à, 4emi-voix.
Charlotte!., on nous regarde !..

(,H°'e Filousberg. se met au piano, cogne quelques notes et l on
entend aussitôt cet air si connu :

Cocu, cocu, mon pèrel.
filousberg, furieux.
Madame !..

M"10 FILQUSBERG.

Mon ami, je t'assure!...

FILOUSBERG.

Taisez-vous !...

M™0 FILOUSBERG.

Oh I mon Dieu, je suis perdue 1

VON KRONTMANN.

Aïe!... ça craque!... miséricorde \...

CHOEUR DES MEUBLES ET DES PENDULES.

Vive la France !... Allons, enfants de la patrie!...

Cocu, cocu, mon père!...
[Le désordre est à son comble. iMM Filousberg se trouve mal.
On s'empresse autour d'elle. Yon Krnutmann, dont la tête se perd,
verse dans son casque le verre d'eau sucrée destiné à la baronne.
En exécutant ce mouvement il se découvre... frais dames s'évanouis-
sent, Filousberg s'appuie, tremblant de colère, au derrière d une
chaise située juste au-dessous du portrait du capitaine. )
LE CAPITAINE.

Voici l'heure de la vengeance !... gare là-dessous 1..
(Il se détache de la muraille et tombe sur le baron. ]

LE CAPITAINE.

Vive la France !

filousberg, aplati.
Terteufel !... je viens d'écopper !..
(11 meurt.)

fiBOEUa DES MÇUBLES ET EES PENDULES,

Vive la France !

(les meubles se mettent à danser une sarabande furieuse et
chassent à grands coups de pied les Prussiens terrifiés. Le Piano
joue une Marseillaise effroyable. Toutes les pendules sonnent Çhfure
de la revanche. Tableau!)

%.

Nicolas FLAMMÈCHE.



JPAVÉiB ET TS/LAX^AJ>A.'Mi

Des Anglais, le plus malfaisant,
Mac-Adam I Paris, ton esclave,
T'échappe r ô merveille ! à présent,
C'est avec du pavé qu'on pave !

Porte ailleurs tes cailloux broyés,
Bouillie épaisse, fleuve immonde
Où, dit-on, gisaient des noyés,
Vaguement entrevus sous l'onde !

Va te consoler à Torquay,
Si tu veux, près de l'homme blême
Qui rêve en fumant sur le quai,
Détrôné, comme ton système.

Le courroux du ciel vous unit
Tous deux par un destin semblable ;
Tous deux, dédaignant le granit,
Vous ne fondiez que sur le sable.

Sourds aux murmures menaçants,
Tous les deux, d'une mine altière,
Vous jetiez aux yeux des passants,
Lui, la poudre, toi, la poussière.

Ton chef-d'œuvre, comme le sien,
Semblait solide à la surface.
Ce sol battu résonnait bien
Sous le pas des chevaux de race.

Mais que la nue, un seul moment,
Devînt noire... on le voyait fondre.
Quel gâchis ! Et voilà comment,
O peuple ! un empire s'effondre.

II

Quant à vous, qui vous enchâssez
Au sol de la ville des villes,
O vieux pavés I mieux avisés
Que jadis, soyez moins mobiles!

Combien de fois, de sang tout noirs,
Vous vous êtes levés de terre
Pour quele haut de vos trottoirs
Fût à Jacques plutôt qu'à Pierre !

Et le vainqueur n'eut d'autres soins,
Sitôt fini le duel atroce,
Que de vous remettre en vos coins
Et de rouler sur vous carrosse.

Si, parmi vous, il en est un
Qui vous souffle un conseil inique,
Tenez pour sûr que ce tribun
Sort des carrières d'Amérique.

Aux mots creux cent fois répétés,
Aux harangues incendiaires,

O pierres, croyez-moi, restez
Insensibles — pomme des pierres.

Quatre-vingt-treize est un barbon,
Et sa fille fut une folle.
Les pavés ne font rien de bon
Quand les ruisseaux ont la parole.

Et laissez le riche sur vous
Jeter l'or qui chez lui déborde !
L'homme au sac vaut mieux, entre nous,
Que l'homme de sac et de corde.

Je préfère aux Jourde un crevé,
Aux Théroignes les Cydalises,
Et ceux qui brûlent le pavé
A ceux qui brûlent les églises.

J.-B. DE MONTFAUCON.

-o=^S=rS?:ïr^sT>Si55x™Î555^too~.

La. Gazette de Paris n'a eu qu'à planter son drapeau pqur
conquérir sa place. La voilà créée ; vivante et vivace, toujours
sur la brèche : c'est le journal parisien avant tout, qui veut
toutes les aristocraties dans la République, qui veut que Paris
soit plus que jamais la capitale des capitales. Les questions
politiques sont étudiées à fond par des membres de l'Assem-
blée nationale ; on s'arrache les numéros qui contiennent les
Lettres de l'extrême droite et les Lettres de l'extrême gauche. C'est
le choc qui fait la lumière.

