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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 4.1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.6813#0126
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LB"GRELOT

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nera à un des journaux ci-après, par l'entre-
mise de M. Maure, directeur-gérant du Grelot,
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XIX' Siècle............. 62 » 32 »

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Soir................... 64 » 32 »

Temps.................. 68 » 34 »

Univers................. 58 » 30 »

Union.................. 68 » 35 »

, Les prix qui précèdent sont, bien entendu, les prix
fixés par les administrations de chacun de ces jour-
naux.

LE SALON DES SUSPENDUS

saynète en deux tableaux.

Premier tableau.

( La scène se passe dans un des pavillons du Palais
de l'Industrie. Salle uniquement meublée de
quelques lils, d'une table et d'un pot à eau. Le
Pays et le Rappel sont occupés à faire leurs
malles. Costumes de voyage simples, mais de
bon goût.)

SCENE I.

LE PAYS, LE RAPPEL.

le pays. — Oui, mon cher confrère, on nous
rend à la liberté.

le rappel. — Ça n'est pas malheureux,
avouons-le. On se fait vieux, ici.

le pays. —Allons donc!... vous plaisantez...
je ne me suis jamais mieux porté que pendant
ces quinze jours.

le rappel. — Et vos lecteurs, donc !

le pays. — Ah ! confrère , vous êtes n é-
chant. Vous savez pourtant qu'avec moi, il n'y
a pas à blaguer... une/deux!... t'es mort!

le rappel. — A ce que vous dites !...

le pays. — Il paraît que la place ne chô-
mera pas, car on attend aujourd'hui le Figaro
et l'Union.

le rappel. — Eb bien, à la bonne heure!...
il y en aura pour tout le monde. Ça me botle,
moi.

le pays.— Il est pour les petits camarades,
ee cher Auguste !

le rappel. — Avec ça que vous mettez des
gants à deux boutons pour discuter, vous I

le pays.— Ah! le fait est qu'au point de
vue de t'engueulade !... mais dites-moi donc,
Auguste, savez-voas que c'est une idée cocasse
que de nous avoir donné cette prison pour
faire notre temps !... Ce Léon P.enault !... quel
homme !...

le rappel. — Rien que ça de chic!... le
Palais de l'Industrie!... et un jour par se-
maine pendant lequel les Parisiens sont admis
à nous voir prendre nés repas !... v'ià ce qui
s'appelle honorer la presse.

le pays. — Ça serait capable de me récon-
cilier avec la République, moi.

le rappel. — Vous n'êtes pas dégoûté,
vous !... Tiens... :A me manque une chaus-
sette... hé, Paul!...

le pays. — Hein?

le rappel. —C'est-y vous qu'avez ma chaus-
sette?

le pays. — Votre chaussette!... Tu veux
plaisanter, Auguste.

le rappel. — Sacredié, je ne suis cepen-
dant pas venu ici... ah!... la voilà!... elle
était tombée dans un pot de confitures.

le pays. — Dépêchons, dépêchons, mon
petit... le directeur du Salon nous a dit posi-
tivement que nos deux remplaçants seraient
ici à dix heures, et il est dix heures moins
cinq.

le rappel. — C'est égal, le Figaro au bloc
comme nous, c'est rigolo !...

le pays. — Oui, oui... ça fait bien... ah!
le salon des Suspendus nemanquera pas de pra-
tiques pendant quelque temps. Enfin!...

le rappel. — Dites donc, Paul, la paille
humide des cachots, dans laquelle nous ve-
nons de gémir, est-elle encore présentable?

le pays. — Très-chic, je vous dis.

le rappel. — Ah! c'est que je connais le
Figaro, moi; on n'est pas plus petite maî-
tresse que ce diable de Villemessant... ce
qu'il se lave les mains?... ça fait dresser les
( heveux.

le pays, écoutant. — Un bruit de clefs !

le rappel. — Ça doit être eux.

le pays, regardant par le trou de la serrure,
— Tout juste... sacristi, le Figaro fait un nez!
et l'Union, done I

le rappel. — Bah!... quinze jours de clou,
c'est bien vite passé... ça leur semble drôle
après ça, si ces chérie 1 eux qui ont toujours été
si bien dorlottés!... mais faut s'y faire, mon
trognon, v'Ià tout...

le pays. — On vient... modérez votre joie,
confrère.

