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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0149
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LB GRELOT.

LA SEMAINE PABISIENH

LE QUADRILLE DE L'AVENIR

Il est sérieusement question, paraît-il, de régénérer le pays
par le cancan. L'instruction obligatoire et le service pour tous
vont être remplacés par le grand écart. Les bals de l'Opéra
donnent l'exemple, et on a pu lire, un peu partout, l'annonce
du sieur Makrowski, maître ne danse polonais, qui va inaugu-
rer ses soirées dansantes par la Revanche, quadrille de l'a-
venir.

Nous allons bien et nous n'avons plus rien à euvier aux peu-
ples les plus déebus.

Comment est-il possible qu'on permette à ce ruffian polo-
nais de déshonorer l'œuvre sainte de la réorganisation ? Com-
ment n'a-t-on pas songé à huer cet entrepreneur de polkas et
sa séquelle de lilles et de perruquiers?

On laisse faire.

En place les drôlesses, en placé pour le quadrille de la Re-
vanche! Le pas des frontières du Rhin, le ■ chasse-croisé de
l'Alsace et de la Lorraine. Bravo'Bindonnefte, lève le pied Ti-
tine! n'ya-t-il pas dans l'honorabiiTsociété un Prussien qui
veuille d'un vis-à-vis?

Tristes et immondes farceurs! Puisque vous survivez à nos
malheurs, puisque vous recommencez votre misérable métier,
ayez au moïins.la,pudeur de rester dahsTonïbre. N'appelez pas
sur vous l'attentiondes passants ; ne blaguez pas publiquement
la France mutilée; car, je vous en préviens, il se trouvera en-
core assez déjeunes gens à Paris pour vous faire passer à coups
de bâton, maîtres faquins, le goût de vos plaisanteries ob-
scènes.

ENTRE DÉPUTÉS

Si l'aménité était bannie du reste de la terre, elle irait se ré-
fugier au palais de l'Assemblée nationale.

Avez-vous remarqué qu'il est impossible de se jeter avec
plus de grâce les gros mots à la tête?

Soyons polis même en étant impolis.

Rien n'est plus commun entre députés que de se traiter de
polisson, de chenapan, de drôle, voire même de filou et d'as-
sassin. — Mais ces injures se produisent gentiment, d'une
façon calme et mesurée , galamment, emmiellées de douces
paroles.

Voyea l'incident Ordinaire.

Le député de Lyon monte à la tribune. Il est tout souriant ;
on le dirait pavé d'intentions aimables. Il ouvre la bouche,
il-va parler, il parle.

— Messieurs et honorables collègues, dit-il, je ne viens pas
apporter à cette tribune des paroles irritantes.

Sa voix est douce. On s'attend à un appel à la conciliation,
à une déclaration d'amour.
M. Ordinaire continue :

— Laissez-moi vous dire d'abord que vous êtes des assas-
sins I •

C'est ce srufeles auteurs dramatiques appellent un effet.

Mais là tribune législative n'a rien de commun avec la scène
du Palaik-Royal, et M." Ordinaire ne s'était pas posé, jusqu'à ce
jour, en> rival de Léonce.

Il a eu tort, car la haute bouffonnerie lui va admirablement
bien.

Il a une façon de dire : Assassin qui rappelle, à s'y mépren-
dre, MilB'er dans le Petit Faust.

Seulement, la ficelle est désormais usée, et lorsqu'un député
quelconque commencera son discours par cette phrase :

« Je suis tout imprégné de sentiments conciliateurs, » ou
par une phrase analogue, on entendra la droite réclamer aus-
sitôt, et<£ l'unanimité, le rappel à l'ordre.

ENCORE LES RÉCLAMIERS

Feu Iftillàud est dépassé par M. Jules Amigues. Le Petit
Journal est battu par la Constitution. On s'était indigné, et non
sans raison, de la campagne faite par le journal de M. Portalis
pour la mémoire de Rossel. Tous les jours, la Constitution dé-
couvrait,' à ,1'ex-ministre de la Commune des qualités nou-
velles. Ce fiisiilé était un martyr. M. Jules Amigues n'a pas hé-
sité de narguer les lois de son pays en essayant l'apologie quo-
tidienne de son bon et noble ami.
On se disait :

Amigues cherche le moyen de poser sa candidature de
député ;

La Constitution saisit avec empressement ce pauvre moyen
d'opposition — tous les moyens sont bons ; puis il faut bien
sacrifier un peu à ses lecteurs !
Eh bien, on se trempait.

