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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0117
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LE GRELOT.

NOS FINANCES EN VOYAGE

A M. Nicolas Flammèche, au château (fe.,.

ïrès-joli, tuer perdreaux, mais avec cela journal pas se faire.
Vous revenir illico, et accompagner ministre des finances dans
voyage en Prusse. Vous faire compte rendu.
Rédacteur en chef du Grelot,

Gmngoire.

Nicolas Flammèche à Rédacteur en chef du Grelot, rue du
Croissant, Paris.
Très-embêtant, va.

Nicolas Flammèche.

A M. Nicolas Flammèche, au château de...
Embêtant ou pas, faut y aller; sinon, dégommage à la fin
du mois.

Rédacteur en chef du Grelot,

Geikgoike.

Nicolas Flammèche à Rédacteur en chef du Grelot.

On y va.

Nicolas Flammèche.

- Et voilà, chers lecteurs, comment je reviens d'Allemagne, à
la suite de Son Excellence M. le ministre des finances de la
Sérénissime République française.

Ah! je suis Lien fatigué 1

Avons-nous banqueté, mon Dieu! avons-nous banqueté! et
quelle réception !

Il faut vous dire que Son Excellence est un très-bel homme,
ce que je pourrais appeler, si le respect ne me retenait, un
gasl

Or, on est très-appréciateur des beaux hommes, en Prusse,
les petites gretchen, surtout.

Aussi, à. notre arrivée à Cologne, il faut voir notre succès,
je veux dire le succès de Son Excellence.

— Mais il est très-bien !

— Il n'a pas trop souffert du siège de Parii.

— Imbécile! il n'y était pas.

— Quelle taille!

— Et quelle jolie fourchette ce doit être !

— Qua»t au gobelet... nous pourrions l'appeler le tombeur
de moos... à en juger par lamine, n'est-ce pas?

— Appelons-le le tombeur de moos!

— Vive Son Excellence!

A ce moment, un homme, le nés caché dans un grand man-
teau, s'approcha du groupe et murmura tout bas ces quelques
paroles :

— Mes enfants, c'est pas tout ça... n'oublions pas les ordres
de notre bien-aimé Bismark. Ce Français est à nous; il s'agit
de le dépouiller proprement, et qu'il retourne dans sa bonne
ville de Paris nu comme un petit saint Jean. S'il revenait avec
sa malle, jamais on ne croirait qu'il revient de Prusse.

— Sie haben ganïjechl mein herr.

L'inconnu sourit et courut dans un autre groupe déposer sa
petite recommandation.

Pendant ce temps, les vivat marchaient, et Son Excellence
souriait, et "on Excellence saluait, et Son Excellence buvait
du lait!

Moi, j'étais épaté !

On se rendit à l'Hôtel de Ville, où nous attendait un déjeu-
ner monstre.

Arrivé dans la salle du banquet, Son Excellence éternua.

Ce fut un Dieu vous bénisse! universel.

Son Excellence ne se sentait pas de joie , quoiqu'il fût fort
enrhumé.

Mais comme la joie, si vive qu'elle soit, n'a aucune influence
sur le ihume de cerveau, Son Excellence éprouva le besoin de
se moucher et mit machinalement sa main dans sa poche.

— Tiens, s'écria notre ministre,., oh! c'est particulier...
qu'est-ce que j'ai donc fait de mon mouchoir?

Le foulard avait disparu.

— Je ne puis cependant pas me moucher dans mes doigts,
murmura Son Excellence... cène serait pas digne du grand
pays que je représente.

Je lui offris le mies, qu'elle daigna accepter.

Le déjeuner commença, et les toasts à l'union des deux peu-
ples suivirent la choucroute.

Puis, vint un discours du bourgmestre, discours qui tira les
larmes des yeux.

Je ne fus pas peu étonné quand l'orateur, qui pleurait plus
fort que les autres, sortit de sa poche un magnifique foulard.

C'était le foulard de notre ministre des finances!

Le soir venu, autre banquet à l'Hôtel de Ville.

Autres toasts, autres discours.

Enfin, la nuit vint mettre un terme à ces effusions, et Son
Excellence se disposa à goûter un repos qu'EUe n'avait certes
pas volé. Soigneux, comme tout financier doit l'être, le ministre
avait mis ses vêtements sur une chaise, au pied de son lit.

Le lendemain malin, quand il voulut s'habiller, il fut abso-
lument impossible de retrouver l'habit.

L'habit avait rejoint le foulard !

Quant à la malle, on ne put mettre la main dessus. Elle avait
été ce que nous appelons ici effarouchée, et Son Excellence fut
obligée de se rendre à Francfort en manches de chemise, tenue
fort peu digne d'un ambassadeur.

Je dois dire, pour rester fidèle à la vérité, que le bourgmestre
avait offert sa robe de chambre h notre représentant. Mais ce-
lui-ci pensa, non sans raisou, qu'il ne devait rien accepter de
nos ennemis.

