LB GRELOT
brigapart.
Parbleu !
charogneux. | ,
Je.sais bien!... Mais il y a protestation et
protestation... (Brigapart fait un. mouvement.),
Oh !... nous ne te demandons d'aller aux bar-
ricades; c'est bon pour nous autres !... Mais
nous te sommons de dire énergiquement :
Non! — mais là, sans hésitation, sans cachot-
terie! — quand tu verras qu'on veut porter la
main sur les principes !
brigapart. "
Je le promets, sur mon honneur, sur ma
conscience I
charogneux.
Ça suffit!... Tu auras ma voix... Mais, c'est
égal, tu es un rude cafard si tu as menti !
II. BRIGAPART, député.
Comme il l'avait promis, Brigapart a été s'asseoir
sur un des bancs les plus en vue de l'extrême
gauche; les excellents journaux qui regardent
le calomnie comme la plus grande des attrac-
tions, l'ont pris pour cible, et insinuent que
c'est lui qui a inspiré le fameux ordre : Flamba
finances! — Au fond, cependant, Brigapart
n'est pas un méchant homme : il n'a pas plus
de fiel qu'un agneau. Toute sa polémique se
borne à dire, quand i un ministre: pari' : « Ah!
vraiment! », et dans m plus'grandes colères,
on ' ne l'entend s'écrier que : « Mais cepen-
dant!,. », et c'est tout. :— Le gouverne me ni,
comme dit Grévin, s'en tamponne le coquil-
lard, et n'en fuit pas. moins ce qu'il a envie de
faire. — Aussi, Charogneux n'est pas content :
il fait de l'agitation dans Coupézy-les-gobeurs,
tant et si bien, qu'à la fin on le délègue à Paris
pour avoir des explications de Brigapart, qui
commence à donner des inquiétudes. : — Il ar-
rive par la porte d'Asnières, et déballe un beau
matin chez son député qui déjeune avec le calme
et l'appétit que donne une conscience pure.
brigapart, à son domestique.
Un peu dur, Jean, ce filet aux pommes...
I nlB. '• •) •: : tf. > Dit
Ma foi, monsieur,.c'est du filet!.. • < >'
brigapart.
Du siège?
(En ce moment, on entend un grand bruit dans
l'antichambre, et la voix du conêierge'qui crie:
Mais je tous dis qu'il n'y eU' pas/.. — C'est
Cha'rogneUx qui veut forcer la consigne). '
charogneux.
J'veux l'voir, et j'I'verrai, quand l'diable y
serait, et sa mère avec !
brigapart.
Qu'est-ce que c'est?
charogneux, entrant. ' ;i
Ah! l'vlà!.. Vous voyez bien qu'il était là!..
A quoi sert de mentir, quand ou n'est pas le
plus fort?
brigapart, avec dignité.
Qu'y a-t-il,donc. M. Charogneux?
- : *" charogneux.
Ça t'écorche donc bien la bouche de dire
citoyen, maintenant?..
brigapart.
Eh! mon am;, dan* la vie puhlique on dit:
citoyen... Mai- entre soi on dit: monsieur!
charogneux.
Ah! c'est çà... tu ne m'avais pas trompé!
" brigapart.
Voyons!., finissons-en!., que voulez-vous?
charogneux.
Ce que je veux !.. je veux te demander ce
que tu as fait de ton mandat, grand lâche!
brigapart.
' Mon mandat?... Mais j'y ai toujours été fi-
dèle!...
charogneux.
Ah ! tu trouves ça, toi 1
brigapart
Certainement!
■ ' ' - ■ CHAROGNEUX. ! i
Vraiment!... C'est;pour ça qu'au lieu de
marcher fièrement, la tete haute, tu es tou-
jours à la suite dé quelqu'un!... Quand Cou-
pézy-les-Gobeurs t'a nommé, est-cequetu n'as
pas promis de dire carrément non, quand on
toucherait aux principes, — et sans regarder
si tes voisins se disposaient à dire oui?...
brigapart.
' Mais cependant, par politique, il faut quel-
quefois... '
charogneux.
Allons! allons!..', tu n'es'qu'un capon!...
. ■ . brigapart, indigné. ,
.!ea.n, jetez cet hommè-là'à là porte !...
charogneux.
Jean, je te conseille fort de te tenir tran-
quille", autrement, moi, je te jette non à la
porte, mais par la fenêlre,—et ton maître
après-, toi!'... (A Brigapart:) Ne vous donnez
pas la peiné de me reconduire, nôtre maître...
je m'en vais... Mais lâchez donc de venir faire
un tour par chez nous aux prochaines élec-
tions!... nous rirons bien !...
P. P. C.
DE THÉÂTRE EH THÉÂTRE
Comédie-Française. — Le Sphinx (rien
de \'Evénement!). Cette tragi-mélo-comédie
d'Octave Feuillet est tirée de Jutia de Trécœur,
un roman épicé du même auteur.