La Constitution a fait mousser Rossel, parce qu'elle va donner
en prime ses'- papiers posthumes, recueillis et annotés par
M. Amigues.

Dzinnjl boum ! boum 1 Rossel fut grand. Dzinn I boum ! boum 1
Rossel fait bon! Dzinn I boum ! boum ! Rossel fut hravel Dzinn !
boum 1 Doum ! Rossel est mortsn martyr. Dzinn ! boum 1 boum !
X&Const&ilion va publier ses mémoires—un beau volume in-8"
carré, 4&/pages avec portrait. L'abonnement baissait. Nous
avons trfejàtë cette prime-. Envoyer le montant en mandats sur
la poste,s?ftBrbureaux de la Constitution. Qu'on se le dise ! Dzinn 1
boum 1 $feSa-I
C'est jàëila. politique sentimentalo-commerciale.

THÉÂTRES

Avez-vous lu ceci? Sainte-Foy, l'ancien bouffon de l'Opéra-
Comique, vient d'être frappé, à Pétersbourg où il était en re-
présentation, d'aliénation mentale.

Il n'y;â rien de plus commun. La plupart dés acteurs comi-
ques Unissent ainsi.

Quelle affreuse chose que de voir mourir de sa. folie un
homme qui en avait si longtemps vécu !

Il me semble assister à cette scène éminemment dramatique,
où le bouffon passe de la folie fictive à la1 folie réelle.

Le voilà qui divague, entasse les exlrayagances sur les excen-
tricités, déclame, chante, miaule, tour à tour niais et important,
jocrisse et grand seigneur, piaillant une tyrolienne et roucou-
lant une romance.

Autour de lui tout rit.

— Qu'il est donc drôle! dit-on en chœur.

Et lui, le malheureux, déjà atteint du mal horrible, continue
à se livrer aux gestes furibonds, à pousser d>'s cris d'idiot, jus-
qu'au moment où, épuisé, les yeux hagards, la bouche écu-
manle, il s'affaisse en éclatant, lui aussi, d'un rire effroyable,
strident, menaçant.

On s'approche alors.

— Qu'y a-t-il doue?

— Mais il est fou !

Oui, il est fou; fou pour de vrai',-fou à lier, fou incurable.

Allons, bouffon, à ta cellule : Des douches, une camisole de
force !

Ce sera la première fois que ta folie ne sera pas mise en
musique.

J'ai à vous parler de trois pièces nouvelles :

La Princesse Georgesi de M. Alexandre Dumas fils ;

Tricoche et Cacolet, de MM. Meilhac et Halévy;

Le Juif-Errant, de M. Adolphe Dennery.

Les bons critiques ont l'habitude de faire l'analyse des pièces
qu'ils ont à juger; je veux faire comme les bons critiques.

La princesse Georges, une digne et excellente personne, —
très-passionnée, ce qui ne gâte rien, — apprend, — par l'agence
Tricoche et Cacolet, une agence interloque qui se mêle aux
mystères- les plus cachés des familles,—que son mari, le prince
Georges de Birac, la trompe avec mademoiselle Adrienne de
Cardoville, sa meilleure amie.

Que faire?

La princesse est excessivement jalouse.

Elle charge Tricoche d'un billet pour le fiancé de mademoi-
selle de Cardeville, le prince Djalma. Dans ce billet elle dit
tout. ■

Djalma n'est pas un.fiancé ordinaire. Il est prince et indien.
Aussi rêve-t-il une vengeance sans pareille. 11 se lie avec le duc
Emile, dit Couche-Toul-Nu, et présente le duc à Adrienne de
Cardoville. Chez Adrienne, le duc rencontre une ancienne con-
naissance : Chopart dit Rodin, l'aini des femmes. Rodin ap-
prend au duc qu'Adrienne.a plusieurs-amants. Alors le duc en
devient amoureux fou. Le prince Djalma s'éloigne. Il. laisse
Adrienne avec le duc Emile, puis, -r- par Cacolet, — fait pré-
venir le prince Georges. « On vous trompe, lui écrit-il, venez
vite. » Et il va se poster dans une allée du jardin, un pistolet
chargé dans chaque main. Furieux, le prince Georges accourt
chez sa maîtresse par une porte dérobée, lorsque soudain on
entend un coup de pistolet.

— Qui a tiré?

— C'est le prince Djalma!

— Sur qui?

— Sur un homme.

— L'homme est mort?

— Oui.

— Quel est cet homme?

On s'approche, on examine; c'est le Juif-Errant!