SCÈNE IL
Deuxième tableau.

Les mêmes, le FIGARO, l'UNION.

le figaro, gaiment. — Ah! elle est bien
bonne !

l'unton, lugubre. — Je ne trouve pas.

le pays et le rappel, saluant. —Messieurs...

lk figaro. — Tiens 1 des confrères.

le pays. — Eh bien, mes enfants, nous en

tâtons donc aussi.

le figaro. — Ne m'eu parlez pas!... C'est
cet animal de Saint-Genest qui nous vauL
cela... ce que je vais le balancer!...

lu pays. — Pourquoi? la réclame est ex-
cellente.

le figaro. — Je ne dis pas. D'autant que

nos montres remontoir commençaient à s'user.

le rappel. — Ça n'a rien de bien éton-
nant, de la camelotte !

le figaro. — Confrère, vous êtes dur.
vous croyez donc qu'il n'y a que vous dans le
mouvement?

{Tous rient, excepté l'Union qui s'asseoit dans
vn coin en gémissant. )

l'union, se frappant la poitrine. — Meâ cul-
pâ, meâ maximâ culpâl

le rappel. Hé, là-bas! hé, là-basI est-
ce que vous n'avez pas bientôt fini?

le ftgaro. — Et vous, mes enfants , vous
vous donnez de l'air?
le pays. — Un peu.

le rappel.— Oh! soyez calme!... ça ne
durera pas longtemps.

le figaro. — Si j'avais pu jamais me dou-
ter !... Mais c'est qu'il paraît que maintenant
il n'y a plus moyen de risquer le plus petit
mot pour rire. On n'a pas plus tôt donné l'a-
dresse d'un marchand de balais dans ses an-
nonces que l'Assemblée se flanque en colère,
et v'Ian !... suspendu!... Ah! elle est bien
bonne !

l'union.— De profundis ad te clamavi...

le rappel. — En voilà un raseur !

le pays. — Eh bien, et nous, donc ?... Nous,
les journaux bonapartistes, nous qui ne fe-
rions pas de mal à une mouche, croyez-vous
qu'on nous rend la vie dure?

le rappel. — Et c'est qu'on cogne !.,. Ah !
on va bien I

le figaro. — Moi, je vous dirai qu'en som-
me , cela m'est parfaitement égal... j'ai le
sac... Mais c'est Montépin qui n'est pas con-
tent !... Dans quinze jours, personne ne se
rappellera plus un mot de ses Tragédies de
Paris.

le rappel. — On peut dire que c'est là une

veine !

le pays.—Auguste, je continue à vous trou-
ver dur. Mais n'oublions pas que nous avons
l'air pur de la liberté à respirer, et que, d'ail-
leurs, ces messieurs ont peut-être besoin d'ê-
tre seuls.

l'union. — Domine, exaudi vocem meam.

tous.—Ah ! fichez-nous la paix!

le figaro. — Dire que j'en ai pour quinze

jours de ce particulier-là!... Mais j'ai un moyen
de le calmer... Je vais lui lire mes Mémoires...
l'union, vivement. — Grâce !... grâce !...

le figaro. — Alors, motus, mon petit père,
et ne larmoyons plus, sinon...

le pays. — Je vous dirai, mes chers con-
frères, qu'au fond on n'est pas trop mal ici.
Il y fait frais... Nous vous laissons tous nos
petits bibelots de prisonniers. . la cruche,
une lime... à ongles et un paquet d'allumet-
tes... nouveau modèle... qui ne prennent ja-
mais. Vous trouverez le peigne là-bas, sur le
pot à eau.

l'union, sanglotant. —Quel cœur, ce gar-
çon-là !... quelle belle nature !...

le figaro.—C'est égal... au fond... c'est
embêtant... pour l'amour-propre...

le pays. — Bah ! laissez donc... d'ailleurs,
si jamais l'empire revient, vous en verrez bien
d'autres !

le rappel. — Au revoir , mes fistons... et
du calme,

l'union. — Dieu vous garde, mon fils !
[Ils sortent.)