Une fois à Francfort, nouvelle choucroute, nouveau bourg-
mestre, nouveaux discours; mais le lendemain, pas de gilet!

La montre avait été délicatement posée sur la table de nuit
par exemple. Un simple Francfortbis ne se serait pas permis
de se l'approprier, sachant que notre ambassadeur se. rendait à
Berlin.

Enfin, nous arrivons dans celle ville immense, comme dit
Mergy, dans le Pté-aux-Clercs.

Bismark nous attendait à la gare.

Son Excellence Vêtue simplement de sa chemise et de son
pantalon, se disposait à se confondre en excuses sur le négligé
de sa tenue, quand l'archi-chancelier l'arrêta d'Un geste.

— Quand on vient chez nous et qu'on à encore ses bottes,
monsieur le ministre, dit Bismark en sourianl, il n'en faut pas
demander davantage. Venez au palais, cher monsieur Poyer-
Quertier, que nous causions de nos petites affaires.

— Mais, prince, ce costume...

— Oh ! vous avez de si beaux favoris !

Notre ministre n'osa pas insister et les deux Excellences
prirent, bras dessus, bras dessous, le chemin de la demeure de
Bismark, au ^milieu d'un concours immense de Berlinois en-
thousiastes.

Arrivés dans un magnifique cabinet de travail, Bismark fit
asseoir notre ambassadeur et lui tint à peu près ce petit dis-
cours :

— Nous disons donc, mon cher confrère, que nous venions
pour ce fameux traité douanier sur lequel nous ne pouvons pas
nous entendre.

— Mais, prince, avouez que c'est un peu votre faute.
■— Comment cela ?

— Vous voulez tout prendre.

— Naturellement.

— Et ne rifen nous donner.

— Cela n'est-il pas juste, et n'avez vous pas Un dg vos meil-
leurs poètes, le nommé la Fontaine, qui a dit dans un vers
qui ne sortira jamais de ma mémoire :

« La raison du plus fort est toujours la meilleure ? »

— Sans doute, mais...

— Ne suis-je pas le plus fort ?

— Il est vrai. Cependant...

— Eh bien, alors, de quoi vous plaignez-vous ?

Notre excellent ministre courba silencieusement la tête.

— Allons, allons, reprit l'archi-chancelier, tout ça c'est des
bêtises. Moi, je suis un bon enfant, et je vais vous le prouver.
Je me contenterai de ce que vous avez de meilleur en vous
laissant le reste. C'est gentil, ça, hein?

Que vous dirais-je ?

Au bout d'une heure, l'affaire était dans le sac.

Bismark se leva rayonnant.

— Ainsi, voilà qui est entendu, dit-il, et nous sommes main-
tenant les meilleurs amis du monde. A propos, mon cher mi-
nistre, vous avez là Un pantalon qui vous va à merveille.

— Vous trouvez, prince?

— On ne saurait, eu vérité, trouver une coupe plus gracieuse.
Ah! vous avez de fameux tailleurs en France!

— Mais oui, on travaille assez bien chez nous.

— Tenez, voulez-vous me donner une preuve de notre inal-
térable affection?

— Je ne demande pas mieux, prince.

— Cédez-moi votre pantalon.

— Vous céder mon pantalon?

— Il me servira de modèle. Nous sommes à peu près de la
même taille.

— Mais prince, vous n'y songez pas. Vous m'avez déjà pris
en Prusse mon mouchoir, mon habit et mon gilet; si vous
me prenez mon pantalon, comment diable retournerai-je en
France ?

— Un simple caleçon vous suffira. Dans votre position, on
aurait tort d'afficher du luxe. La modestie sied au malheur.

— Mais, prince, je montrerai mon derrière à tous vos sujets;
ce qui sera fort incommode, songez-y.

-- Bah! nos sujets n'y regardent pas de si près. D'ailleurs,
ils ont si souvent montré le leur à vos compatriotes, que cela
chez vous s'appelle, je crois, un Prussien.

— Prince, vous me désolez! ■

— Allons, allons, mettez-y un peu de complaisance, que
diable ! et réfléchissez bien que je suis le plus fort.

Il fallut céder.

Et Son Excellence sortit du pilais dans un appareil matinal
qui provoqua Chez les habitants de Berlin des rires immo-
dérés.

Voilà, mon cher rédacteur en chef, le récit de notre expé-
dition, et comment il se fit que notre ministre des finances, en
revenant en France, jura, mais un peu tard, que si jamais od
le reprenait à retourner en Prusse, il l'irait dire à Rome.

NICOLAS FLAMMÈCHE.

-0-*2^=%;5_S

— Mon Dieu, me disait hier un étranger en voyant les affi-
ches du journal l'Ordre annonçant le récit de la bataille de Se-
dan, on a tort de toujours exhumer les détails de cette capitu-
lation honteuse. Les journaux hostiles au gouvernement déchu
devraient être plus indulgents. Napoléon a payé de sa cou-
ronne l'échec du 2 septembre, c'est fini, jugé, qu'on n'y re-
vienne plus !