Voilà, dans toute sa simplicité, l'intrigue des-trois pièces
de la semaine. La mort du Juif-Errant est un dénoûment im-
prévu qui a produit le plus grand effet, et le rôle de Cacolet
est un triomphe pour mademoiselle Desclée.

GRINGOIRE.

Le citoyen Ordinaire et les treize

Certes, nos lecteurs ne nous accuseront pas d'être sérieux...
au moins par la forme. Mais il est des faits, qui ont le pri-
vilège d'exciter à un si haut point notre indignation, que, pour
les flétrir, il ne suffit plus d'une marotte.

Dans ce nombre, il faut citer la conduite récente du député
Ordinaire.

Ah ça ! quel peuple de galopins sommes-nous donc devenus,
qu'il puisse se trouver dans une assemblée représentant le
pays, la seule librement élue qui ait jamais été, un homme
qui ose prononcer les odieuses paroles que le citoyen Or-
dinaire a dites, et treize autres de ses collègues pour les
approuver?

Au lendemain des plus effroyables hontes que jamais peuple
ait eues à subir, quand l'Europe indignée assiste au triste spec-
tacle de nos guerres civiles, ne sachant plus si elle doit encore
nous haïr, tant elle a à nous mépriser, voilà un député qui,
sans souci de sa dignité, non plus que de celle de sa patrie,
lance à une partie de ses collègues, que dis-je? à l'Assemblée
entière, l'épithète d'assassins?

Assassins!

Et qui êtes-vous donc, vous, citoyen Ordinaire?

Vous, qui ne prenant pas garde à la portée de vos paroles,
ne reculez pas devant l'effet qu'elles peuvent produire dans
certaines âmes encore troublées par les stupides conseils de
vos pareils?

Qu'eussiez-vous dit, ô faux démocrates, ô faux républicains,
ô faux citoyens, si l'Assemblée, laissant aller le cours légal,
s'était reconnue impuissante à réviser les arrêts de la justice?

Vous eussiez crié à l'infamie! Vous eussiez réclamé bien
haut ce droit de grâce, privilège de l'ancienne royauté, droit
qui, légalement, ne devrait pas exister dans un Etat répu-
blicain.

soldats repu.

En avez-vous nommé une commission des .grâces «m.j i
gens que vous défendez si maladroitement et SHmp'ruuemir
avaient tout pouvoir pour tuer, pour incendier pour S"'
des malheureux qui tombaient en criant: Vive iaMémbrl

Avez-vous fait grâce aux journaux, vous qui depuis vinX
réclamez la liberté delà presse? ""gians

Avez-vous fait grâce aux gens que vous traîniez malgré leur
opinions dans les bataillons fédérés, vous qui voulez la lil «
individuelle? *

Avez-vous fait grâce à ces prêtres, à ces soldats qui n'avaient
commis d'autre crime que de défendre leur drapeau? '

Avez-vous fait grâce à ces monuments qui étaient notre hi
toirc et qui disaient à l'étranger combien nous avions été elS"
rieux? °

Avez-vous fait grâce à cette colonne dont les se
blicains avaient conquis le bronze? ^^^^^^^^

Non, citoyen Ordinaire !

Vous avez étranglé les journaux, arrêté les citoyens fusilU
les otages, brûlé nos palais, renversé Marengo, Iéna et'Auster
litz, imbéciles que vous êtes !

Certes, ce sont là des crimes !

Mais il en est un plus grand encore 1

C'est de venir, le lendemain de tous ces désastres, quand
vingt mille des vôtres attendent depuis si longtemps ,'J: tr0n
longtemps! — l'arrêt qui va les frapper; c'est de venir, dis-je
par vos exclamations théâtrales et stupides, provoquer les co-
lères et les vengeances du parti qui a triomphé.

Ah! malheureux vaincus, remerciez bien le citoyen Ordi-
naire, ce pur, ce brave, qui, réfugié derrière son inviolabilité
vient du haut de la tribune d'appeler l'Assemblée nationale'
une assemblée d'assassins !

Remerciez-le bien!... il vient de souffler sur les haines et
d'armer les chassepots !

Nous, qui sommes des patriotes, nous qui n'avons pas fui
devant vos sinistres proclamations ; nous qui sommes restés à
la peine, sans souci de vos menaces, sans crainte de vos exé-
cutions, nous finissions par nous sentir émus de pitié pour ces
malheureux qui, eux au moins, savaient risquer leur vie et
mourir derrière leurs barricades pourlesPyat et les Vermesci,
ces lâches !

Oui, nous songions à ces femmes sans maris, à ces mères
sans sou lien, à ces orphelins que celte horrible guerre a faits,
et nous trouvions que la justice était lente et le châtiment bien
cruel, pour si mérité qu'il fût.