Le Sphinx, c'est une femme, une femme in-
déchiffrable, sorte de Werther femelle, une
charade, un logogriphe ..
Soit dit pour les gens qui se figurent que
Feuillet a écrit une pièce sur le septennat.
A dimanche notre appréciation.
BRUXELLES. — Théâtre des Fan-
taisies-Parisiennes .
C'est du Nord aujourd'hui que viennent les
[premières...
L'heureux triplecrochiste Lecocq vient de
remporter un nouveau et retentissant succès.
Girofle1 - Girofla, paroles de Letessier et
Vanloo, est une am-isante opérette dont M.
Cantin s'est empressé d'acquérir la propriété
pour les Folies-Dramaiiques.
Mais la pièce ne pourra être jouée à Paris
que dans quelques années seulement, car la
Belle Bourbonnaise, l'Opéra-Comique de Du-
breuil, Chabrillat et Cœdès, fournira certai-
nement une carrière au moins égale à la Fille
de madame Angot.
Nous aurons donc le temps de reparler du
gouverneur Boléro d'Alcarazas, des aventures
de ses deux filles, Giroflé et Girofla, des deux
Maures (les Maures vont vite ! ) Marasquin et
Moursouck et de l'enlèvement de Girofla par
les pirates...
Oh ! ces pirates !
Lecocq leur lait chanter un chœur encore
plus charmant (comme musique) que le fa-
meux air des conspirateurs.
Quant aux paroles... jugez :
choeur des pirates
Parmi les choses délicates
Que doivent l'aire les pirates,
Il Jjiut compter premièrement,
Il laut compter l'enlèvement
De ioute fillette tombant
Entre leurs pattes.
0 Lamartine ! ô Childe-Harold ! comme cela
vous dégotte.
Paul Ginet, artiste parisien, et Widmen,
artiste belge, se sont fraternellement partagé
les applaudissements dont le public des Fan-
taisies-l'ansiennes ne s'est pas montré avare.
Les costumes, de délicieuses grévineries,
sont d'une coquetterie ! .. Vous verrez cela
après la 365e de la Belle Bourbonnaise, dont en
annonce la première pour le 1" avril.
GEORGE PETILLEAU.
2HÀUFFAGÉ MOUSSERON et Cie ."TfS™*
Plus de fumé", plus de chaleur perdue, par l'emploi
des foyers MOUSSERON dans les cheminées. — Nou-
veaux1 càlôrifères portatifs et de construction. — Poêles-
cheminées et fourneaux de cuisine. — Grilles écono-
miques pour foyers d'usines, fixes ou mobiles, chemins
de ter, navigation. — Cftauffages de wagons à air chaud.
— Expériences. — 19, boulevard Montmartre, et 17, rue
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par Delanorenier, rue Richelieu, 26, Paris. Dépôts f—
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des maladies consomptives, chlorose, anémie, scrofule,
phthisie, typhoïde, scorbut, hémorrhagies, fièvres inter-
mittentes, convalescences longues et difficiles, etc. — Doc-
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Paul-Leloug, Paris.
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nous te sommons de dire énergiquement :
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terie! — quand tu verras qu'on veut porter la
main sur les principes !
brigapart. "
Je le promets, sur mon honneur, sur ma
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charogneux.
Ça suffit!... Tu auras ma voix... Mais, c'est
égal, tu es un rude cafard si tu as menti !
II. BRIGAPART, député.
Comme il l'avait promis, Brigapart a été s'asseoir
sur un des bancs les plus en vue de l'extrême
gauche; les excellents journaux qui regardent
le calomnie comme la plus grande des attrac-
tions, l'ont pris pour cible, et insinuent que
c'est lui qui a inspiré le fameux ordre : Flamba
finances! — Au fond, cependant, Brigapart
n'est pas un méchant homme : il n'a pas plus
de fiel qu'un agneau. Toute sa polémique se
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vraiment! », et dans m plus'grandes colères,
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dant!,. », et c'est tout. :— Le gouverne me ni,
comme dit Grévin, s'en tamponne le coquil-
lard, et n'en fuit pas. moins ce qu'il a envie de
faire. — Aussi, Charogneux n'est pas content :
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tant et si bien, qu'à la fin on le délègue à Paris
pour avoir des explications de Brigapart, qui
commence à donner des inquiétudes. : — Il ar-
rive par la porte d'Asnières, et déballe un beau
matin chez son député qui déjeune avec le calme
et l'appétit que donne une conscience pure.
brigapart, à son domestique.
Un peu dur, Jean, ce filet aux pommes...
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brigapart.
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charogneux.
Ah! c'est çà... tu ne m'avais pas trompé!
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marcher fièrement, la tete haute, tu es tou-
jours à la suite dé quelqu'un!... Quand Cou-
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pas promis de dire carrément non, quand on
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