— Mais, étranger de mon cœur, l'Ordre n'est pas Un journal
hostile à l'empire, au contraire ! L'Ordre prend ses fonds à
Chislehurst, ses inspirations à Torquay, ses rédacteurs au café
de l'île d'Elbe. L'Ordre plaide la restauration...

— Les circonstances atténuantes ?

— Allons donc ! Il ne reconnaît que l'innocence absolue de
son client. Nopoléon, blanc comme neige.

— Mais alors pourquoi rappeler, à coups de grosse caisse,
cette malheureuse journée de Sedan ?

— Parce qu'elle est malheureuse...

— Comment?

— Le malheur seul est coupable. La fatalité, co
danslft BelltÊélèw! C'est la fatalité qui a tout fait L°n
ne prétend pas précisément que l'Empire a gagné la bai t*
de Sedan, mais il affirme qu'il ne l'a pas perdue.

— C'est stupide !

— Non... Il faut bien gagner son argeat. On lit l'ow
Chislehurst; on ne peut pas décemment mettre sous 1 - *
du bailleur de fonds le récit de ses... faiblesses. Ce "■*
pas la peine d'avoir un journal à soi. t scra''

— Et achète-t-on {'Ordre?

— Oui, pour voir comment l'Eapire «st défendu n, ,
siens. * plr >*s

— Et trouve-t-on qu'ils le déf«nd»*t bien?

— Non, mais comme l'Ordre .st un journal d'onnosilin.
l'achète tout de même. t»<»Hioa, 0n

— Alors c'est un succès?

— Non.

— Un four ?

— Pas d'avantage.

— Mais?...

— C'est une affaire !

ai*'1 I'

nu* ■ ,,„•(» I'

A. VERSAILLES

Air de Nadaud,

Au château, deux vieux, un dimanche
Discutaient dans un corridor...
L'un portait la cravate blanche,
L'autre des besicles en or.
L'un disait : « Je crois voir encore
Bien des points noirs à l'horizon !

— Président, répondit. Dufaure, bis,
Président, vous avez raison.

— C'est égal, je suis à Versailles,
J'ai le pouvoir et je m'en sers...

La Chambre ne fait rien r\m vaille,
Les communaux sont dans les fers.
Là-bas, pendant qu'on la restaure,
Ici je moule ma maison.
Président, répondit Dufaure, ôts,
Président, vous avez raison.

Les prétendants, à ma prière,
Ont tous promis de s'abstenir :
Même le gâteux d'Angleterre
Sans moi ne peut pas réussir.
Madame Thiers est jeune encore...
Qui sait, à l'arrière-saison?...

— Président, répondit Dufaare, bis.
Président, vous avez raison ;

— Je laisse Leirahc au commerce,
Rémusat est bon conseiller,
Larcy dans les travaux se beree,
Pouyer sue à nous dépouiller.
Mais avec nous, je le déplore,
ISous gardons trop Jules Simon.

— Président, répondit Dufaure, bis,
Président, vous avez raison !

Pothuau conduit la marine,
Cissey tient la guerre assez bien,
Saint-Hilaire, à la forte échine,
Pour moi se donne un mal de chien.
Quant à vous, vous pouvez encore
Tirer Roche fort de prison.

— Président, répondit Dufaure, bis,
Président, vous avez raison.

La nuit vint, ils firent silence,
On entendit au loin des voix ;
La commission de permanence
Tenait conseil en tapinois...
Et l'écho, jusa,ues à l'aurore,
Répétale mot : « Trahison \w

— Président, répondit Dutaure, bis.
Président, ils ont bien raisou 1

PiKDORIi filS.

DE LONG EN LARGE.

Messieurs les Prussiens craignaient moins le» mobiles que les marra».
Dame! les mobiles étaient trop jeunes; t»»di« que le» marins aval™
l'abord d'âge.

On dit que M. Iules Favre se mord lç i«« «Tav»ir signé une m "
peu honorable.
On ne sait pas si c'est le pouce... (1* m*» ewrïteire!

Les mots d'argot dont se servent les agents de la police de sureteae
sont cependant pas dans le dictionnaire de Larousse.
*

Souvent, quelques familiers de Napoléon III lui donnaient des jjjj|
salutaires; personne n'en savait rien, car ils étaient garantis par
de Yavis privé.

**
Mênier, le fabricant de chocolat, a fait quelque peu de ï>ruj\a!Ltj,
nières élections, par la publication d'une petite brochure sur la m»
On ne sait paSs'il l'a écrite sur ses tablettes.]

Il parait que Von der Thann avait, pour un moment, ctmGe le
dément de son corps d'artnée à un autre oflicier. e0

Ce fut alors la première fois que l'on vit un Allemand coin»
sous-Thann.

* *

C'est au collège que j'ai appris a jouer « carte».

J'y faisais souvent le piquet!

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