La partie littéraire est confiée aux noaîjres de (a littérature
contemporaine. C'est Théophile Gaulier qui fait |e feuilleton
des théâtres; à côté dp lui viennent se grouper- Paul de Saint-
Victor, Gaston Jollivct, Théodore de Banville, Henri Hous-
saye, Arnold Mortier, Théodore Barrière, A/rhand Gouzien.La
Gazette de Paris promet des pages inéidtes c|e Sainte-Beuve,
Alexandre Dumas, Gérard c|e Nerval.

Le nouveau roman de M. Arsène Houssaye : le Chien perdu et
la Femme fusillée, tiendra le premier trimestre de la Gazette de
Paris.

-«-=x=^=SiS^RS^^5â5_â^>5=o-*-

DOCUMENTS

POUR SERVIR

à l'Histoire de mort temps.

L? dénonciation faite par Y Indépendance belge d'une corres-
pondance relative à l'achat des provinces flamandes, échan-
gée, dans ces dernières, années, entre Napoléon III et un
journaliste d'outre-Quiévrain, désireux de se livrer au com-
merce, a vivement impressionné le monde poJitique.

Le Grelot, à qui aucun sacrifice ne coûte lorsqu'il s'agit de
procurer un ragoût de choix à ses abonnés, s'est procuré à
prix d'or une copie de cette correspondance.

On la trouvera ci-dessous dans toute sa sereine simplicité.

De l'un à l'autre.
Sire,

Vous ne vous étonnerez pas qu'en voyant les belles institu-
tions dont vous avez doté la France, j'en aie rêvé autant pour
mon pays.

Voyons, là, entre nous, ça ne vous dirait-il pas d'avoir en
Belgique un petit trône de rechange?

Répondez franco à M....., rue...... n°......à Bruxelles.

De l autre a lun.
Cher Monsieur,
Ça me dirait d'autant plus, que c'est mon dada depuis fort
longtemps.

J'échangerai donc volontiers quelques idées à ce sujet avec
un homme qui me paraît doué de sentiments aussi élevés.

Ne vous étonnez pas si je signe Bad.inguet. C'est pour mieux
détourner les soupçons.

De l'un à l'autre.
Sire,

Vous êtes trop flatteur, en vérité, pour mes sentiments. Ce
sont tout bonnement ceux d'un patriote ardent qui ne veut
pas mourir sans voir relevée dans l'estime des nations la terre
bien-aimée où il a reçu le jour.

Si j'ai une qualité, c'est de ne pas être un bavard inutile. Je
vais droit au but.

Pas de phraséologie superflue!

Qu'est-ce que vous donnez?

De l'autre à l'un.
Cher Monsieur,
Les gens comme nous s'entendent à demi-mot.
Vous trouverez ci-joint trente Mouzaïa et un bon à valoir
sur le produit des mines de concombres que je compte ex-
ploiter dans ma propriété de la Sologne.
Çava-t-il?

De l'un à l'autre.
Sire,
Je suis honteux des bontés que vous avez pour moi. Trente
Mouzaïa, c'est bien léger pourtant, lorsqu'il faut les céder au
prix du papier.

Quant à vos mines de concombres de la Sologne, je ne doute
pas qu'elles ne soient d'un rapport fabuleux; mais le temps
presse, et d'ici que je puisse toucher mes premiers divi-
dendes.....

De l'autre à l'un.
Pas un mot de plus, je vous décore.

De l'un à l'autre.
Sire,
Vous me comblez.

Il ne me reste plus qu'à vous dévoiler le moyen que j'ai
conçu pour vous asseoir sans secousse sur le trône qui est
l'objet de vos vœux.

Vous allez être étonné de sa simplicité, mais il n'y a de vrai-
ment grandes que les choses simples.

Seul, muni d'une petite valise pour tout bagage, vous prenez
à Paris le train-poste de 8 h. 15, qui vous dépose à Bruxelles
à S h. 12 du matin.

Dans le cas où vous seriez reconnu en chemin, vous vous
feriez naturellement passer pour M. Godillot.

Maintenant, comme il faut tout prévoir et qu'il se pourrait
qu'une fois hors de France, vous eussiez de la peine à prouver
votre identité, vous feriez pas mal de glisser dans votre poche
quelques pièces d'argenterie des Tuileries. Il serait indispen-
sable d'y joindre un pistolet.

Pourquoi? Je m'explique.

C'est à S h. 12 que le train vous dépose à Bruxelles.

A cette heure-là, on ne trouve encore presque personne
dans les rues.