SCÈNE III.

LE FIGARO, L'UNION.

le figaro.— Savez-vous le bezigue, ma pe-
tite vieille ?

l'union. — J'en r,iftole.

le figaro, tirant un jeu de caries de sa poche.
— Alors... allons-y... Je vous joue vos abon-
nés en quinze cents secs.

l'union. — Oh ! pour ce que j'y perdrai I...

le figaro. — Elle est bien bonne !...
(Ils se remettent à jouer.)

NICOLAS FLAMMÈCHE.

PITIÉ POUR LES ENFANTS!

Les légitimistes ont quelquefois des idées
impossibles.

Ce qui d'ailleurs n'étonne personne.

Car ce serait le contraire qui étonnerait
tout le monde.

i\insi, la semaine dernière, cet excellent
M. Lucien Brun qui a enterré une fois de plus
la monarchie légitime, tant de fois enterrée
déjà, a laissé cette parole immortelle :

« Tout est réservé alors.

« Mais le jour venu de vous décider pour
une forme quelconque de gouvernement, vous
comparerez sans doute le passé de la France
avec le présent.

« Et vous aurez pitié de vos enfants! »

Cette espérance de M. Lucien Brun, nous la
partageons.

Et nous pensons bien que la Chambre ac-
tuelle ne sera pas assez dépourvue de sens et
d'humanité pour n'avoir pas pitié de nos en-
fants.

Nous sommes, nous aussi, convaincus que
si elle en a pitié, ce sera précisément parce
qu'elle aura comparé le passé de la France
avec le présent.

C'est pour avoir comparé le passé avec le
présent que nos députés, à ce que croit M.
Lucien Brun, rappelleront la monarchie légi-
time.

Et c'est pourquoi,à notie sens, ils la banni-
ront à jamais.

Ils se rappelleront que c'est aux fondateurs
de la monarcLie légitime, de cette mouarchie
à laquelle nous devons mille ans de gloire et
de prclpérité, que nous devons aussi la féo-
dalité et toutes les houles du moyen-âge.

Ils se rappelleront le droit de cuissage et de
jambage.

Ils se rappelleront le droit de chasse, la vie
des lièvres et des daims plus précieuse que
celle des hommes, — la peine de mort édic-
tée P°ur un collet tendu, — les moissons dé-
vastées par les plaisirs royaux et seigneu-
riaux.

Us se rappelleront le droit de haute et de
basse justice accordée à de simples hobe-
reaux.

Ils se rappelleront un tiers de la terre fran-
çaise en friche; — la propriété aux mains des
moines, - - le paysan attaché, à la glèbe, — les
hommes parqués en troupêâux comme du bé-
tail, se vendant, s'échangeant et se donnant
comme des bœufs ou des porcs.

Ils se rappelleront ce que valaient les meil-
leurs de ces princes, dont la vie est connue
aujourd'hui, heureusement, caries mémoires
sur l'histoire de France sont là, et on ne les
détruira pas !