Paris, sachez-le, ce Paris généreux et honnête que vous avez
terrorise et brûlé, a senti un frisson glacer ses veines le jour
OÙ le vent lui a apporlé l'écho des détonations de Satoryl

Il s'est incliné devant l'horrible nécessité d'une expiation
légitime, mais ce souffle mortel qui passait sur sa tête décou-
rounée, l'a secoué jusqu'aux moelles.

Eh bien, ce gouvernement, cette assemblée d'assassins au-
raient noté celte impression, et cela aurait peut-être servi la
cause de la clémence.

Mais vous ne l'avez pas voulu, citoyen Ordinaire ! pas plus
vous que les treize collègues qui vous ont absous!

Vous n'avez pas été seulement de mauvais citoyens, vous,
avez été de maladroits amis !

Vous avez voulu préparer votre réélection ; vous n'avez fait
peut-être, hélas ! qu'attirer les représailles.

11 y a pourtant eu déjà assez de sang versé !

Qu'en pensez-vous, citoyen Ordinaire?

Nicolas FLAMMÈCHE.

LES PRINCES À LÀ CHAMBRE

Parmi les questions à l'ordre du jour, une des moins inté-
ressantes et par conséquent l'une de celles qui ont le don de
captiver particulièrement l'attention du public est celle-ci :

Les princes d'Orléans vont-ils siéger; ne vont-ils pas siéger
à la chambre ?

Il est'bien entendu que leur droit n'est nullement en ques-
tion.

Demander s'ils ont le droit de siéger serait aussi naïf que
de demander si le malheureux favorisé par le tirage au sort a
le droit de se rendre à son corps.

Maintenant ce droit reconnu, est-il sage à eux d'en user?
Sont-ce leurs amis ou leurs'elonemis qui les poussent à le re-
vendiquer avec tant d'ardeur ? ,

Là est le point d'interrogation que se posent volontiers les
gens qui aiment à se tourmenter pour peu de chose.

Quiconque veut en avoir le cœur net n'a qu'à se représenter
la ligure que les deux princes élus pourraient faire au milieu
de leurs collègues.

C'est une terrible épreuve pour des prétendants que d'é-
mettre une idée, que de déposer un vole, que de se montrer
de près. Ils jouent à ce jeu-là tout ce qui les soutient à dis-
tance : leur prestige.

Tenez, voulez-vous que nous nous représentions un moment
seulement une séance princière à la chambre?

Les députés sont à leurs bancs, le président sur son siège;
sténographes et huissiers à leur poste.

le pkésident. Messieurs, l'ordre du jour appelle la discus-
sion de l'impôt sur les bourrelets élastiques. La parole esta
monseigneur le duc d'Aumale.

LE PRINCE DE JOINVILLE SC lève.

son voisin, le tirant par sa basque. — Ce n'est pas à vous I
ie hume. Merci, j'entends bien. (// se dirige vers la tri-
bune.)
le voisin. Allons, il est sourd comme un pot !

M. malleversme, à la tribune. Messieurs, monseigneur

le duc

d'Aumale était encore ici il n'y a qu'un moment. H WP
tarder à rentrer. Je crois qu'il est à la recherche dune adress
d'académicien auquel il voudrait offrir un exemplaire de w
œuvres. Il n'a plus que vingt-neuf visites a faire, s ii- ,
aujourd'hui l'adresse qu'il cherche, le chiffre des visites pou'

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s,i.- n'oii»- fjiil»»- .(us:

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jeme disposais tout àlheure...

M,Boa,*»"" '"'*!
d'Aumale n'a pas trouvé en ef et I.

ckAMaisheureusemenUlen

lui restait, ainsi qu'on 1 a dit, ^'^S',
lesbeuressontcomplées.ilsest bâte
eadémicien en question. Dn reste, '

vient de laisser entre mes mains le i
nontet à celle (titane.

Vois. Lisea! lisez !

M. Bocan, lisant « Messieurs, 1
en m'appelant à occuper le tauteu

(htoritpdk Grim

Bivon, Mais personne n'a m
maie au fauteuil de la présidence.

M. Ordikmee. Le réclamer avi
pas d'un tomme du monde,.,

fcOhlolil

M. (toi.™. Je cherche 4
C'est d'un goujat!

Voix. A l'ordre! à l'ordre ! La

Liiœo ie Joifflut. je..
I honorable préopinanf...
' Le Présibekt. Je sais obligé d
prince de loin* 8

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