Or, il n'y a rien de difficile comme de susciter sans per-
sonne un mouvement populaire. Je tiendrais pourtant à ce
qu'il n'y eût pas de temps perdu.

Voici donc ce que vous auriez à exécuter :

A peine sorti de la gare, vous tireriez votre pistolet de votre
poche et feriez feu sur un passant. Pour diminuer le regret, je
tâcherai de m'arranger pour que ce soit un notaire.

Naturellement on se précipite, on vous entoure; la foule s'a-
masse, les vqisins se mettent aux fenêtres. Du reste, j'ai eu
soin déplacer là quelques compères. Alors vous exhibez votre
argenterie pour vous faire reconnaître, et vous distribuez au
peuple bruxellois les proclamations dont votre valise était
bourrée.

C'en est assez, l'erithqusiasme éclate. Le populaire bruxel-
lois, à qui votre nom est si cher, s'empare de vous, et triom-
phalement vous porte jusqu'au Palais-Royal, où vous écrivez
aussitôt le récit de la violence qui vous est faite.

Immédiatement après, vous rendez un décret qui invite le
le peuple belge à se prononcer par oui ou non sur cette simple
question :

« Voulez-vous être heureux?»

Naturellement tout le monde vote « oui. »
Et la Belgique se trouve annexée.

Du reste, vous savez ce que c'est qu'un appel au peuple, et
je ne vous apprendrai pas comment on en joue.

Croyez aux sentiments respectueux avec lesquels je suis, etc.

De l'autre à, l'un.
Cher monsieur,

Votre dernière lettre m'a vivement intéressé. Je trouve l'idée
du pistolet très-heureuse. Cependant, il y aune partie de la
narration par laquelle je ne me sens pas enlevé.

C'est le moment où la foule se précipite vers moi après le
meurtre du notaire. Êtes-vous bien sûr de vos compères? Ne
serait-il pas possible que, sur l'exhibition de mon argenterie,
on me prît pour un filou? Si, au lieu de me porter en triomphe,
on allait m'écharperl

J'aimerais bien avoir delà société derrière moi.

De l'un à l'autre.
Impossible. Cela changerait toute l'économie du projet.

De l'autre à l'un.
Alors j'en préférerais peut-être un autre.

De l'un à l'autre.
Qu'à cela ne tienne.
Voilà donc ce qu'il faudrait faire :
RK — Bzh4T ; y! 17 — 6,4.2,—mtZKf — ob : s9u — Sixr
— Sis 21 — f8g2.c.t6hm.

De l'autre à l'un.
Cher monsieur,
Je suis persuadé que votre conseil : KK,— Bzh.4T; y! 17, etc.,
est très-précieux, d'autant plus précieux que vous employez le
langage cbiffré pour me l'exprimer.

Malheureusement, vous avez, par mégarde sans doute, ou*
blié de m'en envoyer la clef.

De l'un à l'autre.

Puisque Votre Majesté ne paraît pas avoir saisi le fond de
ma pensée, je lui répéterai :

K k—B z h 4 T ; y. 17—6, 4, 2, etc.
De l'autre à l'un.
Cher Monsieur,
Je suis aussi perplexe après votre honorée du... qu'après la
précédente.

Ne m'écrivez donc plus de lettre chiffrée sans mettre la clef
dans l'enveloppe.

De l'un à l'autre.
Sire,
Vous me demandez de joindre à ma lettre chiffrée la clef
qui doit servir à la lire; seulement, si je la joins à ma lettre
(vous n'y avez pas pris garde , mais je conçois cela, une tête
comme la vôtre ! Quand on plie sous le poids des grandes pen-
sées !), si je la joins à la lettre, tout le monde pourra la lire.
Je ne puis donc que vous dire encore une fois :
Kk—Bzh4T; y'. 17, etc.

Ici s'arrête la correspondance que nous avons entre les
mains. A-t-elle été poursuivie? Nous l'ignorons.

Telle qu'elle est, elle n'en jette pas moins un grand jour sur
celte question curieuse.

Elle nous fait particulièrement toucher du doigt les points
les plus saillants qui ont pu empêcher le marché de se con-
clure.

Maintenant, une objection grave se présente.

Le correspondant de Sa Majesté impériale doit-il être consi-
déré comme sérieux?

Nous n'hésiterions pas,pour notre part,à le regarder comme
tel, sans un singulier incident qui vient jeter le doute en no-
tre esprit.

Il paraîtrait que les pattes de mouche autographes du cor-
respondant de Sa Majesté, soumises à l'habile vérification de
l'expert-juré M. Delarue, se sont trouvées offrir l'analogie la
plus frappante avec celles du célèbre comédien Hamburger.

Quel est donc ce mystère?

CHUT.
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