Ils se rappelleront la chasteté de Henri III,
la vertueuse mort de François Ier, la pudeur
de Henri IV, la sagesse de Louis XII;

Ils se rappelleront comment Louis XIV
traita M. de Montespau ;

Us se rappelleront comment le régent traita
la duchesse de Bourgogne;

Us se rappelleront comment Louis XV traita
les filles de la bourgeoisie dans les retraites
du Parc-aux-Cerfs ;

Ils se rappelleront la terreur blanche et les
chambres Introuvables de Louis XVIII;

Us se rappelleront l'arcljiconfrérie et les
ordonnances de Charles X;

Ils se rappelleront les dragonnades, la
Saint-Bartllëlemy, les procès de sorcellerie,
l'exil dès écrivains, les bûchers, les oubliet-
tes, les priions d'Etat, toute cette histoire
qui saigne, qui pleure, et qui crie encore, et
qui est la nôtre;

Et sans doute qu'alors, avant de renouer la
chaîne interrompue du passé, — comme dit
« l'autre. »

Ils réfléchiront un peu,

Et auront effectivement pitié de nos en-
fants ! R.

Dans toute sa beauté!..,

COMÉDIE EN QUELQUES BATBfADES

SCÈNE PREMIÈRE

Une table chargée de papiers de chancellerie,
de parchemins, de plumes, de bâtons de cire
et généralement de tout ce qu'il faut pour
faire des ambassadeurs. — Derrière celte ta-
ble, un homme, — un ministre peut-être, —
griffonne avec animation ; devant lui, un au-
tre homme, plus modestement vêtu que made-
moiselle Alice Regnault, se tient debout et
attend. — De ces deux personnages, le pre-
mier est Trimardin, le second est le duc de
Craqvovent; inutile d'ajouter que ce sont les
meilleurs amis du monde.

DUC DE CRAQUOVENT.

Voyons, as-tu fini ?

TRIMARDIN.

Je n'ai plus que vingt-sept cachets à appo-
ser, et ça y est.

DUC DE CRAQUOVENT.

Ce n'est pas malheureux... Dépêche-toi!
dépêche-toi I

(Trimardin frappe le parchemin sur lequel il a
écrit, d'un nombre considérable de timbres qu'il
manipule avec une rapidité fébrile. Au bout
d'une minute, il se lève, jette un regard de
complaisance sur >on œuvre et l'offre au duc
de C raquovent. )

TRIMARDIN.
Voilà!... est-ce assez réussi?

DUC DE CRAQUOVENT.

Très-réussi !

TRIMARDIN.

Eh bien ! maintenant, va !... pars, ô coura-
geux collègue !... Macteanimo, generosepuer!...
N'oublie pas que tu vas représenter en Papi-
rnanie la République des Becdanleaux... car
tu conçois, le monde, les apparences, etc.

DUC DE CRAQUOVENT.

C'est pour cela que je servirai de tout mon
pouvoir les entreprisesmonarchiques des pré-
tendants.

TRIMARDIN.

Certainement, mais il ne faut pas le dire...

DUC DE CRAQUOVENT.

Sans doute, ce ne serait pas parlementaire!

TRIMARDIN.

Et il faut l'être !

DUC DE CRAQUOVENT.

Comment ! s'il faut l'être ?... Je ne suis que
ça, moi !

TRIMARDIN.

A la bonne h ure !... Maintenant, attends
un peu !... Avant que tu ne partes, il faut qne
je te présente au peuple, tu conçois : c'est
nécessaire, c'est ton investiture...

DUC DE CRAQUOVENT.

S'il le faut, vas-y, né te gêne pas.
(Trimardin va à une fenêtre qui donne sur la
cour d'honneur du ministère des affaires étran-
gères des Becdanleaux, où beaucoup de monde
est rassemblé, — prend le duc de Craguo-
vent par la main, le mène vers le bureau et le
présente à la foule.)

TRIMARDIN.

Messieurs, j'ai l'honneur de vous exhiber
l'honorable duc de Craquovent que je viens
de nommer notre ambassadeur en Papimanie,
et qui va partir par la prochaine voiture pour
sa résidence diplomatique...

UNE voix.

Qu'est-ce qu'il y a d'écrit sur sa lettre de
créance?

TRIMARDIN.

Ambassadeur de la République des Bec-
danleaux 1
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